Les recherches continuent . . .
Tout un village se mobilise à la recherche d’Octave qui a disparu. C’était il y a 4 ans . . .
-« Puisque tu es si malin, a dit le Maire au grincheux, je compte sur toi demain pour continuer les recherches. Mauvais tour ou pas, mort ou vivant, il nous faut retrouver Octave. Je demande au garde de prolonger les recherches. Profitons, Il fait encore beau. Si on ne le retrouve pas, on aura au moins essayé. »
Le garde alors, à la craie, indique les endroits non fouillés où Octave pourrait se retrouver et à grands coups de flèches détermine la stratégie pour le lendemain.
Ils étaient trente le lendemain de bon matin devant la mairie avec la musette bien garnie, chapeau sur la tête et bâton à la main. De mémoire d’homme, on ne se souvenait d’une telle battue. Le dernier rassemblement de tous les hommes valides avait eu lieu l’année où par décret du préfet on a du prélever les 15 sangliers qui faisaient du dégât dans les jardins. Cette fois ci, seuls les gendarmes étaient armés, et dans cette nature immense et accidentée leur petit révolver faisait piètre figure à l’image d’ailleurs de leur peu de souffle.
Le soir, toute la troupe était de retour, les hommes étaient épuisés et Octave toujours introuvable. A la mairie le garde reprend sa craie, mais le cœur n’y est plus. Les gendarmes discrètement se sont renseignés sur les inimitiés qu’avaient suscitées les différents procès intentés par Octave. Ils annoncent que le lendemain ils poursuivront leur enquête soit en convoquant certains à la mairie soit en se rendant chez d’autres à domicile. Ils demandent à la population de ne pas tirer des conclusions hâtives de telle ou telle interrogation. Le maire conclut en invitant chacun à aller se reposer et à se tenir le lendemain à la disposition des gendarmes.
Les notes de gendarmerie signaleront que pratiquement tous les hommes le jour de la disparition d’Octave étaient à faire du bois. Certains ont entendu au loin Octave abattre ses sapins. Personne ne l’a vu ni entendu de tout l’après midi. Emile interrogé plus longuement à cause du dernier procès en cours était à faire du bois bien loin d’Octave avec ses fils. Il avait bien quitté son chantier vers midi mais pour aller donner la main à son oncle qui confirme. Il était revenu dans l’après midi et avait travaillé jusqu’au soir. L’absence de cadavre et de trace de crime classe d’elle-même l’affaire. La disparition d’Octave restera un mystère pour tout le village mais ne fera pas taire les langues.