Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

marie

En cette fête de Saint Luc  qui est le seul a signaler la présence de Marie, la mère de Jésus à la réunion des 11  après l’Ascension(les actes ch 1 v 14), je publie  de nouveau cette note  qui illustre le Magnificat de la Visitation et le stabat mater au pied de la croix.

Marie

Elle a dit cela ? Eh oui, non seulement elle l’a dit mais elle l’a chanté, « slamé » si vous préférez. A 16 ans, on ne psalmodie pas, n’est ce pas ? on « slame », c’est connu !

Marie aurait donc « slamé » les hauts faits d’un Dieu qui élève les humbles et

comble de biens les affamés :

(Pour «  slamer » ce qui suit, lire tout haut en un rythme haché et rapide, avec dans les yeux l’image séraphique de la Visitation de fra Angelico et dans l’oreille les mélodies éclatantes et joyeuses de Haendel )

 

Ton regard sur moi

Mon âme dans la joie

Mon bonheur éclate

Je slame magnificat

La force de ton bras

Tire vers le bas

Bouffons et péteux

Tire vers le haut

Les petits et les gueux

Tu combles de pain

Ceux qui ont faim

 

Tu vides les mains

Des richards et des avares.

Sur moi ton regard

Ce n’est pas un hasard

Tu as fait le bon choix

Mon âme dans la joie

Mon bonheur éclate

slamons Magnificat.

 

 

Apres avoir « slamé », vous pouvez, si vous avez gardé votre souffle, psalmodier ce qui suit :

 

« Le Tout puissant a fait pour moi de grandes choses

De toute la force de son bras, il a dispersé les orgueilleux

Il a jeté les puissants en bas de leurs trônes, il a élevé les humbles

Comblé de biens les affamés, renvoyé les riches les mains vides » (1).

 

Voilà donc Marie toute jeune encore qui prête à Dieu des idées   « révolutionnaires ». J’ai vu des syndicalistes très étonnés par ce chant. Pour eux Marie, c’était la statue de la Sainte vierge enfermée sagement dans le globe de verre sur la cheminée de la grand- mère, or la voici qui parle de renverser les puissants et renvoyer les riches les mains vides, et la voici qui chante la gloire d’un Dieu qui élève les humbles et comble de biens les affamés. De fait Marie s’inspire du cantique d’Anne, la mère de Samuel. Voir ci-dessous (2) : Marie fait sienne ce chant des « pauvres » du peuple de Dieu avec des mots plus radicaux encore. Les esprits chagrins, les défenseurs du libéralisme sauvage et du CAC40 diront que le magnificat attribué à Marie reflète la sensibilité de Luc auteur de l’évangile éponyme qui manifeste une forte défiance vis-à-vis de l’argent (3). Oui, sans doute, c’est bien vu ! Et alors ?

Pour en revenir à mes syndicalistes, les voila qui découvrent à travers le « slame » de Marie, un Dieu qui les rejoint dans leur combat alors qu’ils étaient persuadés qu’il était toujours du coté de l’ordre et des puissants, du sabre et du goupillon. Marie, miroir de la justice de Dieu (spéculum justitiae) (4), devient pour eux le chemin d’une redécouverte de Jésus, une étoile d’espoir dans un ciel sombre. Ils n’en sont pas encore à « slamer »les litanies de la sainte vierge dans les manifs : « tous ensemble, tous ensemble ! » Mais Marie devient pour eux : « causa nostrae laetitiae » : cause de notre joie, voir même, « stella matutina » : étoile du matin, étoile d’espérance dans un monde en crise. C’est à elle que Péguy, il y a un siècle, voulait qu’on s’adresse dans son style déjà ’’slam’’ :

‘’À celle qui est infiniment riche

Parce qu’elle est infiniment pauvre

A celle qui est infiniment haute

Parce qu’aussi elle est infiniment descendante

A celle qui est infiniment grande

Parce qu’aussi elle est infiniment petite

A celle qui est la plus haute princesse

parce qu’elle est la plus humble femme’’

 

(1)Luc ch1, 52-53

(2) 1 Samuel ch. 2,4 :

J’ai le cœur joyeux grâce au Seigneur

Et le front haut grâce au Seigneur.

L’arc des preux est brisé.

Les repus s’embauchent pour du pain

Et les affamés se reposent

Le Seigneur appauvrit et enrichit

Il abaisse, il élève aussi,

Il relève le faible de la poussière

Et tire le pauvre du tas d’ordures

Pour les faire asseoir avec les princes

Et leur attribuer la place d’honneur.

 

(3)Luc  et le danger des richesses : 6,24-25. 12,13-15. 12,16-21 ,22-32 et 33-34. 14,12-14. 16,9-13 et 19-31. 18,18-30. 19,1-10. Allez vérifier si vous en avez le courage ! 

 

(4)les litanies  de la sainte vierge : c’est un « slame » un peu rétro  de tradition catholique romaine qui berce l’assemblée dans une prière alternée et rythmée : Sancta Maria, ora pro nobis ; Sancta dei genitrix  ; Sancta virgo virginum ; Mater christi; Mater purissima ; Mater amabilis ; Virgo potens ; Virgo clémens ; Virgo fidélis ; Vas spirituale ; Vas honorabile ; Vas insigne devotionis  ; Régina patriarcharum ; Régina martyrum, Régina pacis  ; Spéculum justitiae, ora pro nobis ; Causa nostrae laetitiae, ora pro nobis ; Janua caeli, ora pro nobis ; Stella matutina, ora pro nobis et « tutti quanti ».

 

Vierge couronnée  du moulin d'albanne    « La plus haute princesse » !

« La plus humble femme »

vénérée  chaque jour , des premières jonquilles  aux dernières campanules.

 

 

 

Commentaires

  • 7-Les cités de Dieu ont une âme.
    7/2-Vague à l’âme où âme sans dieu ?
    *
    « Je les menais avec des
    Attaches humaines, »
    Osée, petit prophète de YHWH.(1)
    *
    Si en ch’ nord (2) en alsace, aux 19 et
    20èmes, les guerres d’invasions, les combats
    font renouer avec la dévotion mariale.
    Les âmes en peine, âmes en quête de lieu,:
    -"Faisons des petites chapelles en l’honneur de
    ‘notre Dame de la Victoire’, où de la
    ‘Vierge des douleurs’ !"
    Et fleurissent comme champignons en automne.
    Elles consacrent la réalisation d’un ’vœux’,
    d’un ‘lieu’, d’une bénédiction engageante
    la mémoire ’souffrante d’un coin de terre.
    *
    « Sécularisation » de la société française,
    lardée des épreuves meurtrières, bombar-
    dements, sols engorgés, de sang, de mitraille,
    sous nos contrée industrieuses et rurales.

    Les femmes, sans décoration, surabondent dans
    l’humeur noircie des séparations.
    L’orgie dévastatrice des ennemis, des amis,
    s’ élève sur des ruines cassées de brique et
    de chair.
    Les romans de ‘la Nuit’ ont un goût amer
    sur les places de France.
    L’art sans désir, ricoche sur les énergies de la
    Reconstruction.
    La disparition, la réparation, l’amputation,
    la réanimation des êtres résonnent au réveil
    des populations outragées.
    Un fil ténu recoud les tissus des corps, des
    Champs et des ateliers, des écoles.
    L’urbanisation Intègre, sommes toute, les églises.
    Elles résonnent du ‘Magnificat’.(3)
    Les femmes pansent, portent les douleurs.

    Elles présentent le ciel aux enfants,
    comme en son temps
    la maman de l’Emmanuel, dans une
    population toute ‘consacrée à la république laïque
    une et indivisible’.
    *
    « Je les menais avec des
    Attaches humaines,
    avec des liens d’amour,
    J’étais pour eux comme ceux
    qui soulèvent un nourrisson
    contre leur joue.
    Et Je lui tendais de quoi se nourrir. »(1)
    *


    Ainsi, au frontière du Royaume du Nord,
    au temps du roi Géroboam 2, en ce petit peuple
    où l’occupant assyrien fait pression, là où
    il suffit de lever la tête pour voir le danger
    fondre sur des bergers, sur de riches rois descendants
    de David …
    Ainsi, au seuil des maisons, à la prière du
    soir venue, l’on raconte après l’effort journalier
    les poème d’Osée.(1)
    Dieu a aimé son peuple comme on aime une épousée.
    Mais l’épousée n’est plus fidèle, l’épousée s’est prostituée…
    *
    Claire sur Marie, le jour de la toussaints 2019.
    (1)Osée 11,4
    (2)Nord les ligne de combat 14-18/39-45
    (3)Samuel 2, 1-10 ; Isaïe 29,19 ; Luc 1,52-53

Les commentaires sont fermés.