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littérature - Page 11

  • LA RIVIERE chapitre 5

    Ch. 5 : Questions sans réponses

     

     

    Résumé : Encerclé par l'eau de la rivière en crue avec quatre chevaux blancs, le chasseur s'organise pour survivre

    Fiévreusement, je scrute la rivière en aval. Toujours pas de Victor. Il semble que le niveau de la crue se stabilise. Heureusement, il fait  beau. Je pense aux miens. La maison est en haut du village mais vu la hauteur de la crue elle doit sans doute avoir les pieds dans l'eau, au moins la cave. Comment  ma femme fait-t-elle face ? Elle doit être morte d'inquiétude. Si les secours tardent à venir, c'est peut être qu'ils sont convaincus que je suis noyé comme tout le pays. Comment pourraient-ils imaginer que quatre chevaux blancs soient  venus à mon secours ? Je regarde de nouveau la carte. C'est une photocopie de carte d'état major d'un carré de 10 kilomètres de coté. Le lieu dit « la duchesse » est à trois kilomètres en amont. Chevaux et cavaliers  ont du bivouaquer avant «  d'être jeté à l'eau » comme la cavalerie de Pharaon(1). Je remarque dans le coin gauche, l'icône d'un château soulignée elle aussi. Entre les deux endroits, une forêt, des marais, la rivière. C'est dans cet espace qu'a du s'exercer la sagacité de Petitjean. J'imagine leur arrivée à la nuit tombée à « la duchesse », leur joie d'avoir gagné la première étape, leur bivouac au bord de la rivière. Ils n'ont pas eu le temps de retirer les selles de leurs chevaux. Que s'est il  passé ? La crue a-t-elle été rapide à ce point ? Je remarque plusieurs barrages de moulins et en amont encore un barrage d'une ancienne papeterie. Auraient-ils cédé en série comme un jeu de dominos pour grossir d'un seul coup la rivière ? Décidément les noisettes sont dures sous la dent. Je trouve deux pierres pour faire mâchoire et commence à grignoter. Elles sont bonnes. J'alterne avec les bêtises, ça me fait un dessert « forestier ». En retournant au champignon, je trouverai peut être un arbre fruitier. Mon feu est éteint. Je me mets à ramasser du bois. Il en faudra beaucoup si je dois passer la nuit. Les bras chargés de branches de chênes je traverse mon petit bois de boulot quand, soudain, j'entends le bruit de crécelle d'un hélicoptère. Je lâche mon bois et me précipite à découvert sur le bord de la rivière. Je fais de grands gestes en hurlant. Les oreilles de mes quatre chevaux se dressent interrogatives ! L'hélicoptère continue sa route, indifférent à mes cris. J'avale quelques noisettes, une bêtise et une gorgée d'eau pour me consoler.

    (1) Exode :chant de victoire ch 15 / 1 à 21

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