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  • tsunami

    France Info - (c) Irina Efremova - Fotolia.com

    De Lisbonne à Tokio

      Le 1er Novembre 1755, un  tremblement de terre suivi d’un raz de marée et d’un incendie ravage Lisbonne. On  compte plus de 50.000 victimes .Deux fois  plus  encore que les victimes  du tremblement de terre  et du raz de marée  au Japon  le 11 mars  2011.

    En 1775, Leibniz  est mort depuis 40 ans (1).Qu’aurait il  répondu à Voltaire  et son poème (2) sur cette catastrophe ?  Leibniz  disait que rien n’a lieu sans raison. Que Dieu  seul est parfait et qu’il ne pouvait donc créer un monde totalement parfait .Il a fait un «  monde, le meilleur possible ».  Il ajoutait  que   « Sans  le mal,  pas  de bien possible » .

    Voltaire  a beau jeu  de questionner cette  philosophie des « merveilles »  qu’on a appelé  « optimiste »  (3) Dans Candide, il  la caricature  avec la phrase célèbre  d’un humour  grinçant :«  tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ».

    Il semble  que  Voltaire soit  sincèrement ému par  l’horreur du  tremblement de terre  de Lisbonne  et  je comprends   qu’il ne peut   se satisfaire  de la réponse que donne  les « optimistes ».

    Devant  les images terrifiantes du Tsunami  de la côte  Est  du Japon, après les catastrophes  de ces dernières années  (4) Leibniz   lui-même aurait il gardé  son optimisme ? Aurait t il  osé    parler   d’un «  mal nécessaire » comme les militaires parlent de dommages collatéraux ?

    C’est Rousseau qui va  répondre à Voltaire et  à son poème :(il sera publié Samedi prochain  avec la prochaine note)

    Votre poème me  réduit au désespoir. Pope et Leibniz m’invitaient à la patience. « Les maux sont un effet nécessaire de la nature, disaient ils,….…si l’Eternel n’a pas fait mieux,  c’est qu’il ne pouvait mieux faire »  Et vous  semblez dire : «  souffre à jamais malheureux, s’il est un Dieu qui t’ait créé, c’est  pour souffrir et mourir  ». « Voltaire  paraissait croire en Dieu, il n’a jamais cru qu’au diable ,ajoute Rousseau… Son Dieu prétendu n’est qu’un Etre malfaisant qui selon lui ne prend de plaisir qu’à nuire   , cette  doctrine est absurde».(5)

    Rousseau  touche juste  puis argumente :

    1)-La source du mal  moral est en l’homme  libre et nulle part ailleurs.2)-la plupart des maux physiques  sont l’ouvrage de l’homme : A Lisbonne, ce n’est pas la nature qui a rassemblé «  20.000 maisons de six à sept étages .Si  les habitants de cette grande ville eussent été dispersés, le dégât eût été moindre » » Aujourd’hui au Japon, à Fukushima, ce sont bien des hommes qui ont bâti une centrale nucléaire  sur une côte  sujette   aux  secousses sismiques.3)

    La question n'est plus : pourquoi il y a  le monde  pluôte que rien mais ,Fallait il  créer le monde ? y faire naître et évoluer la vie ? Etait il bon  ou non que l’univers fût ?  (to be  or ,not to be, that is the question).

    - Un autre argument  plus faible   voir farfelu  sous la plume de Rousseau :4)-« De tant d’hommes écrasés sous les ruines à Lisbonne, plusieurs sans doute  ont évité de plus grands malheurs » : Par exemple,  mourir  dans  leur lit  d’une longue maladie  après de longues  heures d’angoisses !.

    Reste : Dieu et l’immortalité de l’âme. Rousseau s’exprime en déiste et non en chrétien. Sa « profession de foi » est  d’ordre philosophique :« Si Dieu existe, il est parfait ; s’il est parfait, il est sage, puissant et juste ; s’il est juste et puissant mon âme est immortelle…toutes les subtilités de  la métaphysique ne me feront pas douter un moment de l’immortalité de l’âme et d’une providence bienfaisante ».(5)Rousseau n’a sans doute pas convaincu Voltaire, et  moi non plus  d’ailleurs  à part  deux choses qui   tiennent la route  dans ses arguments :1)-Que  Dieu existe ou  pas, il ne peut être  puissance maléfique. 2)-Lisbonne  n’était pas  construite pour résister au séisme. L’homme  doit s’efforcer  de bâtir des villes antisismiques  et protéger la vie. (pour  une  secousse  moins forte, 200.000 morts en Haïti contre 20.000  au Japon. De 1 à 10  sur une échelle qui n'appartient pas à Richter mais au degré de richesse. )

    Depuis Rousseau, il y a eu une triple explosion : celle du monde  avec la géographie, la physique, l’astronomie, la biologie….déflagration de l’espace- temps vers les milliards de galaxies et les milliards d’année. Celle de l’homme par l’initiative de Freud . Deux  épreuves de vérité  avec  la  traversée du doute et du trouble. A la troisième épreuve, la traversée de l’abîme correspond la  troisième explosion celle de  Théos, Dieu.(6) Le Dieu de Voltaire serait mort. Mais aussi le Dieu de Rousseau. Il a explosé au  19 éme siècle  avec Nietzche, Freud et Marx.Il a été achevé au 20 éme  siécle  par  l'athéisme militant des régimes totalitaires  qui au nom  der l'Histoire idolatrée  ont fait des millions de morts. Il n’y a donc plus de « providence bienfaisante » mais plus non plus d’Etre suprême et de grand horloger malfaisant, plus de Dieu monstrueux . "Pervers"( dirait Théobald.Le ciel  serait il    vide comme le prétendit  naivement  Gargarine.  

    « C’est dans cette" mort de Dieu "que l’Evangile prend toute sa force .

     (la réflexion se poursuivra Samedi prochain, avec un Tsunami 2 ,les 6 renvois  suivront

      ainsi que le poéme de Voltaire .Ma bécane refuse   de publier  la note en entier. Excusez moi )