Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Le piége

    le cédre de Penone.jpg

     

    Fouille sur Marne                    


    chapitre 4 Le piège

     

    Sur les conseils de son ami, le baron, Michel  tend un piège à  son camarade Alfred , un jaloux qui  l'a dénoncé.

     

    Samedi c’est son jour de course au super marché .Michel propose à sa femme d’aller pour une fois à l’hypermarché de la  préfecture. Il  lui parle de la proposition du baron : envoyer son chauffeur et  sa Ferrari. Elle ne comprend  pas bien la démarche, mais   de se faire conduire ne lui déplait pas et puis   à l’hyper  elle pourra  vérifier les prix  des machines à  laver et se renseigner sur les possibilités de crédit .C’est donc oui, on ira Samedi en voiture  faire les courses, on passera   devant la maison  d’Alfred  avec un bon coup de klaxon pour   l’épater, voir l’éclabousser avec la Ferrari du baron.

     Samedi, la Ferrari  rouge  fait sensation. Ton sur ton, Alfred  lui aussi devient  tout rouge. Il téléphone au journal  et  raconte l’enrichissement soudain de Michel qui roule grand train avec chauffeur  après avoir surement,pense t il, déterré un trésor .Un journaliste est dépêché. Le lendemain, la rumeur devient Vérité  d'Evangile à la Une du journal.

            L’oppidum du bord de Marne  cache t' il encore  des trésors ?  titre le journal  sur 5 colonnes ..

    Tout est révélé jusqu’à la couleur de la Ferrari  qui, ce n’est pas un scoop, est  rouge comme il se doit. Michel se demande comment les camarades de travail vont l’accueillir Lundi. Le baron a récupéré  sa voiture et son chauffeur  pour répondre à l’invitation d’un cousin, châtelain  dans le bourbonnais. En passant il s’arrête chez Michel

    « - Alfred a mordu à l’hameçon .Il crève de jalousie. Le journaliste n’a vu que du bleu .Laissons encore un jour ou deux  la rumeur s’amplifier et faisons venir, le « canard »  qui parait le  Mercredi .Il se déchaînera, j’en suis convaincu .Il fera rire tout le pays, et  la maréchaussée  sera habillée en Dimanche après ce  rocambolesque canular.

                Tes camarades vont  te chambrer Lundi  mais, patience, ils riront Mercredi aux dépens d’Alfred  qui  dés lors se gardera  bien désormais  de  dénoncer  quiconque aux gendarmes. » « Tel qui rit Lundi, Mercredi pleurera » ne dit pas le dicton mais te dit Bertrand.

    C’est le chauffeur du baron qui va chercher le journaliste de Paris  à la gare de Chaumont  après  le fameux viaduc. Quand  il   découvre le  piège tendu, étalé à la une du journal local, le journaliste parisien comprend de suite ce qu’on lui demande. Il  se frotte les mains. Il va bien s’amuser et , se déchaîner  en jetant  un gros pavé dans la mare au canard. Le plus gros pavé  qu’il pourra écrire pour noyer la bêtise dans les vagues du rire.

    En effet son article  va provoquer un bel éclat de rire dans   tout le pays. Michel pourra entrer la tête haute  à son usine. Alfred par contre longera  les murs. Il a  révélé le fiel de sa mauvaise jalousie.  Michel serait  en droit  de porter plainte pour accusation malveillante mais  bon prince, il ne le fait pas .Le rire  compense  tous ses ennuis et  les gendarmes  ridiculisés le laisseront faire des trous  dans sa prairie. Ils  ne viendront plus de si tôt  l’accuser de fouille curieuse  et illicite alors qu’ils  se sont fait piéger et ont fait  une grosse boulette ou  grosse c....... si vous préférez  en donnant suite à la dénonciation d’Alfred.  Le titre du canard   est évocateur et bien dans le style du journal satirique :  « fouille curieuse » ou « couille furieuse » ?  Le contrepet serait de  Rabelais .°

    Mercredi  dés l’ouverture du tabac, qui  fait  « point de presse », à l’angle  de la rue de la gare et de la mairie de Fouille sur Marne , Michel achète   les 4 exemplaires du canard sur les cinq de l’étal. Il en placarde un  dans  le panneau réservé à la section syndicale et s’en réserve trois .Il en met  un  au vestiaire dans l’armoire d’Alfred. Puis après le travail, en rentrant à la maison, il  en glisse un autre dans la boîte aux lettres du baron  qui n’est pas encore revenu  du bourbonnais .Il  s’en garde un pour faire rire  ses filles , ses beaux fils  et  ses  amis  au prochain rendez vous de chasse.°(Vous aurez l'article en question la semaine prochaine)

     

    ° « Fouille curieuse  ou couille furieuse » : Ce contrepet  repris par Rabelais,  pour être  tout à fait exact, serait  à l’origine d’Estienne Tabourot  dans « bigarrures et touches  du Seigneur des accords » paru  en 1572.

     N.B.  : Aoutiens,si vous ne l'avez fait,il est temps de commander  chez votre libraire mon petit livre " La riviére" aux éditions Persée. Quelques heures de rêve  bien à l'abri sous l'orage ou à l'ombre sous la canicule. Le nom d'auteur  est un anagramme  de F.B. : "Louis Fernand Olbec."