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  • LA RIVIERE chapitre 1

    Chapitre .1 : la crue

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    Résumé : Un matin, dans une hutte de chasse au canard entre rivière et marais quelque part dans les hauts pays.

    La chasse a été bonne et j'ai pu dormir quelques heures, ce sont les oiseaux qui m'ont réveillé bien avant le lever du soleil. Je me suis levé lentement, sans craindre de réveiller quiconque et maintenant je range tranquillement le rasoir et la brosse à dents dans la trousse de toilette, je me sers une dernière tasse de café, je mets le fusil dans la housse et mes trois canards dans la gibecière. Le jour se lève, je balaye avec soin la cambuse. Chaque chose doit être à sa place et bien rangée pour les prochaines nuits de chasse. Voila ! Il est l'heure de partir. Je m'assoie, saisit mes bottes et voici que soudain, l'eau me  glace les pieds au travers des chaussettes et puis, tout se passe très vite. L'eau  monte en deux minutes jusqu'à mi mollet comme si la hutte fait naufrage. J'ouvre les meurtrières côté rivière et vois partir la cabane à outils, couchée dans le courant. Les roseaux ont disparu ainsi que la berge.

    De l'autre coté, il n'y a plus que les arbres qui résistent. La rivière a tout envahi et les vagues courent à la surface du marais. Affolé je cherche fébrilement mon portable et le glisse dans la poche puis pousse la porte. L'eau me  monte jusqu'à la ceinture. Je me glisse dehors et grimpe sur le toit de la hutte. Je suis à sec mais pour combien de temps ? Par les meurtrières, la rivière s'invite à l'intérieur avec le bruit de siphon que fait un vieillard sans dents en avalant la soupe. Mon fusil, mes canards, mes bottes, ma pipe et mon tabac, ma veste de chasse, mes papiers, tout est noyé maintenant. Je sors mon portable. Il est trempé. Je fais le 18, puis le 17, pas de tonalité ni chez les pompiers ni à la police. L'eau monte encore, elle cache maintenant les meurtrières. Il reste encore cinquante centimètres au sommet du toit. Au train où vont les choses, J'envisage le moment où la hutte sera complètement recouverte et je me mets à regarder avec les yeux de Chimène les arbres encore debout. Il y a là un chêne qui me parait solide. Si je me lance à l'eau, le courant me portera dans sa direction .Il faudra alors saisir une branche basse et m'y agripper et de là saisir la branche au dessus puis m'efforcer de grimper dans ses hauteurs. Alors que je m'apprête à plonger, voila mon portable qui me siffle l'air du petit navire. Il n'avait lui 'ja, ja,.ja,.jamais, navigué' et moi 'ja, ja, ja, jamais nagé, ohé, ohé' ! C'est ma femme qui prend de mes nouvelles. Elles seront fraîches, bien fraîches. Je lui explique ma situation, lui demande d'appeler les pompiers, les copains de la hutte, la gendarmerie et je raccroche. Il est temps de sauter à l'eau qui recouvre maintenant le toit et ne laisse à l'air libre qu'un morceau de tôle cloué à la faîtière. Je calcule que l'eau doit avoir au moins trois mètres de profondeur. Avec le chêne à vingt mètres, c'est sans doute la noyade. Tant pis, j'y vais. Je m'immerge en grandes brasses dans le courant.

     

    Note de l'auteur : Vous voici plongé avec ce chasseur dans  l'eau froide de la rivière en crue.  Arriverez vous avec ou sans lui jusqu'aux branches basses du chêne ? La suite vous  sera donnée demain à l'heure du laitier  . . .