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  • voie de la conscience

     

    métphysique,john newman,voie de la conscience,voix de dieu

     

    métphysique,john newman,voie de la conscience,voix de dieu

    Dans la petite Eglise d'un village savoyard et  dans la   tradition  baroque,  le rénovateur  a fait dessiner  un œil au plafond  .Ce serait bien entendu l’œil de Dieu.Placé  à l’entrée, il surveillerait  ceux du fond ou les retardataires.  Scruterait-il  aussi les reins et les cœurs comme  cet œil de Dieu  qui regardait Caïn du fond de la tombe  où il s’était caché après son crime ? Le peintre « rénovateur »  n’a pas osé  lui mettre un monocle  pour mieux percer les secrets  des cœurs  ni même une caméra  comme on en met  partout  en ville pour lire sur les lèvres la sincérité  des prières ou  voir  si  quelque  Lefebriste   n’aurait pas déposé une grenade dans le bénitier.Finalement , cet oeil  est bienveillant  et ne fait  peur à personne, pas plus que le soleil qui se couche sur la campagne flamande au pied de Cassel( voir photo E.R.)

    « Je l’avise et il m’avise » .Jean Marie Vianney expliquait ainsi ses longues  oraisons  silencieuses  dans la petite église d’Ars. Aviser  au sens  de contempler   et d’être contemplé. En patois picard (chti)  on pourrait traduire : Je le « ravise et il me ravise ».

    Don Camillo, lui aussi  contemplait le Christ en croix  dans  son église de   Brescello  mais il  ne restait pas  longtemps silencieux comme Jean Marie  Vianney .  Jésus lui répondait avec la voix  grave de Jean Debucourt .Il entendait   cette  voix  .Elle se   mêlait à la voix de sa conscience. Elle l’invitait au pardon,  à la  non violence parfois, et même au  respect de Peepone. Et  ce «  fait ceci, fait pas ça » (1) était drôle. On étonnerait beaucoup ce Jean Debucourt  qui prête sa voix  grave au Christ dans « Le petit monde de don Camillo», si on lui disait   que sa voix devenait   la  voie d’une nouvelle  « métaphysique »    

     La  voix de Jésus  toute simple dans ses interrogations, révèle   plus que l’œil inquisiteur de Dieu, la vérité  de son existence. Voila la nouvelle voie métaphysique  qu’à ouverte Newman, la voie de la conscience. (gewwissensweg). « La conscience nous confronte directement à Dieu comme une réalité qui préexiste à notre existence et à laquelle  cette dernière est relative »… « La conscience  est une fissure dans l’immanence qui  s’ouvre à la transcendance, c’est une niche de révélation… »… « J’entends ce dieu  au fond de mon cœur. Je m’entends en sa présence. Il me dit « fais ceci, ne fais pas cela ».. « C’est l’écho d’une personne qui me parle… »… «  l’écho implique une voix ; la voix  renvoie à une personne qui me parle».Cogito ergo sum ; e conscientium habéo,ergo  Deus  est. (2) C.Q.F.D.  Voila  ajoute Robert Chéaibla  toute la  métaphysique  réaliste  de Newman.

    La limite de cette métaphysique, c’est  qu’on entend  plus distinctement  le  « qu’as-tu fait de ton frère »que le « que vas-tu faire pour ton frère » et mieux  le "fait pas ça" que le "fait ceci". Faut-il tuer son frère pour découvrir l’existence de Dieu dans l’œil inquisiteur du plafond de l’église baroque , dans l’obscurité de la tombe ou dans la voie intérieure de sa conscience ? Je ne vous conseille  pas  ce fratricide ,ce n'est  pas sympa pour le frangin.

    Il est vrai  par contre que celui qui s’estime juste se drape dans sa bonne conscience  et n’entends rien  de ce que Dieu pourrait lui dire. Mais le mal reste le mal et  le combattre est mieux que d’y céder même si  l’on devait se priver ainsi des plus belles pages des confessions de saint Augustin.(3)

    (1) télé réalité d’Anne Giaffen et Thierry Bizot.

    (2) Robert Chéaibla : John Newman cité  dans  Zénith  Octobre 2012

    (3) Dans   les confessions  au chapitre XXIV, Augustin affirme trouver Dieu dans sa mémoire : « Voyez combien je me suis promené dans ma mémoire en vous cherchant, Seigneur, et sans vous trouver en dehors d’elle….C’est là que je vous trouve lorsque je me souviens de vous et que je me délecte en vous. J’y savoure les saints délices que vous m’avez donnés dans  votre miséricorde, en tournant vos yeux vers ma pauvreté. »