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Humour - Page 15

  • le fou rire

    chapitre sept

    le fou rire

     

     

     

    Le mois d'Aout a été pluvieux , Rémi apres quelues semaines de vacances prend de nouveau son panier et chausse ses bottes . Il se rend au camp des bucherons alors que le jour décline.

    Labuche est la avec sa bonbonne d'eau encore accrochée à la mercédés .

    - « Bonsoir monsieur. Monsieur Labuche je suppose .. Je me présente ; Commandant Rémi de la gendarmerie nationale. »  Je suis venu en cueuilleur de champignon et non en uniforme pour ne pas affoler la compagnie..

    « Vous avez raison , ici on n'aime pas trop les gendarmes 

    Avec l'entrée de la Roumanie en Europe les roms sont maintenant en régle mais ils ont été longtemps avec sur leur téte un avis d'OQTP(1) , cela les rend prudents voir méfiants.

    «  je comprends alors que je n'ai eu par ailleurs aucune plainte vis à vis des membres de votre camp. ».

    Une question cependant à vous poser : Vous arrive t il d'emmener dans votre voiture votre équipe de bucherons ?

    « -oui monsieur, quand la semaine s'est bien passé , que je suis content du travail , je propose aux compagnons d'aller le Samedi soir boire une peinte au village. Ils en profitent pour recharger leurs portables et téléphoner en Roumanie car dans ce creux de foret, on n'a pas de réseau.En général, ça se passe bien. On ne rentre pas trop tard sauf quand il y a un anniversaire, mais pourquoi ces questions ? Des gens se sont ils plaints. ?

    Pendant cet échange, Vasile, léo et Abel se sont rapprochés , curieux de la présence dans le camp de cet homme d'age mur à la voix grave ,

    Mario se joint au groupe en boitillant.

    Vous vous souvenez de cette fois , dit Fernand , de notre retour de St Germain la montagne assez tard .- » On avait fête l’anniversaire de Mario. On a dépassé sur cette petite route deux filles qui rentraient chez elles. Elles ont pris peur.en voyant ma voiture et ses 5 passagers déboucher derrière elles. Elles se sont mises à courir . Cela nous a fait bien rire, J'ai même du m’arrêter tant le fou rire me secouait les épaules .Tu te souviens Vasile ? J'avais les larmes plein les yeux, je ne voyais plus la route.On riait de la peur que provoquait notre seule présence dans la nuit, Je crois que ce fou rire a été déclenché « par une « différence vivace »(2) entre la peur panique de ces toutes jeunes filles et le retour paisible et serein de mes hommes , tous péres de famille et bien incapables de faire du mal à quiconque...

    On riait de la peur qu'on inspirait alors même qu'on avait aucune mauvaise intention .(2)

    Le rappel de ce fou rire provoque chez les 4 hommes un nouveau rire. Un rire cascadant qui résonne dans la clairière  et secoue les épaules.,. .Seul le commandant Remi n'a pas rit .Un gendarme, fut il un bon gendarme ne s'esclaffe pas facilement .  « Je comprends  qu'un malentendu peut aboutir à des situations risibles. »conclut il , sentencieux.

    - Voila qui clôt l'échange !

    . Monsieur labuche;Je vous donne ma carte ; S'il y a le moindre problème vous pouvez me joindre. »

     

     

     

     

    chapitre 8

     

    L'installation

     

    Le commandant Rémi est satisfait, voir même amusé par l'éclairage donné par labuche sur l'épisode des jeunes filles apeurées de Vavre.Par contre Il s'est bien gardé de lui demander ce que sa voiture faisait plusieurs nuits en suivant au hameau de VER prés de la chapelle . Il s'était fait une opinion  positive sur le bûcheron. Sans doute le forestier avait quelque relation dans le coin, cela ne regardait pas la gendarmerie.Tant qu'aucun délit n'était signalé , IL fallait respecter sa vie privée.

    Par ailleurs ,Le témoignage des bûcherons roms est élogieux. . Fernand s' est occupé de leur fournir un peu à la fois des caravanes d'occasion en bon état,de leur amener de l'eau tous les jours,de leur fournir un travail régulier et cela depuis 2 ans. Les salaires ne sont pas mirobolants mais permettent aux bûcherons de vivre et, avec La couverture sociale , se protéger des coups durs comme la mauvaise branche qui a cassé le tibia de Mario .

    De plus avec une association de parents d’éléves , la mairie et le bon accueil des enseignants, il a organisé un ramassage des enfants qui, après vaccination ont depuis deux années scolaires appris à parler français, et aussi écrire , compter,et se faire des copains et des copines dans le village. Ce qui manque encore c'est la chaleur . Chaque année à Pâques les paroisses du canton renouvellent leur gros cierge pascal . Ils ont brûles aux enterrements, baptêmes et mariages,mais il en r este assez pour éclairer les 5 caravanes, C'est encore lui Fernand qui négocie avec le doyen le ramassage de ces grosses bougies .Cet éclairage" pascal"  donne un petit air de veillée festive aux soirées du camp. Reste l'hiver humide et froid , Fernand démarche pour obtenir l’électricité et le chauffage . Le grand feu qui tous les soirs éclaire le milieu du camp encerclé par les caravanes donne au camp un petit air de far- west mais ne suffit pas , surtout pour les bébés. Bientôt sans doute un groupe électrogène pour chauffer les caravanes, éclairer le camp et recharger les portables.

     

     

     

     

    1)obligation de quitter le territoire

    2)Y repenser fait rire le groupe : « La mémoire ne transporte t'elle pas le rire, comme un cable transporte l'énergie ? .... Dans le sens du rire de Daniel Sibony. Chez Odile Jacob .