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Science - Page 5

  • to be or not to be

    l'arbre à l'envers,racines tendues vers le ciel..déja publié  il y a 5 ans.

     

    to be or not to be(1bis)

     Pour Aristote « la nature est censée toujours atteindre ce qu’il y a de mieux ». Pour l’homme de bien, être est donc  un bien » et « l’Etre , bien entendu, est   mieux que le néant. » .On trouve  cela   aussi dans le récit de la  création,  dans la Genése : « et Dieu vit que cela était bon ».Cela, c’est  Etre,ou mieux ,accéder à l'Etre , successivement  pour la terre,les étoiles,les animaux,l'homme .La philosophie grecque et la Bible hébraïque  se retrouvent   dans un même regard , dans cette même réflexion métaphysique :L' Être  est  bien et bon ,le  vrai  est bon ;de plus  ces  transcendentaux sont convertibles(2)"

    • Les nihilistes disent non  à tout cela. Certains   souhaitent  même que les hommes cessent de se reproduire. « L’extinction  volontaire de la vie humaine  serait dans l’intérêt de ceux qui  pourraient  naître » écrivait Bénatar(1) Si la vie  ne vaut pas la peine d’être vécue, il y a le suicide, les addictions multiples qui mènent  à la mort(tabac,drogues,alcool), les  deux cent vingt mille avortements  par an en France ,  les catastrophes et accidents de toute sorte,les pandémies et si ça ne suffit pas il y a la bombe atomique. To  be or not to be , Hamlet dit que nous sommes lâches pour hésiter à nous suicider  simplement  par la peur de la méconnaissance de ce qui  advient après la mort (1bis).Jean Paul 2 a parlé d'une culture de mort ce qui  dit bien les choses.;
    • Mais la vraie question  ne serait pas d’abord  celle là. La vraie question c’est de savoir si la vie  vaut la peine d’être donnée Nous n'avons pas   besoin   de raisons pour vivre ,nous avons besoin de raisons pour donner la vie.  «Nous ne sommes pas libres  d’être venus  au monde ; en revanche nous sommes tout à fait libres d’y appeler  ou non autrui »(2) et cela  est possible  aujourd’hui . Nous n’avons le droit d' appeler à la vie  que si,pour nous, l’Etre est un Bien . Si vous admettez  que  l’Etre et le Bien et le vrai et le bon  sont synonymes ,alors  vous avez  compris ce qu'est  la " convertibilité des transcendentaux"  : (Mais " En métaphysique, rien n'est simple sauf la migraine qui en est le prix", plaisantait  Schopenhoer )                                         Avec  la capacité croissante  que possèdent les hommes  de choisir d’être ou ne pas être, pourquoi  finalement y aurait il de l’être et non rien ? le besoin de raisons pour choisir la vie  et surtout  donner la vie   deviendrait il pressant ? To be or not to be ,that is the question. Ce qui est vrai pour Hamlet  le serait il  aussi  aussi pour l’humanité ?(3) La question  se précise : Qu’il y ait des hommes sur terre  est-il un bien ? La terre  tournerait  elle mieux sans nous ? Que répondre ? Il faut  pour  répondre  oui,une  métaphysique forte.   Loin d’être une superstructure  superflue, la métaphysique  devient ainsi  l’infrastructure  indispensable  à la continuation de la vie des hommes.(2) A Roubaix  ,il y a 10 ans sur  la grand place , lors de " Lille    capitale de la culture " , les édiles avaient installés  une forêt à l’envers ,les arbres avaient leurs racines   tournées vers le ciel  et leur frondaison faisaient plafond  pour les promeneurs et la patinoire. Est- ce une illustration de la pensée de Platon qui dit de l’homme qu’il est comme  « un arbre renversé dont les racines seraient dans le ciel ?»(4)  Ce serait dans l’Être ,dans l'Un,dans le Vrai,dans le bon  qu’il faudrait puiser  les raisons de vivre, choisir  l’être et non le néant , le « to be » et non son contraire, « , décider d’être et de vivre et  surtout de donner la vie. (5)Les roubaisiens  que ces arbres renversés   amusaient et rendaient perplexes  ont-ils  comme Rémi  Brague jeté l’ancre dans le ciel ?   (2)

    (1) Bénatar  : Better never to have been. Oxford université presse 2008

    (1bis) Hamlet acte 3 scène 1 :

     « Apres la mort, cette contrée inexplorée

    d’où ne revient nul voyageur, rend le vouloir

    Perplexe et fait qu’on se résigne aux maux présents

    Plutôt que de voler vers des maux ignorés ?

    Notre pensée fait de  nous tous des lâches ; »

    (2)Les  ancres  dans le ciel  de Rémi Brague  seuil

    (3) « »N’était que la terreur de nous ne savons quoi »

    (4) Platon, Timée.

    (5)sur le site de la croix.com,(23 juillet 2012)rémi Brague  ajoute :

    le christianisme pourrait il  mourir ?

    Cela fait longtemps que l'on annonce sa disparition pour bientôt. On l'a fait au moment des Lumières radicales, de la Révolution, dans l'Angleterre victorienne, dans la France anticléricale, dans la Russie soviétique. Je crains que ceux qui voudraient l'enterrer ne disparaissent avant lui, tout simplement parce qu'ils auront abandonné toute raison de vivre, et surtout de transmettre la vie.

    Cette raison est que la vie est « bonne », bonne pour tous, même pour  ceux qui ne sont pas encore là, et pas simplement chouette pour nous, qui sommes de toute façon déjà embarqués. Et qui peut dire que la vie est bonne, sinon celui qui a dit : « Tout cela était très bon » ? (et Dieu vit que cela était bon  ,genése ch. 1)Sans cette certitude, on se contente de survivre, mais on ne peut pas se considérer comme digne de vivre, encore moins d'avoir des enfants