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vie spirituelle - Page 259

  • Cycle de la non violence

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    Le cycle d’Elie

     (Il ne s’agit pas  de vélos  ni d’un nouveau marchand de  bicyclettes nommé  Elie , mais  de  la vie et de l’action d’un des plus grands prophètes d’Israël rapportée  au premier livre des rois, aux chapitres 17 à 22.)

     Nous sommes une petite vingtaine  de chrétiens  dans  le quartier   à  étudier la Bible et justement  ce cycle d’Elie.Familiers de l’évangile de st Luc, évangile de la miséricorde  étudié  l’année d’avant,  nous étions convaincus  de la force  de  la non violence : « aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez  ceux qui vous maudissent, priez  pour ceux qui vous calomnient, à qui te frappe sur une joue, présente l’autre.»(1)Or voici  qu’en conclusion du sacrifice du Carmel qui   confond  les prophètes de Baal, Elie les fait saisir, les fait descendre  dans le ravin du  Qishôn  et les égorge tous  ( Ils  étaient 450).(2)Il s’agissait pour Elie de débarrasser  Israël  de l’idolâtrie, de défendre l’honneur de Yahvé etc. …N’empêche que cette forme de "purification"  heurte   la sensibilité chrétienne et donne de Dieu   une image  effrayante à nous qui avons reçu de l’évangile  et de jésus  une image plus « humaine » d’un Dieu  d’Amour qui « fait lever  le soleil  et pleuvoir sur les bons et les méchants » . Ce qui nous a choqué  plus encore   au chapitre 20 du même livre, c’est  la notion de « voué à l’interdit »(3).Achab  laisse la vie sauve  à son ennemi  ben Hadad roi d'Aram alors que Yahvé l’avait voué à l’interdit. Yahvé  reproche   à Achab   sa   miséricorde. C’est pour les chrétiens, le monde à l’envers, un Dieu  vengeur, jaloux  qui voue   les ennemis  d’Israël et les idolâtres  à l’anathème..Dans son livre , "exigence de la non violence"sous le chapitre  «  Désarmer les dieux »,Jean  Marie Muller   cite  Simone  Weil (3 bis)et note sa réaction fasse à  la guerre sainte et à la sacralisation de la violence. «  L’événement qui indigne le plus  Simone  Weil est la guerre sainte  menée  sur l’ordre de Yahvé contre les Amalécites(4)Saül  désobéit à Yahvé en prenant  pitié  du roi des Amalécites .Parcequ'il refuse de le faire mourir ,Il est destitué  de sa fonction. « N’est ce pas le comble  pour Dieu ,ajoute Simone Weil que de punir un homme  parce qu’il s’est rendu coupable  de compassion envers l’un de ses semblables qu’il tenait à sa merci ? » Cette réflexion fut faite en  42 à Londres, C’était à Maurice Schuman  que Simone Weil  posait  la question : « Savez vous  que si Saul est puni par l’éternel, ce n’est pas  parce qu’il a tué tous les Amalécites, y compris  les enfants et les femmes au fil de l’épée, mais par ce qu’il les a tous tués sauf un, et qu’il a épargné le roi ? Comment condamner un holocauste  si nous n’avons pas  condamné tous les holocaustes passés ».(4bis) 

    La non violence ! vous dites,la Non violence ?

    Que de chemin parcouru  depuis  les années 20 aux Indes  avec le mahatma Gandhi pour sortir le pays de  la colonisation anglaise, en  Pologne  avec Solidarnosc pour la démocratie, en  Union soviétique pour sortir du stalinisme,  en  Amérique et en Afrique du Sud  pour  se dégager de l’apartheid avec Luther King  et  Desmond Tutu, et  maintenant  avec ce magnifique  printemps arabe, en Tunisie et  en Egypte.

     Arrivant aux indes en Février 86, Jean Paul II honore la mémoire de Gandhi  et  sa  non violence : « La vérité est une puissance, la seule sorte de puissance qui peut changer le monde, et quand elle s’accompagne de l’amour c’est une puissance qui peut transformer le monde ».« Cet hommage à la non violence constitue une indéniable ouverture, dit Jean Marie Muller, cependant la  philosophie de la non violence n’est pas pensée pour elle-même  dans la doctrine  de l’Eglise pour la paix. Les méthodes et les stratégies de l’action non violente, susceptibles de transformer un conflit politique  en changeant le rapport de force ne sont même pas évoquées. Il y a un immense champ d’investigation à explorer (5) »  On peut  commencer par méditer ce que Simone Weil  désignait comme le fondement de la  non violence évangélique, à savoir  le chapitre 12 de  la lettre aux Romains».(6) "Vaincre le mal par le bien":

     -Les cercles de silence en France, bien modestement sont une forme de non violence et une réponse à la violence policière faite aux sans papiers .Lancés par  les franciscains de Toulouse, ils regroupent chaque mois et dans chaque ville  du pays  de 15 à 50  protestataires  qui  font cercle  une heure durant  en silence. (Un français sur 10.0000, ce n’est pas suffisant mais, ça  fait  de 20 à 25000 participants quand même, chaque dernier Mardi du mois à se tenir une heure debout et en silence : Une Résistance silencieuse et immobile  qui demande beaucoup  à des militants super actifs.

    -Les moines de Thibérine ont exercé une forme de non violence  avec un  grand rayonnement .On n’a pas fini  d’en recueillir  les fruits. L’affluence extraordinaire aux séances du film «  des hommes et des dieux » montre  toute la force  de  cette   non violence. Elle  évoque  la figure du Messie crucifié pardonnant  du haut de la croix.Le frére Luc Dochier disait : "je ne crois pas que la violence puisse  extirper la violence ...., Juste, Jésus a subit le sort de l'injuste".

    -la jeunesse tunisienne et Egyptienne ,les mains nues face aux forces  du pouvoir qui tiraient dans le tas.et maintenant la jeunesse syrienne,sans oublier  le Yémen.

    -Assise 2011 :Le chef spirituel du temple Sri Radharamana dans la ville de Vrindavan en Inde, est intervenu en fin de matinée, dans la basilique Sainte-Marie-des-Anges, dans le cadre de la journée du 27 octobre 2011 pour la justice et la paix dans le monde.
    Il a axé son propos sur la cohérence d’une démarche pour la paix : « La paix ne peut advenir que dans un processus de paix. La paix ne peut jamais être atteinte par des moyens violents ».
     Notre but commun de paix » a-t-il ajouté, « ne peut être atteint que par notre engagement pour la vérité. Cet engagement, même s’il est nié où s’il rencontre des obstacles, trouve son chemin à travers la résistante non-violente. L’histoire est témoin de la force de cette résistance

     -(1)Luc ch.6/27à29

     (2) Premier livre des rois ch.18/40

     (3)Premier livre des rois ch.20/42 : « Ainsi parle le seigneur : parce que tu as laissé  échapper de ta main  l’homme que j’avais voué à l’interdit, ta vie répondra pour la sienne, et ton peuple pour le sien »

     (3 bis) Il s’agit de  la philosophe engagée , morte à Londres durant la deuxième guerre mondiale.

     (4) Premier livre de Samuel  ch. 15. « Samuel  dit à Saul : « Ainsi parle Yahvé : je vais punir Amalecq pour ce qu’il a fait à  Israël, en lui coupant la route quand il montait d’Egypte. Maintenant frappe Amalecq. »

    (4bis) On commencait  tout juste en 1942  à  deviner  l'holocauste des juifs par Hitler. 

     (5) Jean Marie Muller : . L’exigence de non violence  chez Desclée 1995

     6) Romains Ch. 12 / 9, 17,21 : « Que l’amour soit sincère. Fuyez le mal avec horreur, attachez vous au bien…..Ne rendez à personne le mal pour le mal, ayez à cœur de faire le bien devant tous les hommes….   Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien. »

     (7) Première lettre de St Jean ch.4/8 à 21 : « Si quelqu’un prétend aimer Dieu et n’aime pas son prochain, c’est un menteur ….. »