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vie spirituelle - Page 62

  • dissidents

    Recueil de chansons spirituelles

     

    « Aux branches claires des tilleuls meurt un maladif hallali

    Mais des chansons spirituelles voltigent parmi les groseilles » Arthur Rainbeau.

     

    Telle est l’ambition de cette note l : faire voltiger parmi les groseilles des chansons spirituelles comme des libellules dans la lumière dorée du couchant

     

     

    Florilège à plusieurs voix chanté sous « le porche de la deuxième vertu. »

    J’ai regroupé sous ce titre dans le désordre mes « actes d’espérance » en espérant étonner Dieu lui-même. La foi des hommes ne l’étonne pas tant il éclate dans la création mais de voir le monde tel qu’il va , que des hommes puissent espérer encore le remplit d’émerveillement , chantait Péguy

     

    Une espérance comme une attente

     " Rendre  indispensable l’impossible » Voila  ce que disait Bronislaw Geremek  qui  nous a quitté il y a quelques années dans un accident de voiture. Cet homme comme nombre de dissidents  a vécu l’espérance comme  une longue attente.

    Vaclav Havel dans un beau discours à l’académie des sciences morales et politiques  en1992 décrit  ce que fût cette attente :

    -En attendant Godot .Beaucoup, perdant l’espoir de  faire bouger les choses, se sont mis à espérer en un vague salut  venant de l’extérieur..C’était « une espérance d’individus sans espoir »comme les personnages de Beckett sur leur banc.

    -D’autres, « vivaient  l’attente en tant que patience animée par la croyance  que résister en disant la vérité est une question de principe, tout simplement par ce qu’on doit le faire. » C’est beau mais c’est triste.

    -D’autres enfin vivaient « une attente inspirée par la conviction  que la graine semée prendra racine et germera un jour .Nul ne sait quand ».Cette dissidence « cultivait la patience …l’attente en tant que patience, comme un état d’espérance » Et Il ajoute : « une attente  qui a un sens parce que générée par l’espoir et non par le désespoir, par la foi  non par le scepticisme, par l’humilité devant le temps de ce monde… une telle attente est plus qu’une simple attente. «  C’est la vie, la vie en tant que participation joyeuse au miracle de l’Etre».

    Ce qui me touche dans  le discours de Vaclav Havel,, c’est  que pour décrire l’espérance des dissidents, il emploie   les images   dont se servait Jésus pour parler du Royaume. La patience du semeur.qui « attend la germination » , « il faut semer patiemment les graines, arroser avec assiduité la terre où elles sont semées et accorder aux plantes le temps qui leur est propre. » «On ne peut duper une plante,…mais on peut l’arroser, patiemment, tous les jours. Avec compréhension, avec humilité, certes, mais aussi avec amour ».

    Si le grain de blé gerrme en terre il produira du fruit, et pour germer il lui faut mourir . La mort en voiture de Bronislav est un triste accident qui a prive la Pologne et l'Europe d'un leader plein d'espérance et irremplacé. Il est parti au paradis des polonais et de ses martyrs. avec les dissidents qui n'ont jamais désespéré et rendu induspensable l'impossible. ..

    voici un autre chant plein d'espérance slamé par des collégiens de Grande Synthe :

     

    Je slame tu slames, nous slamons.

    Je vous propose un bol d’air frais pour temps de canicule…s’il est difficile de slamer en priant ,on peut prier en slamant faites l’essai, vous verrez ,les anciens appelaient cela des kyrielles ou des litanies. Voici mon bol d’air frais. Il me vient de Grande Synthe , du collège Jules Verne.

    « Si j’étais un chemin de terre…, de misère…, de fer…, d’enfer…,il n’y aurait pas un bout de terre, il n’y aurait pas un bout de mer…Si j’étais un chemin de frère ,je serai un chemin ouvert, je serais un chemin de lumière .J’emmènerais les gens tout autour de la terre, marcher sur les mers, danser dans les airs ». Rilés.

    « Moi, je ne supporte pas qu’on jette les papiers par terre. Moi, je ne supporte pas qu’on jette les hommes à terre…On ramasse les papiers mais on laisse les hommes par terre » Quentin 14 ans.

    « Ici, c’est ma ville, ma France ; ma France de toutes les couleurs, mon pays en souffrance, mon pays en attente, en attente d’un ailleurs…Ici, c’est ma France, ma France de toutes les couleurs, de tous les labeurs, black, blanc, beur ».Marjorie

    « Lorsque je regarde au loin, le matin, je vois le soleil, le vent, le rire des gens …».Jordan.

    Rilés, Quentin, Marjorie, Jordan vous nous emmenez sur vos chemins de frères, vos chemins de lumière. Vous nous entraînez dans votre ronde. Avec vous « slamons autour de la terre, marchons sur les mers et dansons dans les airs »

    Ludovic Suliman a libéré en vous une «  parole frère » qu’elle éclaire nos chemins de lumière (Ateliers écriture orale animés dans le cadre du projet « paroles d’ilots »sur le quartier Europe à Grande Synthe.)

    Vos kyrielles de mots font litanie, vos rimes tirent leur force de leur addition cascadante .

    Chemin de fer, chemin d’enfer quand passe la nuit ,les lourds wagons chargés d’acier et le rythme de leur double «  han » .

    Chemin de fer, chemin de frère quand le train ramène à la maison ou conduit chez les amis .Chemin de fer, chemin de lumière vers «  le soleil du matin, le vent, le rire des gens » le slameur est dans le train avec le conducteur. Il traverse sa France de toutes couleurs, emmène les gens autour de la terre, marche sur les mers et danse dans les airs. Quentin affirme en slamant qu’une ville propre, aseptisée, sans papiers à terre peut être inhumaine envers les miséreux .Il affirme que le SDF est un homme et mérite d’être considéré. Il le dit en se saoulant de mots. A t il entendu le conseil de Baudelaire ? : «Demandez au vent, à la vague, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge vous répondront : il est l’heure de s’enivrer.(1)

    Slameur saoule toi de mots, de rimes et de poésie. De mots qui jaillissent de toi comme une source qui ne tarit pas. Pour nous qui t’écoutons, cette eau vive nous rafraichit, nous enivre et nous fait vivre.

    (1)Baudelaire :

     

     

     

    l'Espérance guettée dans l'ombre

    -Vielle France accablée d'histoire,meurtrie de guerres et de révolutions,allant et venant sans relache de la grandeur au déclin ,mais redressée,de seiécle en siécle,par le génie du renouveau !

    -Viel homme, recru d'épreuves,détaché des entreprises,sentant venir le froid éternel,mais jamais las de guetter dans l'ombre la lueur de l'espérance ! Charles de Gaulle