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cuisine - Page 2

  • le coq d'albanne

    coq.jpgCe coq là n’était  pas silencieux come celui qui, crête au vent, tourne sur son axe bien huilé au sommet du clocher. Il chantait matines  sur le mur  du jardin de la cure  et réveillait  tout le quartier et notamment  le bon curé .On dit que les coqs   des clochers n’ont pas de pattes .Certains  expliquent  malicieusement t  qu’ils n’en ont pas besoin ,puis que chez les curés il n’y a rien à gratter .Mais ce coq là avait deux pattes  bien accrochées dans la mousse du mur tandis qu’il  lançait ses cocoricos. Elles lui servaient de train d’atterrissage  pour faire un  piqué  dans le parc à salades qu’il grattait  sans retenue. Un peu à la  fois  l’idée de lui tordre le coup  a germé  dans la cure .La décision n’était pas facile à prendre. Ce sont  les circonstances qui  ont précipité l’affaire. Un invité de marque, l’évéque en personne s’annonçait  et Suzanne  fait savoir qu’elle a trouvé une jolie recette de coq au vin .Dés lors, Le sort du  coq   était scellé. Il a terminé son existence dans l’assiette de Monseigneur.  Le propriétaire du  coq ne l’entendant plus chanter   fait une enquête de voisinage. Il  se heurte   d’abord au silence complice de ceux qui savent, puis s’entend dire de manière sentencieuse : « coq bavard, coq au pinard ». Intrigué, il sonne à la cure  et dit au curé son étonnement devant le double silence : celui de son coq et celui des gens. Ah, mon pauvre ami lui dit le curé  qui se souvient  des cocoricos tonitruants  mais aussi   de la douce musique  du coq en train de mijoter : « trop parler nuit, trop  gratter cuit », il continue en chantonnant   « trop manger n’est pas sage…. l’amour est de tout âge … pendant la nuit, tous chats sont gris » (1) puis, porte fermée, il ajoute en marmonnant entre ses dents : « T’en es marri ? Moi  je me marre  et  désormais, je dors »  La morale de cette histoire : « Du curé ne grattez pas les scaroles sinon, c’est la casserole »

    Voila une belle histoire où pour une fois la victime n’est pas le curé. « Bouffer du curé» , oui  mais  avec modération  car  « trop manger n’est pas sage ».Il y a certains acharnements anticléricaux   qui  révèlent  parfois  que  ce n’est pas un cléricalisme  en déclin  ou disparu mais l’évangile lui-même qui  dérange . Les prêtres qui aux indes prennent le partie des intouchables, ceux qui au Nord Brésil  sont avec les paysans sans terre, ceux qui  durent  dans une présence active  dans les quartiers difficiles en France, ceux qui se solidarisent avec les sans papiers dérangeraient   en  travaillant à ce que «  les derniers deviennent  les premiers » (2)…..Mais je me tais car « trop parler nuit » et il pourrait m’en cuire..

    (1)    Chanson de collé

    (2)Evangile  Matthieu  ch. 20 / 16