Faut-il attendre que Dieu appelle ?
D’après Jacques Noyer, ancien évêque d’Amiens. TC 25 / 11/ 2010.
Si un jeune disait : « Je me sens appelé par Dieu à être pape », on lui rirait au nez. S’il insiste, on lui donnerait l’adresse d’un psy.
S’il prétend avoir la vocation d’archevêque, on lui rirait au nez de la même façon. (1)
Si un jeune dit, je me sens appelé à être prêtre, on discerne, on l’envoie au séminaire pour 6 ans. Ensuite, si tout va bien, on l’ordonne et on l’envoie au service d'une communauté.( la photo de droite : Terdeghem ,un des 36.000 clochers de village en France desservis jadis par un curé, Ils sont enterrés sous le calvaire et le presbytére est vide).
Quand un pape meurt, les cardinaux s’enferment dans la chapelle Sixtine et n’en sortent que quand la fumée blanche signale qu’un nouveau pape a été cherché, trouvé, appelé,élu et qu’il a dit oui.
Les cardinaux ont prié l’Esprit Saint sans doute mais pas pour que Dieu fasse leur travail. Ils n’ont pas cherché parmi eux quelqu’un qui aurait la vocation d’être pape. Si durant le conclave, à la pause café, l’un d’entre eux avait dit « je me sens appelé par Dieu à être pape », ils lui auraient rit au nez et auraient voté sans aucun doute pour un autre.
Quand un curé meurt, on demande au curé voisin d’assurer le service de ses communautés orphelines. C’est ainsi que certains prêtres assurent leur service sur des cantons entiers. Il n’est pas rare de voir certains prêtres desservir 50 communes. Il faut une bonne voiture pour les rencontrer et eux une bonne voiture pour faire le tour de leurs paroisses.
Que faire ? Il faut chercher, discerner, appeler, former et envoyer. C’est le travail de l’évêque .Il ne peut se défausser sur Dieu, il ne peut attendre qu’un jeune dise : « je me sens appelé par Dieu» (2)
D’autant qu’Il n’est de vocation personnelle, en quelque sorte, que religieuse. De tout temps des chrétiens ont entendu un appel à aller au désert ,au monastère ,au bout du monde pour annoncer l’évangile ,à tout quitter pour rejoindre les pauvres, à entrer au travail et être prêtre ouvrier ….Depuis (3)longtemps aussi ,l’habitude a été prise de choisir des prêtres parmi ces hommes que Dieu avait appelé à une vie « religieuse »( avec ou sans les trois voeux : pauvreté, chasteté,obéissance)Il est temps de faire autrement .Ne plus attendre du ciel un appel ,alors qu'il est du ressort des évéques d'appeler,de discerner,de former et d'envoyer.
Voila,une piste donnée par un évéque émérite.
Puisse les évéques français faire passer le service des communuatés avant leur alignement sur Rome et leur tranquilité .
(1) « Hélas, à leur façon de se comporter avec une souriante arrogance, des jeunes prêtres semblent avoir confondus l’humble suite du Christ avec le goût de dominer .Leur vocation serait sans doute épiscopale » ? J'ai hésité à inscrire cette remarque de Jacques Noyer car on met sur le dos des jeunes prétres des paroisses énormes .S'Ils s'organisent en conséquence de maniére parfois un peu carré ,c'est qu'ils cherchent simplement à ne pas être écrasés par leur tâche.Sont ils à blamer? Ceux que je connais personnellemlent ne sont pas arrogants et ne paraissent pas avoir le goût de dominer.Mais Jacques noyer en connait sans doute d'autres.Musset disait que "les jeunes curés font les meilleurs sermons" mais " badinage" ou pas ! Allait il seulement les écouter ?
2) « Les responsables de l’Eglise ne peuvent se réfugier derrière la diminution des vocations sacerdotales. Comme si c’était Dieu qui ne faisait pas son travail … donner des prêtres, c’est l’affaire de l’Eglise ». « Pour le pape et les évêques on cherche, on propose, on ordonne, pour les prêtres on attend. ».
(3) Le concile Vatican II a démonté le système :. La prêtrise (comme l’épiscopat et le diaconat) est un service de la communauté, l’Eglise à le devoir de donner aux communautés les prêtres qui sont nécessaires…..Si elle ne trouve plus chez des hommes à vocation « religieuse » les ressources suffisantes, il lui faut chercher ailleurs » Et où ailleurs ? telle est la question.!!! (le texte de Jacques Noyer est en italique).