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grippe - Page 2

  • Bizous

     

    30  au carré  multiplié par quatre(1), ça fait 3600  bisous tous les matins  dans cette classe de lycée     tout le monde embrasse tout le monde. Une seconde par bisous cela fait donc 3600  secondes divisées  par 60, cela nous fait  60 minutes  tous les matins, avant de commencer le premier cours à supposer que le professeur  attende patiemment  que les effusions   se terminent  et reste sur son quand à soi. Une heure tous les matins  à  montrer qu’on s’aime bien, ce n’est pas trop et cela donne du sens à tout le reste. L’étude  des matières n’est plus  objet de compétition, une course à la réussite individuelle mais  devient une nécessité pour mieux servir plus tard : Bien servir le client si on étudie le commerce, le patient si  on étudie les maladies, le consommateur si  on étudie l’agriculture, l’usager si on étudie  les techniques du transport, le lecteur si  on étudie la littérature, le touriste étranger si on étudie les langues etc. Reste   une saine émulation amicale  dans un travail d’équipe entre  gens qui  s’estiment et se respectent. L’heure  du matin  à s’embrasser n’est donc pas perdue mais gagnée .Or la voici menacée par le virus  H1N 1.

    A la rentrée, les lycéens porteront sans doute un masque, ne pourront donc plus s’embrasser et seront invités à ne  même plus se serrer la main. Que faire de cette heure  arrachée à la tendre congratulation du matin ?

    Dans les classes ou les élèves   ont devant eux leur ordinateur portable, ils pourraient  consulter  la dernière note des blogs  des amis de la classe ou  leur envoyer un bisou sur le net. .

    Dans les classes moins équipées où les élèves ont tous un téléphone mobile, on pourrait imaginer que  tous  appellent  le numéro d’un  autre élève  à la première heure de classe  lundi matin, simplement pour dire  après les sonneries discordantes : «  je t’embrasse, bisous ! ».Mais il parait que les ondes maléfiques qui «  bombillent » autour  des portables sont plus nocives que  le virus  H1 N1 surtout  quand  on les additionne au carré.

     Que faire donc pour signifier à tous qu’on les aime, qu’on veut avec eux  travailler  pour mieux servir  l’humanité, que les autres élèves sont des frères  à aider et non des concurrents à enfoncer?   Peut être simplement se mettre de suite au travail en arrivant en classe dés le  lundi matin et attendre la récréation pour  se parler au travers du masque. Faire marcher les oreilles qui  ne craignent pas le virus,  m’a-t-on dit, pour écouter  attentivement    ce que les amis ont vécu  en fin de semaine : joies ou galères. On peut aimer les autres sans  bisous  alors que l’on peut parfois distribuer des bisous  sans beaucoup s’aimer  voir même se détester ou trahir  comme le fit un jour Judas.(2) En attendant l’automne , il est encore possible de s’embrasser  avec ou sans  modération  mais  évitons  de faire des bisous à  un gars ou une fille dont on a dit  du mal  une heure avant   ,ce serait  du H1 N1,  an Hypocrisy Number one, c’est mortel  disait Racine!(3)  Ceci est une pure hypothèse d’école car les français sont  « francs » d’origine et ne sauraient  l’oublier. Et comme aurait  dit  Clovis: «  Bonne claque  entretient l’amitié  mieux que mauvais baiser ».(4) Mais il est possible encore que :

    « Les élèves de la classe aux bisous se lassent  de la lèche aux bajoues »(5) et  que la pandémie qui s’annonce crée une nouvelle mode, celle du clin d’œil par exemple, 4 fois plus rapide que le bisou.                                  

     

     

     

     

    (1) habitude locale  des gens du Nord : on s’embrasse  deux fois sur les deux joues et comme chacun sait  en arithmétique : deux et deux font quatre.

     

    (2)   A la tête de la bande  marchait Judas l’un des douze, il s’approcha de Jésus pour lui donner un baiser  «  Mon ami, c’est par un baiser, que tu livres le fils de l’homme ? » Evangile de  Luc ch. 23 / 47 et 48.

     

    (3) « J’embrasse mon rival, mais c’est pour l’étouffer »Néron de Racine.

     (4) mauvais baisers : «  baves d’amour, basses béatitudes » dit Paul Valéry            bon baiser : « Instant d’infini qui fait un bruit d’abeilles » chantait Rostand.

    (5)contrepet de l’auteur