Alouette,
Ils l’appellent « alouette ». C’est notre ami j...... .Il a enseigné le français au lycée et maintenant il se rend le Mercredi dans un campement de rom pour conter des fables aux enfants.
Quand il arrive, les enfants crient : voila alouette ! Ils font la fête à ce conteur merveilleux.
Il est « gentil » comme l’alouette de la chanson (4) mais si certains s’avisaient de profiter de sa gentillesse pour lui plumer le bec , ils tomberaient sur un os. Les enfants, eux , ne le plument qu’en chanson, une chanson qu’il leur a apprise. Dans le minibus au retour de la douche, ils plument avec ardeur la tête, le bec, les pattes et le cou de cette pauvre alouette. Chanter alouette, c’est mieux que la Marseillaise comme étape sur le chemin de l’inculturation et un jour s’ils le souhaitent de la naturalisation. Si dans la foulée, ils apprennent à chanter vive le vent, frère Jacques, au clair de la lune et j’ai du bon tabac, les voila armés pour une vie bien intégrée dans la « douce France » de Trenet si dure souvent avec les rom. Reste le petit navire devenu référence depuis Renoir et « sa grande illusion ».Pour les chants du carnaval, il sera toujours temps plus tard, laissons les grandir .Pour la Marseillaise, il faudrait que la France se qualifie pour un nouveau mondial si on veut qu’ils communient aux cocoricos et au nationalisme de stade. Mais, est- ce urgent ?
A ce répertoire « intégrant », il faudrait mêler les chansons que les enfants ont apportées de leur pays, que leur maman leur chante pour les bercer et pour les consoler quand le froid vif et l’humidité de la caravane les empêchent de dormir.
Il est vrai que quand on a fait la manche 8 heures de long au carrefour dans le vent et la pluie à solliciter les automobilistes pour quelques euros, on a parfois la voix éraillée(1).
On a rêvé l’autre jour d’un lieu ou puisse dans une ambiance fraternelle s’exprimer dans leur langue maternelle les adultes et les enfants, mélangeant leurs chansons à celle d’ alouette notre ami . Le pain quotidien est nécessaire mais la culture est une nourriture aussi importante pour combler l’appétit de fraternité au-delà des frontières en attendant de les abaisser, voir de les supprimer.
L’alouette lulu chante divinement, elle fait aussi bien que le rossignol et sans doute moins bien que j..... .Actuellement la lulu est en vacances dans le midi, elle ne reviendra dans le Nord qu’en février ou Mars pour nidifier à l’orée des bois et faire deux couvées de 3 ou 4 œufs .Les parents ne s’occupent des petits que durant 15 jours. Apres ils se débrouillent tout seuls pour trouver des graines. Heureuses alouettes dont les rejetons passent en 15 jours à l’état d’adultes autonomes. Les papas et mamans d’ aujourd’hui sont soumis à un autre rythme. De 15 jours on passe à 15 ans sinon 25 ou 30.
L’alouette des champs, plus grande, se fait remarquer en chantant bien haut dans le ciel une bonne minute avant de plonger sur le sol à la verticale.
Violaine :« Entendez vous tout la haut cette petite âme qui chante ? »
Pierre de Craon : « C’est l’alouette de France ,l'alouette alléluia »Violaine : «l’entendez vous qui crie 4 fois de suite hi,hi,hi,hi plus haut, plus haute ? La voyez-vous, les ailes étendues, la petite croix véhémente. ? »(2).
Actuellement elle aussi est en vacances ,au Maghreb. Elle reviendra en Mars sans visa et s’installera sans permis de séjour .Comme l’alouette Lulu, les petits quitteront le nid au bout de 15 jours et trouveront eux même de quoi se nourrir de graines et d’insectes.
Si jadis, on plumait l’alouette, c’est qu’on la chassait en l’attirant par l’éclat d’un miroir .D’ou l’expression « le miroir aux alouettes » pour désigner le leurre des fausses promesses, et le piège des illusions perdues. L’alouette n’est plus guère chassée, mais forte de son expérience elle nous invite à ne pas nous laisser séduire et attirer par tout ce qui brille.
« La gentille alouette avec son tire-lire
Tire l’ire à l’iré,et tire lirant tire » (3)
(1)Au carrefour derrière chez moi, une jeune femme chante en faisant la manche même quand il pleut et que le vent fait frissonner sa longue robe gitane. Ou trouve-t-elle la force d’essuyer les refus, voir les quolibets et de chanter dans l’adversité et le vent du Nord ?
(2) L’annonce faite à Marie Paul Claudel
(3)Du Bartas la semaine.
Alouette, gentille alouette,
Alouette, je te plumerai.
Un Je te plumerai la tête. Je te plumerai la tête. Et la tête ! Et la tête ! Alouette, Alouette ! (au refrain) Deux Je te plumerai le bec. Je te plumerai le bec. Et le bec ! (bis) Et la tête ! (bis) Alouette ! (bis) (au refrain) Trois Je te plumerai les yeux. Je te plumerai les yeux. Et les yeux ! (bis) Et le bec ! (bis) Et la tête ! (bis) Alouette ! (bis) (au refrain) Quatre Je te plumerai le cou. Je te plumerai le cou. Et le cou ! (bis) Et les yeux ! (bis) Et le bec ! ((bis) Et la tête ! (bis) Alouette ! (bis)
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