Les Fiorettis d’un blogueur
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« Aux branches claires des tilleuls meurt un maladif hallali
Mais des chansons spirituelles voltigent parmi les groseilles » Arthur Rainbeau
Bonne année !
SLAM 2016
Je slame tu slames, nous slamons.
Je vous propose un bol d’air frais et de soleil pour vous présenter mes voeux . Il me vient de Grande Synthe , du collège Jules Verne, dans l’extrême Nord et de l'époque bénie de " touche pas à mon pote" puis d'une France : Black,blanc,beur .
« Si j’étais un chemin de terre…, de misère…, de fer…, d’enfer…,il n’y aurait pas un bout de terre, il n’y aurait pas un bout de mer…Si j’étais un chemin de frère ,je serai un chemin ouvert, je serais un chemin de lumière .J’emmènerais les gens tout autour de la terre, marcher sur les mers, danser dans les airs ». Rilés.
« Moi, je ne supporte pas qu’on jette les papiers par terre. Moi, je ne supporte pas qu’on jette les hommes à terre…On ramasse les papiers mais on laisse les hommes par terre » Quentin 14 ans.
« Ici, c’est ma ville, ma France ; ma France de toutes les couleurs, mon pays en souffrance, mon pays en attente, en attente d’un ailleurs…Ici, c’est ma France, ma France de toutes les couleurs, de tous les labeurs, black, blanc, beur ».Marjorie
« Lorsque je regarde au loin, le matin, je vois le soleil, le vent, le rire des gens …».Jordan.
Rilés, Quentin, Marjorie, Jordan vous nous emmenez sur vos chemins de frères, vos chemins de lumière. Vous nous entraînez dans votre ronde. Avec vous « slamons autour de la terre, marchons sur les mers et dansons dans les airs ».Ludovic Suliman a libéré en vous une « parole frère » qu’elle éclaire nos chemins de lumière (Ateliers écriture orale animés dans le cadre du projet « paroles d’ilots »sur le quartier Europe à Grande Synthe.)
Vos kyrielles de mots font litanie, vos rimes tirent leur force de leur addition en cascade .
Chemin de fer, chemin d’enfer quand passe la nuit, les lourds wagons chargés d’acier et le rythme de leur double « han » du coté du triage quand le vent vient de terre ..
chemin d'enfer dans la boue pour des milliers d'exilés de partout fuyant la guerre .chemin d'enfer à Grande Synthe dans un terrain vague où 3000 exilés se partagent un cloaque .
Chemin de fer, chemin de frère quand le train ramène à la maison ou conduit chez les amis .Chemin de fer, chemin de lumière vers « le soleil du matin, le vent, le rire des gens ». le slameur est dans le train avec le conducteur. Il traverse sa France de toutes couleurs, emmène les gens autour de la terre, marche sur les mers et danse dans les airs. Quentin affirme en slamant qu’une ville propre, aseptisée, sans papiers à terre peut être inhumaine envers les miséreux .Il affirme que le SDF est un homme et mérite d’être considéré. Il ne le dit pas comme Claudel (voir ci-dessous)(2) Il le dit en se saoulant de mots. A t il entendu le conseil de Baudelaire ? : «Demandez au vent, à la vague, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge vous répondront : il est l’heure de s’enivrer.(1)
Slameur ,saoule toi de mots, de rimes et de poésie. De mots qui jaillissent de toi comme une source qui ne tarit pas. Pour nous qui t’écoutons, cette eau vive nous rafraichit, nous enivre ,nous illumine et nous fait vivre.
(1)Baudelaire : Le spleen de Paris
(2)Paul Claudel. : Conversation dans le Loir et Cher : « Dans l’avare le plus froid, au centre de la prostituée et du plus sale ivrogne, il y a une âme immortelle qui est saintement occupée à respirer et qui exclue du jour, pratique l’adoration nocturne ».
Slamez en tournant les pages de mon livre : "les trois flèches" édité chez Tituli. A commander chez votre libraire,avant la parution du prochain.
Derniére nouvelle : Vous pouvez aussi en même temps commander mon dernier livre.Ses feuilles sont à tourner avant que tombent les dernières feuilles claires des tilleuls . Il vient de sortir . Son titre est " le tour du carré", le nom d'auteur est toujours Louis Fernand Olbec.Même éditeur : TITULI. Qu'on se le dise !.