Ces gens là monsieur

Ces gens là, monsieur, cherchent la bonne place ! S’il n’y avait pas tant d’argent à gagner, croyez vous qu’il y aurait autant d’amateurs ? » Voila ce qu’on raconte au café du commerce tandis que fond la glace dans le pastis. Ceci n’est pas une «  brève » de comptoir pour deux raisons : D’abord cette banalité n’est pas drôle, ensuite cette complainte récurrente pour une « brève » est plutôt «  longue », elle se chante même à longueur de journée. La méfiance des français moyens face aux responsables qu’ils ont pourtant élus, que ce soit au niveau associatif, syndical ou politique, vient sans doute de leur vieux fond paysan « croquant ». Ces « longues » de comptoir sont bien souvent injustes mais elles sont alimentées par le flou qui règne « chez ces gens là ».Un flou entre l’ambition affichée en faveur du bonheur des gens et l’ambition personnelle plus ou moins apparente des candidats à la responsabilité . L’actualité nous en fournit la preuve cette semaine. Le problème n’est pas dans un vote démocratique proposé aux militants du parti socialiste, il est dans le flou des projets proposés au choix des militants. Cela laisse supposer que c’est l’ambition personnelle qui prime, et non le bonheur des français. Cela n’est pas sûr et sans doute injuste, mais c’est ce que retiendra une opinion mal informée .C’est dommage !

Il y a deux mille cinq cent ans et plus, les prophètes vaticinaient longuement contre les responsables du pays .Le café du commerce est largement dépassé, ses clients sont des enfants de chœur comparés aux prophètes de la Bible. Voici quelques expressions :

-« Ton meilleur vin est coupé d’eau. Les chefs rebelles sont complices des voleurs .Ils aiment les présents, ils courent après les gratifications et ne rendent pas justice à l’orphelin .La cause de la veuve n’arrive pas jusqu’à eux »(1)

-« Vous avez dévoré la vigne et la dépouille des pauvres gens est dans votre maison .Malheur à ceux qui écartent du tribunal les petites gens.

« Tel un panier plein d’oiseaux, leurs maisons est pleine de rapines, c’est ainsi qu’ils deviennent gras et riches. Ils ne prennent pas en main la cause des pauvres ».(2)

« Malheureux, vous avez laissé mon troupeau à l’abandon. Bergers d’Israël vous vous paissez vous-même »3)

« Les meilleurs d’entre ’eux sont des ronces, une haie d’épines….Ils mangent la chair de mon peuple » (4)

« ils achètent les indigents pour de l’argent, et un pauvre pour une paire de sandales.(5)

« Ils engendrent des bâtards » (6)

Il y a d’autres vaticinations que je n’ai pas mises de peur de heurter la sensibilité des lecteurs de mon blog. Parallèlement à ces critiques assez violentes, les prophètes laissent entrevoir la venue d’un sauveur, un descendant de David, un Messie(8).Plus que cela, Dieu annonce qu’il viendra lui-même comme un vrai pasteur et s’occupera vraiment du troupeau(7). Si vous avez une bible, c’est le moment de souffler la poussière qui s’accumule sur les livres saints des catholiques depuis le concile de Trente et de lire le chapitre 34 d’Ezéchiel en entier, vous y trouverez un programme complet à proposer au suffrage des clients du café du commerce et peut être aux militants, un programme qui vient en ligne directe du ciel et pourrait ,qui sait , faire un paradis de notre terre.

Jésus sera perçu par les foules comme le Messie attendu. Il leur révélera qu’il est ce bon pasteur(9) qu’annonçait Ezéchiel. Plusieurs fois les foules enthousiastes ont voulu en faire leur roi. Il était ce roi attendu mais son royaume n’est pas de ce monde et de couronne, ce « messie crucifié », n’aura que celle que lui imposeront ses bourreaux, une couronne d’épine.

La loi salienne interdisait aux femmes l’accès au trône .Cette loi est abolie depuis que la tête de Marie Antoinette a roulé dans la  sciure .La république française qui a inscrit l’égalité sur les frontons de tous ses temples, verra t elle un jour une femme à l’Elysée ? Un joli début avant la promotion d’un membre d’une «  minorité visible » comme aux Etats unis, histoire d’alimenter les  longues, très longues conversations de comptoir ».On peut rêver ! On doit rêver ! .Souvenez vous de Luther ; pas le nôtre mais celui du nouveau monde, celui qui s’appelait King .Un « roi » qui rêvait de dignité pour tous et de fraternité .On l’a tué, on n’a pas tué son rêve et Barak Obama vient de le réveiller. En France autour du comptoir ou dans les chaumières, on se mettra peut être un jour à rêver, ce qui est une forme d’espoir, à rêver de responsables politiques ,homme, femme, ou issue de quelque minorité, totalement dévoués au bien commun du peuple et prêts à y sacrifier leur vie. N’attendons pas du ciel, un Messie sauveur. Il est déjà venu affirment les chrétiens et il nous renvoie la balle. En démocratie, la politique est l’affaire de tous qu’on soit client ou pas du café du commerce, que « l’on croit au ciel ou que l’on croit n’y croit pas ».

(1)Isaie 1/23 ; (2)Jérémie 5/27 ; (3)Ezéchiel 34/2 ; (4) Michée 7/4 ;(5) Amos 3/3 ; (6) Osée 5/7 ;(7) Ezéchiel 34/11 à 31 ;;(8) Isaie 61/1à3.(9) St Jean 10/ 1 à 18