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Il est minuit

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On n’a qu’une vie !   Il nous faut la vivre pleinement.

 Ne pas la vivre à moitié en se laissant balloter au gré  du vent.

 S’organiser pour en prendre la  direction, prendre en main ses loisirs, son emploi du temps, ses rencontres.

 On n’a qu’une vie, la vivre à moitié, c’est perdre la moitié de sa vie.

 -On vit  sa vie à moitié, quand on la rêve, quand on décroche  du monde  réel  et que l’on s’immerge dans un monde virtuel. Accroc de l’ordinateur qui devient  notre maîtresse  au lieu de   nous  servir, au grand dam de  notre  dame qui  s’estime trompée par cette machine à mémoire.

 -On vit sa vie à moitié quand  on ne la risque pas, quand on enfouit ses talents  a la manière du  peureux de la parabole  dont nous parle l’évangile (1) Que  le verre de notre vie soit  une grande chope ou un godet à liqueur, l’important c’est qu’il soit plein. 

 Mais, il est vrai, ce n’est pas évident pour tous :

 -Il est des salaires qui  permettent tout juste de survivre.

 -Il est des  échecs  successifs dans la recherche d’emploi qui mettent le moral à zéro.

 -Il est des rêves brisés et des santés fragiles qui pèsent lourds et obèrent   le désir de vivre .

 -Il est des pays de la faim et de la misère ou  il ne fait pas bon vivre.

 -Il est des pays d’abondance qui expulsent les pauvres et les invitent à vivre ailleurs.

 Et si,  pour  vivre pleinement  notre  vie, il nous fallait  aider  ceux qui nous sont proches .Et si tel était le secret  de la vraie vie.

 Travailler à ce que chacun puisse vivre ? C’est   aussi  vivre  pleinement  sa propre vie, pleinement, à 100% et non à moitié.

 « Je remorque avec peine mon ennui  avec  mes jours, et je vais partout baillant ma vie » (2) Voila    le spleen du romantique centré sur lui-même et qui pleure  sa vie au lieu de la vivre.

 - A l’opposé,  un Théologien réformé, Schweitzer : Il  entame des études de médecine  à 30 ans pour servir la vie   en Afrique. Il s’explique  en disant   que faire carrière  dans une chaire de théologie,à l’université de Strasbourg , c’est  ne vivre qu’ à moitié l’évangile et donc  à moitié sa vie, Le souci du royaume, le service de la vie des autres sera l’autre moitié. Pour lui, d’ailleurs servir, respecter et faire respecter la vie  n’est pas seulement   une attitude morale mais une démarche spirituelle, une relation mystique avec le  Christ. La vie pour lui  est une réalité sacrée, un don du créateur.   « Ehrfurcht vor dem  Leben ».Chaque vie veut vivre  à  plein, « il s’agit de témoigner à chacune autant de respect qu’à sa propre soif de vivre  et ce jusqu’au plus petit moustique ». Il raconte  dans une autobiographie comment lui est venue cette évidence(3).Le mot allemand  Ehrfurcht  véhicule ,m'a t'on dit, une vénération presque religieuse, qui sous entend l’émerveillement face à la vie.(3bis)

 « La mystique  du chrétien n’est pas  la méditation  ni l’extase. La seule chose nécessaire  ,c’est que Jésus a le droit de   lui demander  de continuer l’œuvre qu’il a commencée et  que ,s’il le fait ,il sera comblé de sa présence .. (4)

 

 (1)Matthieu ch 25/24 à 30 : «  Mauvais serviteur, paresseux, retirez lui donc son talent !». 

 2)Chateaubriand : mémoires d’outre tombe.

 3) »Au soleil  couchant d’un jour de Septembre 1915 ,lors d’un trajet en pirogue sur le fleuve Ogooué…en dispersant en passant une bande d’hippopotames ,soudain m’apparurent  les mots « respect de la vie.Ma vie et ma pensée  chez   Albin Michel par le docteur Schweitzer.

(3bis)Catholoiques et protestants.Théologiens du Christ au xx éme siécle .Elisabeth Parmentier ,Michel Deneken

 (4)Jean ch 5/24 et sq : « Celui qui écoute ma parole a la vie…comme le père  possède la vie en lui-même, ainsi a-t-il donné au fils  de posséder la vie. »

 première épitre de St Jean ch. 3 : « Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie puisque nous aimons nos frères… c’est à ceci que désormais nous connaissons  l’amour : lui, Jésus, a donné sa vie  pour nous ; nous aussi nous devons donner notre vie pour nos frères….Dieu est amour, qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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