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  • donne moi à boire

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    Donne moi à boire !

     

    J’ai besoin de toi, j’avais pensé que tu pourrais me dépanner, Peux tu venir avec moi voir  les rom qui grelottent dans leurs  vielles  caravanes ? Rendre visite à ce malade ? Peux tu me donner cette veste ou ce manteau pour couvrir un frère qui a froid ? Demain j’aurais des bulletins d’adhésion, j’ai pensé que tu adhérerais, on doit être nombreux si l’on veut peser dans les débats, se faire entendre. Je sais  qu’on n’est pas  tout à fait du même bord, n’empêche que  j’ai besoin de toi, on n’est jamais de trop pour faire bouger les choses.

    Donne-moi à boire ! La scène se passe à Sychar, au puits de Jacob. Jean la raconte au chapitre 4 de son évangile. « Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C’était environ la sixième heure (midi).Arrive une femme de Samarie pour puiser de l’eau ;

    Jésus lui dit :- « donne-moi à boire ! »

    «- Comment toi qui est juif, tu me demande à boire à moi, une femme samaritaine ,une palestinienne? »

    -« Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit donne moi à boire, c’est toi qui aurais demandé  et il t’aurait donné de l’eau vive ».

     

    -Il nous faut nous mettre en appétit de l’autre  dit Guy Aurenche (1)Il ne s’agit pas de manger l’autre mais comme Jésus qui demande à boire  à cette femme de Samarie prendre le risque de la rencontre. .La première  marche , c’est le service demandé. On se met dans la dépendance  de l’autre, on lui signifie qu’on a besoin de lui. Donne-moi à boire. Aide- moi, j’ai besoin de toi pour telle démarche. L’abbé Pierre  raconte qu’au bidonville de Nanterre, un soir, un homme vient le voir : « j’en ai assez de vivre, je vais me suicider ». « Dommage lui  répond l’abbé, j’avais  justement besoin de toi demain .Le lendemain  l’homme était là. Ce fût le premier compagnon d’Emmaüs.    «  se mettre en appétit de l’autre »  et  pour cela  se mettre  d’abord dans sa dépendance. « Lui signifier nos propres besoins pour l’accueillir dans ses  attentes profondes ».

     -En approchant de l’autre avec appétit, avec soif si vous préférez, « nous reconnaissons sa dignité, et lui permettons d’exister ».(1)

    Jésus prend un risque en parlant avec une femme qui n’est pas  de sa maison. C’est une étrangère, une païenne, une hérétique, une femme à la vie très compliquée. « Dans la rencontre improbable  entre  Jésus et la samaritaine, en partant d’une simple soif, le dialogue  aboutit aux grandes interrogations existentielles de la vie »(1).Et comme le premier compagnon d’Emmaüs, dont parle l’Abbé Pierre, elle devint  apôtre.

    Quelle place   donneriez vous à la samaritaine  dans  le tympan de la cathédrale d'Amiens ?(2) Elle n'est pas sainte ,elle n'était pas un ange ,pas du tout ,elle n'a même pas de nom,elle n'est ni vierge ni martyre ,de plus elle n'est pas picarde. C'est la missionaire inconnue, anonyme , pressée d'annoncer  une bonne nouvelle au point d'en oublier  sa crûche. Une sacrée bonne femme  qui  retourne   tout un village et le prépare à recevoir l'Eau vive  avec  la Parole de Jésus  lui même.amiens2.jpg

     

    1)Le souffle d’une vie  Guy Aurenche  chez Albin Michel

    (2) Le tympan central avec le beau Dieu d' Amiens et tous les saints rangés selon leur ordre.Y aurait  t'il assez de désordre evangélique pour faire une place  a la femme de Samarie ?