. Comme un enfant.
« Seigneur mon cœur ne s’est pas gonflé ni mes yeux haussés
Je n’ai pas pris un chemin de grandeur ni de prodiges qui me dépassent
Non, je tiens mon âme en paix et silence
Comme un enfant contre sa mère.
Mon âme est en moi comme un enfant sevré. » Ps 131
Ainsi parle le Seigneur : « Dans la conversion et le calme était le salut,
Dans une parfaite confiance était votre force » .Isaïe ch30/15.
La foi vécue en Israël, n’est pas celle du charbonnier, ni la crainte devant l’Eternel ,encore moins la peur mais souvent elle est celle d’un marchandage. « Tu me rends hommage et ne sers pas les idoles, je te sauverais ; tu es infidèle à mon alliance, je te laisse face à tes ennemis » .C’est le donnant donnant du deutéronome.(1)Cette foi de marchandage a évolué au cours des siècles..: avec l’image que les croyants se font de Dieu.
L’orant du psaume 131 (ci desus ) s’adresse à Dieu comme un enfant qui fait confiance, comme un enfant qui met sa main dans celle de son père, qui s’abandonne dans les bras de sa mère. La foi de ce priant s’appelle Confiance. C’est la confiance en un Dieu de tendresse, tout à la fois père et mère. Les parents habituellement ne marchandent pas l’amour de leurs enfants,et les enfants encore moins , de même le croyant ne marchande pas l’amour de Dieu.
« Cherchez donc à imiter Dieu comme des enfants bien aimés »nous dit St Paul .Ephésien ch5/1
Que votre cœur ne se gonfle pas, ne prenez pas un chemin de grandeur ».
Une petite scène de l’Evangile montre mieux que des discours ce qu’il en est. C’est à Capharnaüm avec les foules de Galilée, colorées, bruyantes, populaires et chaleureuses dans leurs démonstrations.: « Les gens amènent à Jésus des bébés pour qu’il les touche. Voyant cela les disciples les rabrouaient. Mais Jésus leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas car le royaume de Dieu est à ceux qui sont comme eux .En vérité, je vous le déclare, qui n’accueille pas le royaume de Dieu comme un enfant n’y entrera pas. » Luc ch18/15 à 17.
Un bébé repu, bien propre et langé fraichement qui vous sourit, dans un joli berceau, c’est merveilleux. Pas besoin de s’appeler Jésus pour lui faire la risette. Mais les disciples rouspètent contre le sans gène de ces gens qui se frayent un passage à coups d’épaules et bousculent Jésus pour lui faire toucher leurs nouveaux nés , des bébés qui pleurent , troublent et rendent inaudibles la parole du maitre. Mais Jésus n’a pas besoin qu’on le défende de la foule, des bouculades et des bébés qui pleurent. Il fait la leçon à ses disciples et leur indique la voie de l’enfance (2) comme chemin du Royaume. « Laissez venir à moi les petits enfants ».Dans Les évangiles de Matthieu et Luc, Jésus va reprendre cette leçon de l’enfance .A la question qui est le plus grand dans le Royaume ? Jésus répond par un geste. Il appelle un petit enfant, le place au milieu des auditeurs et leur dit : «Qui donc se fera petit comme cet enfant, Voila le plus grand dans le royaume des cieux »(Math ch. 18/1 à 4 - Luc ch. 9 / 46 à 48).
Une double leçon à retenir :
Une invitation à la simplicité qui sera,-je l’espère, entendu par le nouveau pape .Saura t il mettre au pilori un décorum d’un autre âge .Se chausser comme un italien normal (ce qui n’est déjà pas mal ,la chaussure étant toujours une sorte de religion chez nos voisins transalpins ), mettre des sabots pour marcher dans le crottin de la ferme de Castelgondolfo , marcher au pas des hommes sans craindre la boue et mettre au musée les chaussures rouges de son prédécesseur car "ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la Parole" ( romains ch10/14 et15;qu'ils soient en sabots ,en charentaise ou nus ).
Une foi, tout en confiance en un Dieu père et mère qui veut faire de l’humanité une famille unie et fraternelle. Une foi adulte vécue avec la simplicité de l’enfance qui animait la petite Thérèse .(2)
(1)Je vous offre aujourd’hui bénédiction et malédiction. Bénédiction si vous obéissez aux commandements de Yahvé votre Dieu que je vous prescris aujourd’hui,. malédictions si vous désobéissez aux commandements de Yahvé votre Dieu, si vous vous écartez de la voie que je vous prescris aujourd’hui en suivant d’autres dieux que vous n’avez pas connus. Deutéronome ch.11/26à28.
(2) « Je suis trop petite pour monter l’escalier de la perfection, j’ai cherché un ascendeur pour m’élever jusqu’à Jésus .J’ai cherché dans les livres saints l’indication de l’ascenseur et j’ai lu ces mots.. : « Si quelqu’un est tout petit qu’il vienne à moi »(PR 9/4 ).Alors je suis venue,…voulant savoir ce que vous feriez au tout petit qui répondrait à votre appel. J’ai continué mes recherches et voici ce que j’ai trouvé : « Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous consolerai, je vous porterai sur mon sein et je vous balancerai sur mes genoux (Isaïe 66 / 13-12.) L’ascenseur qui doit m’élever jusqu’au ciel, ce sont vos bras, o Jésus ! Pour cela je n’ai pas besoin de grandir, il faut que je reste petite, que je le devienne de plus en plus ». Histoire d’une âme, ch.10.Thérèse de Lisieux. Le Cerf.On parle aujourd’hui d’ascenseur social, on dit qu’il est en panne à cause des difficultés dues à la finance et aux financiers. L’ascenseur de Thérèse ne monte pas dans cette échelle là. Il ne connait qu’une direction c’est celle de la descente au niveau le plus bas (la kénose, Phi ch.2) avant de repartir en hauteur et ne pas s’arrêter avant le paradis. « Et nous aussi nous sommes faibles en lui mais nous serons vivants avec lui par la puissance de Dieu »2 Cor 13/4.,
On m’a offert une casquette de baroudeur sur laquelle est écrit la profession de foi d’un octogénaire, éternel enfant : « I may be getting older but I refuse to grow up. » Mais, Il n’est pas donné à tout le monde de « tenir son âme en paix et silence, en soi, comme un enfant »et de prendre l’ascenseur à l’envers.Pour mes difficultés à vivre dans la simplicité de l'enfance « Priez Dieu qu’il veuille m’absoudre ».