Proximité
"La pierre n'a pas d'espoir d'être autre chose qu'une pierre,
mais de collaborer,elle s'assemble et devient Temple" . Saint-Exupéry .
"Nous choisissons d’être inventifs pour fonder de petites communautés de proximité visibles et accessibles dans les quartiers ….
« Pour qu’il y ait communauté de proximité, il faut qu’au moins deux missions soient assurées : Rassembler des personnes et proposer une relation à la Parole de Dieu. "
Le rassembleur ouvre à la proximité, le proposant ouvre la bible et permet la prière.(1)
La paroisse soutient rassembleur et proposant.
Être inventifs pour fonder ou plutôt être attentifs aux événements pour proposer quelque relecture , partager l’événement en communautés de proximité , consentir ensemble à la vie comme don de Dieu ,S' éclairer de la parole de Dieu.
Prenons comme exemple un événement courant et naturel : la mort.
C'est L’événement le plus habituel (1 bis) auquel la paroisse est confrontée . Les Actes du concile provincial n’en disent pas un mot. Serait ce une désaffection pour les « choses de la fin et de la vie éternelle ? (2).
La mort touche une famille, une rue, une classe d’école, un atelier, un bureau,une association,un syndicat, une commune,un conseil municipal . Il se trouve dans ces différents lieux , bien souvent; un proche qui fait le rassembleur et le proposant, qui fait communauté de proximité autour de l’événement et prépare la célébration en ouvrant la bible et en formulant les mots pour la prière. Les équipes funérailles sont chargées de soutenir ces rassembleurs et les aider à trouver les mots qui invitent à l’espérance. Si elles cèdent à la tentation de « fonctionner » (2bis)par elles même, elles sont infidèles à l’intuition du concile provincial et perdent l’occasion de fonder de petites communautés de proximité visibles et accessibles dans les quartiers . Communautés d’un jour peut être mais qui vivent parfois intensément le partage .Puis je me permettre d’interpeller les membres des EAP qui sont chargés de la proximité (3) ,qu’ils veillent à ce que les services (4) soient accomplis avec le souci de fondation de communautés de proximité même ponctuelles car c’est ainsi que la paroisse devient une communion de communautés. Mais, retraité qui ne célèbre plus de funérailles depuis longtemps, qui suis-je pour oser donner des conseils ? J’ai la chance a mon âge d’être encore accepté dans des équipes d’ ACO et des cercles bibliques, d’être « proposant » et parfois même « rassembleur »,quand j’aurais fermé les yeux (5), y aura-t-il un « rassembleur » pour ouvrir les portes d’une église et proposer aux amis d'ouvrir la bible et prier Dieu qu’il veuille m’absoudre notamment de toutes les bêtises que j'ai pu raconter.
(1) Actes du concile provincial , synode du lac.(Lille,Arras,Cambrai)
(1bis) Certaines paroisses célèbrent de 5 à 6 funérailles par semaine.
(2)Serait ce une désaffection pour les « choses de la fin » ? La promesse du ciel serait elle soupçonnée , deux siècles encore après Karl Marx,d'être l’opium du peuple? « Il est vrai que si le message du Christ nous apportait un pur message de consolation, il serait suspect. Mais le crucifié, avec tout ce que comporte ce type d’exécution…sait ce qu’il fait lorsqu’il nous promet de participer un jour à sa vie glorieuse. » .L’homme merveille de Dieu . Bernard Sesboué , Salvator.
(2bis)Mon expérience me fait dire qu'au dessus de trois enterrements à la semaine, on se blinde et on fonctionne . L’œil devient sec. Comment alors rassembler les proches , "pleurer avec ceux qui pleurent", prendre à cœur l'épreuve qui touche des frères ,trouver les mots qui ouvrent à l'espérance, rendre grâce pour ce qui fut beau dans la vie du défunt ? .Fonctionner c'est le risque de ronronner une parole passe partout .Les responsables devraient méditer ce conseil de Roosvelt : " le meilleur manager est celui qui sait trouver les talents pour faire les choses,et qui sait aussi réfréner son envie de s'en mêler pendant qu'ils les font".
(3) Actes du concile Ch4 / 5. : « Dans l’ EAP, un ou deux membres travaillent sur la proximité »
‘4)Services de funérailles, préparation au mariage, au baptême, à la confirmation etc..
(5)J'ai dépassé l'age moyen du décès des hommes en France et espère faire exploser les statistiques et les moyennes. Mon médecin qui prétendait faire de moi un joyeux centenaire a pris sa retraite à la soixantaine .
Commentaires
Je vis dans un pays où les morts sont presque toujours enterrés le jour même ou le lendemain du décès. Un salon funéraire accueille les proches, la famille et les amis. On s'y embrasse, console, on dit ensemble des prières (parfois), le tout de manière souvent improvisée. Si le "rassemblement" est effectif, la relation à la parole de Dieu est souvent improvisée. Une messe est, selon la religion, célébrée avant le cimetière. Cette "proximité" de la cérémonie, cette rapidité de la "disparition" du corps n'est pas très propice à former la "communauté" dont vous parlez. Parfois, en général une semaine après, est dite une "messe du 7ème jour", qui rassemblera famille et proches, mais plus toujours les mêmes personnes. Comment, là aussi, créer une "communauté", même éphémère ?