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souffrance

chemin de croix

"le bois dont la croix est faite , ne manquera jamais "(1)

croix,silence de dieu,arts sacrésGilbert Delaine sous le nom de Passion de Dunkerque a rassemblé une collection unique d'œuvres d'art contemporain des années 1980 à 2000 mettant en lumière à travers le thème de la passion, la souffrance des hommes et « le scandale et la folie » de la croix .
Le centre d’art sacré du diocése de lille renouvelle cette année 2016 la rencontre d’hommes de deux siècles différents : Une humanité meurtrie au sortir de la deuxième guerre mondiale et l’humanité d'aujourd'hui désabusée par une crise économique, sociale et identitaire .Le lien entre ces hommes est la souffrance que veut exprimer le centre d’art sacré avec les « nuits de la crypte », avec aussi l’espérance dans un monde à reconstruire.(pour cette deuxiéme édition,l'Afrique s'y invite avec une kora  ainsi que le duo Aquilon )
Je reçois d’autre part une invitation au vernissage du chemin de croix et de l’exposition photographique de Gautier Deblonde pour Mercredi 25 Mars à l’accueil Marthe et Marie quartier humanicité à Lomme. Chemin de croix qui sera inauguré par l’archevêque le Vendredi saint à 15 h. Ce chemin de croix a été créé par 6 personnes en situation de handicap, autre face d’une humanité en souffrance.
Ces événements me rappellent la démarche de mon frère ainé qui collectionnait des sculptures déchirantes de Jean Rouland .Il avait proposé de les exposer pour le chemin de croix de Vendredi Saint à la treille .L’évêque d’alors avait refusé et je lui donnais raison car transporter au royaume de la piété les cris déchirants de l’humanité qu’exprimaient ces sculptures , c’était les étouffer dans les orémus et les cantiques, c’était en affaiblir l’impact et le questionnement. Il ne faut pas mêler  l’encens  à la fumée des crématoires. Il est des pays où le vendredi saint des pénitents se flagellent pour s’unir à Jésus souffrant sur la croix. Cherchent-ils ainsi à expier leur péché ? Dieu a-t-il besoin de telles démonstrations pour faire miséricorde et pardonner ? Telle n’est pas la culture des dunkerquois qui chantent et dansent durant tout le carême et encore sur la colline le Lundi de Pâques .Cela ne les empêche pas de compatir a la souffrance des autres et d' etre solidaire  de leur détresse, les sociétés  carnavalesques  sont philantropiques .
j’aime d'autre part  le chemin de croix de ma pauvre église. Il échappe aux clercs par sa simplicité. On accompagne, on fait route avec Jésus jusqu’au Golgotha alors que Dieu se tait. Pas de flagellations bruyantes mais une communion au silence de Dieu que Jésus a éprouvé à la croix jusqu’à son dernier cri d’abandon et de confiance : « Père je remets ma vie entre tes mains » . Ne faut il pas faire nôtre cette attitude, se dire pour nous même cette parole de confiance pour que le vide de notre cœur face au silence de Dieu devienne une plénitude et l’absence de Dieu, le lieu de notre intimité avec lui. ? (1)

 (1)L'otage, Paul Claudel

(2) L’homme au miroir de la vie chrétienne de Karl Rahner Mame.

 

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