un comité de lutte contre les nuisances sonores des avions d'une base toute proche de la ville provoque des tensions.
chapitre sixiéme
Amaryllis
Les équipes formées à la première réunion fonctionnent à plein, surtout celle qui s’était chargée de la communication sur la toile. ils étaient 5 au départ, ils se retrouvent à 10 , presque tous des jeunes. En plus d’un blog alimenté chaque semaine par une note qui invite à une réflexion de fond, ils ont un blog humoristique qui fait rire aux dépens des paras et des pilotes avec plus de 7.000 visites par mois. Chacun des 10 jeunes se constitue un réseau important d’amis sur face -boock, tissant une toile géante dans tout le pays et même à l’internationale. Plus personne dans la région maintenant ne doute de l’attitude ambigüe du lobby des pilotes et du coté un peu inquiétant de certains parachutistes aux crânes rasés. La réaction des pilotes et paras sur le web n’est pas à la hauteur. Ils sont sur la défensive et sont souvent grossiers comme sont les faibles, la toile est submergée par l’ardeur militante des internautes en herbe. Le préfet mis en cause régulièrement pour son inaction finit par s’inquiéter du peu d’entrain de la police pour chercher à arrêter les « assassins »du Dimanche : notamment ce pilote qui a envoyé une « pierre dans mon jardin », et ce qui est plus grave, m’a réveillé en pleine sieste. « Le canard enchaîné » se déchaîne, je lui ai envoyé le mail du conseiller général du Pas de calais, invitant son correspondant à utiliser la menace pour décourager les décideurs .C’est pour ce journal du pain béni. Ce pavé du Nord tombe à pic dans ‘’ sa mare au canard ‘’ et fait des vagues en dévoilant les méthodes légèrement « maffieuses » de clubs peu Flair Play et peu sportifs. La presse régionale jusque là discrète relaye l’information obligeant les décideurs à sortir de leur indécision. . Une commission du conseil régional est nommée, elle doit faire un rapport sur cette affaire et proposer rapidement des solutions.
-« Enfin, çà bouge ! On va peut être un jour faire notre sieste ensemble sous notre large hêtre, en écoutant roucouler la tourterelle et sans risquer de recevoir un pavé sur le nez.
-« Tityre ,tu patulae recubans sub tegmine fagi… !
sylvestrem ténui musam meditaris avena.
--« Je préfère quand tu proclame ta poésie en français. Il m’est difficile d’apprécier le rythme des vers latins, fussent ils de Virgile. Ils ont des contraintes métriques dont mon oreille orientale ne saisit pas toute la musique. »
-« Oui, excuse mon coté pédant incorrigible. Quand la rengaine déchirante des moteurs d’avion aura cessée, on mettra nos transats le long de la haie, et puisque tu préfère le français ; je te traduis de mémoire la suite des bucoliques: « cette haie où les abeilles butinent la feuille du saule. Leur léger murmure, t’incitera à plonger dans le sommeil ».
-« Quand les avions se seront tues, nous nous endormirons en écoutant Tityre jouer sur son chalumeau un air champêtre. Tu vois que j’ai traduit sans contre sens. Le lycée français de Téhéran y est pour beaucoup »
-« oui ! Formosa resonare doces Amaryllida silvas .Voila qu’impénitent, je continue à étaler mon savoir. Je ne te fais pas l’affront de te traduire. »
-« Pas besoin, mes humanités sont loin mais j’ai compris. Les bois du voisinage me renverront l’écho de cette mélodie à la gloire d’Amaryllis et de sa beauté. Merci du compliment !»
-« Un chant de berger accompagné au flutiau pour remplacer le boléro lancinant de ces moustiques du ciel, je n’en demande pas plus pour m’allonger sous le couvert de notre grand hêtre. »
-« Le large couvert de ce « Etre suprême »comme plaisantait Valéry nous protégera mieux que tous les dieux de l’Olympe, du pavé vengeur d’un enfer du Nord lancé du ciel par un aviateur agressif »
-«Prosaïquement, en ces jours de canicule, il nous protégera d’abord du soleil, au zénith à l’heure où l’alouette après avoir longuement sifflé en striant l’azur, plonge dans la fraicheur des blés en herbe.