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  • Retour d'Assise

    l'ombrie,françois d'assise,pélérinage,priére,clochesLe 23 Juin

    2012 ,je vous ai dit mon projet de me rendre en pèlerin à Assisse  à la mi-aout. J’invitai les uns et les autres à marcher   vers cette  ville  paisible et  symbole de paix pleine du  souvenir de François, le  « povérello » .

    Prévoyant la canicule,  beaucoup se sont désistés. Il est vrai que cette ville doit être plus agréable  à vivre au printemps ou à l’automne qu’au mois d’Aout en pleine cagne.

    J’y suis allé  néanmoins  avec mon ami Paul, capucin-métallo  retraité de son état et  ne le regrette pas. Je vous dois un compte rendu.

    Assise est en Ombrie et ce n’est pas rien. Une  plaine  de taille,disons humaine,  sous un ciel bleu clair. Au Nord et au Sud   des coteaux  élevés   où se mêlent  Yeuse et fagacées, chênes verts,blancs et lombards .Au détour du chemin en descendant dans la plaine , des oliveraies aux teintes d’argent ,arbres alignés sans être au garde à vous , des chaumes jaunes  paille ,des friches   d’herbes folles   grillées  et en ce  mois d’Aout des terres  déjà retournées,  tâches  brunes  comme des bures  de religieux  étendues  au soleil   après    lavoir.(1) Dans la plaine,  solitaires, en bouquets ou alignées   les cyprès   s’étirent et  tendent  leurs bras joints   vers  un ciel sans nuage. Du levant au couchant L’Ombrie  se  recueille  tandis que  le soleil  allume  de Laudes à vêpres  les  longs  cierges   de ses ifs  sévéres et  sombres .  Si  tristes  ailleurs  et bon à   orner les cimetières (2) ils sont  ici   civilisés de très vielle civilisation , ils  soulèvent   le pays  et  tirent vers le haut le regard  des hommes, faisant  de ce pays  ,un cloître à colonnades, une  cathédrale aux cent clochers .  La brise  du soir  y chante les   complies  jusqu’au  « Salvé régina »et sa silencieuse  invitation à s’endormir en paix.

     

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    L’Ombrie nous a suffit. On n’a pas fait le parcours  en trois mois  et 70 étapes  depuis Vézelay, on a  pèleriné  trois jours, dans et autour de la ville, et  toujours à pied  sur les pas de  François. On est monté dans la forêt  jusqu’à ce lieu sauvage  plein du souvenir  des  premiers compagnons, la carciéra. Ermitage  de  grottes  peu profondes  mais  propices à la méditation  et à l’imitation de Jésus  jusque dans son extrême dépouillement.(3)

    De la on est monté dans les alpages au dessus  de la forêt. Ils étaient bleus  comme si le ciel s’y mirait. Ce n’était pas  de la lavande  comme dans la  douce  Provence  mais des chardons  d’un bleu intense. Quel animal sinon un onagre, ou un  chameau  pourrait   survivre dans ce désert azur ? Et de fait,  dans cette canicule nous étions seuls. Le loup de Gubbio (4) ne doit plus  hanter   ces hauteurs arides que délaissent  les troupeaux .On s’est contenté de l’ombre d’un buisson d’acacia plein d’épines  pour se reposer  en évitant   les  griffes des chardons bleus .

    Assise, la fière  avec son château  fort s’est  convertie  avec François le petit pauvre , ses compagnons  et depuis des siècles avec franciscains et capucins( conventuels ou de plein vent). Elle est devenue  ville de paix  entourée  de mille rameaux d’olivier au pied de ses remparts et traversée d' appels  à la prière  au son de  100 cloches à tous les étages.

    La maison des clarisses françaises qui nous a hébergée  est bâtie sur les remparts d’en bas. De grandes ouvertures  en voûte  romane ont  aspirés  nos regards   plein sud  dans la plaine. Du levant au couchant, de l’aurore  au crépuscule, le spectacle était permanent avec l’appel  à  la méditation du « mendiant magnifique ».

     

     

     

    Nous avons usé nos sandales  sur les dalles des petites rues et des sanctuaires  admirant la chaleur des pierres et  sur toutes façades  l’alliance  du rose  et du blanc.

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    Voila !  J’espère que je vous ai  fait regretter  de n’être pas venu cet été. Il ne tient à vous  de pélériner à votre tour.

    Votre serviteur  Louis Fernand Olbec   de son  vrai prénom François. Grand Admirateur de Saint François mais piètre imitateur .

     

     

     

     (1)Paul se moquait   de ma poésie  de lavandière.

    (2 )Quelques vers pour évoquer  la mémoire  d’un  ami mélancolique :

    « Il était long  comme un jour sans pain

    Et comme une nuit sans lumière

    Long et gai comme ces sapins

    Dont on orne les cimetières »  Pelletan .

    (3) « Il n’a pas  retenu le rang qui l’égalait à Dieu…Il s’est fait obéissant   jusqu’à la mort  et la mort sur  la croix »  Philippiens ch2/8.

     (4)Le loup de Gubbio  fait partie de la légende dorée qui entoure  la vie de Saint François .Un belle histoire  de non violence et de respect de la nature animale  fût elle carnivore..