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Société - Page 135

  • les avions de la discorde

     

    un comité de lutte contre les nuisances sonores des avions d'une base toute proche de la ville provoque des tensions.

     

     

     

    chapitre sixiéme

    Amaryllis

    Les équipes formées à  la première réunion fonctionnent à plein, surtout  celle qui s’était chargée de la communication sur la toile. ils  étaient 5 au départ, ils se retrouvent  à 10 , presque tous des jeunes. En plus d’un blog alimenté  chaque semaine par une note qui  invite à une réflexion de fond, ils ont un blog humoristique qui  fait rire aux dépens des paras et des pilotes avec plus de 7.000 visites  par mois. Chacun des 10 jeunes  se constitue un réseau important d’amis sur face -boock, tissant une toile géante dans tout le pays et même à l’internationale. Plus personne   dans la région  maintenant ne doute de l’attitude ambigüe  du lobby des  pilotes et du coté  un peu inquiétant  de certains  parachutistes aux crânes rasés. La réaction des pilotes et  paras  sur le web n’est pas à la hauteur. Ils sont sur la défensive et sont  souvent grossiers comme  sont les faibles, la toile est submergée  par l’ardeur militante des internautes  en herbe. Le préfet mis en cause  régulièrement pour son  inaction  finit  par s’inquiéter du peu d’entrain de la police pour chercher à arrêter les « assassins »du Dimanche : notamment ce pilote qui a envoyé   une « pierre dans mon jardin », et ce qui est plus grave, m’a réveillé en pleine sieste. « Le canard enchaîné » se déchaîne, je lui ai envoyé le mail du conseiller général du Pas de calais, invitant son correspondant  à utiliser la menace pour décourager les décideurs .C’est pour ce journal du pain béni. Ce pavé du Nord tombe à pic dans ‘’ sa mare au canard ‘’ et   fait des vagues  en   dévoilant  les méthodes  légèrement « maffieuses »  de clubs peu Flair Play et peu sportifs. La presse régionale jusque là discrète relaye l’information obligeant les décideurs à  sortir  de leur indécision. . Une commission du conseil régional est nommée, elle doit faire un rapport sur cette affaire et proposer  rapidement des solutions.

    -«  Enfin, çà bouge ! On va peut être un jour faire notre sieste ensemble  sous notre large hêtre, en écoutant roucouler  la tourterelle et sans risquer de recevoir un pavé sur le nez.

    -«  Tityre ,tu patulae recubans sub tegmine fagi… !

        sylvestrem ténui musam meditaris avena.

    --« Je préfère quand tu proclame ta poésie en français. Il m’est difficile d’apprécier le rythme des vers latins, fussent ils de Virgile. Ils ont des  contraintes  métriques dont mon oreille  orientale ne saisit pas toute la musique. »

    -« Oui, excuse mon coté pédant incorrigible. Quand  la rengaine   déchirante des  moteurs d’avion  aura cessée, on mettra nos transats le long de la haie, et puisque tu préfère le français ; je te traduis de mémoire la suite des bucoliques: « cette haie  où les abeilles butinent la feuille du saule. Leur léger murmure,  t’incitera à plonger dans le sommeil ».

    -« Quand les  avions se seront tues, nous nous endormirons en écoutant  Tityre  jouer sur son chalumeau  un air champêtre. Tu vois que j’ai traduit sans contre sens. Le lycée français de Téhéran y est pour beaucoup »

    -«  oui ! Formosa resonare doces Amaryllida silvas .Voila qu’impénitent, je continue à étaler mon savoir. Je ne te fais  pas l’affront de te traduire. »

      -« Pas besoin, mes humanités sont loin mais  j’ai compris. Les bois du voisinage me renverront l’écho  de  cette mélodie   à la gloire d’Amaryllis et de sa beauté. Merci du compliment !»

    -«  Un chant de berger accompagné  au flutiau pour remplacer le boléro lancinant  de  ces moustiques du ciel, je n’en demande pas plus pour  m’allonger  sous le couvert de notre grand hêtre. »

    -«  Le large couvert de ce « Etre suprême »comme plaisantait Valéry nous protégera mieux que tous les dieux de l’Olympe, du pavé  vengeur  d’un enfer du Nord  lancé  du ciel par un  aviateur agressif »

    -«Prosaïquement, en ces jours de canicule, il nous protégera   d’abord  du soleil, au zénith à l’heure  où l’alouette après avoir longuement  sifflé en striant  l’azur, plonge dans la fraicheur des blés en herbe.