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Société - Page 179

  • économie circulaire

     

     

    Economie « circulaire »

     ou "L'alliance de la pâquerette et du PIB" (1)

    « Les résidus  résultant des échanges  physiologiques naturels  de l’homme  devraient ,aussi bien que les déchets  de la production  industrielle  et de la consommation, être réintroduits  dans le cycle de production, au sein d’un  cycle métabolique complet » .  Livre III  du capital . Karl Marx.(2)

     

    A mon arrivée dans une ville  que j’avais hâte de connaitre, mon ami André  m’a emmené  dans  ce qu’il appelait «  les hauteurs » pour une vue surplombante  des quartiers . Il  m’a introduit  dans une friche industrielle au travers  la déchirure d’ un grillage rouillé  et m’a fait grimper dans le  terril  d’une  ancienne usine chimique .Je connaissais  les terrils  noirs et parfois  rougeoyants   du Pas de Calais .Ils avaient une certaine allure dans le paysage  , des bouleaux  y avaient poussé , j’y allai  même cueillir  des bolets rudes ou orangés  qui ,ma foi , faisaient de  la bonne soupe noire .Certains  de ces terrils sont  recyclés, Les   « gaillettes »  récupérées, les roches rouges du primo- carbonifère  forment des soubassements  d’autoroutes, d’autres des  montagnes noires.Certaines   sont inscrites au "patrimoine", sont visitées, servent de  base de lancement pour parapente ou  sport de glisse ,bravo le Pas de Calais .  Par contre, ce  terril de chrome  jaune  dans lequel André m’avait amené  était désespéramment inculte .Quelques chardons aux feuilles  grasses et épineuses  , des  cactées à aiguilles, des épervières laineuses ,  C’est tout  ou a peu prés tout. La vue était dégagée  mais   le spectacle une désolation  comme  la  Ruhr traversée en 47  après la guerre. Ce n’était que cheminées éteintes, bâtiments  aux toits éventrés  où  poussaient des arbres à papillons,  des canaux  encombrés  de  péniches  mortes  que  les orties  encadraient tout au long des chemins de non- halage . Un campement  de  gitans  squattait  les contre bas  de ce terril jaune ,  inhospitalier. Relégué  dans ce cul de basse fosse  , leur proposera t on  un jour  quelque recyclage pour une nouvelle vie  ? Les sirènes s’étaient tues, les capitaux investis jadis dans les usines  de la ville étaient partis s’investir ailleurs,  sans crier gare. Recycler ces friches  n’était pas prévu  dans les budgets, les  gens qui ont travaillé ici   sont partis  sans même  tirer la chasse d’eau. Que faire  d’un sel de chrome ? Que faire d’un sol  gorgé de produits toxiques ? Que faire  de cheminées   et de toitures effondrées  dans lesquelles   poussent  des  arbres  à papillon ?

    Un siècle après est-il possible de « recycler » ? Quelle place faire  à  une économie « circulaire » ? Pour l’instant, il n’y a guère  qu’à tirer la chasse, dégager  à grands frais ce que Marx appelait «  les déchets de la production industrielle »  .

     Le pape François est bien indulgent  dans le regard   qu’il  porte sur l’Europe : (3)

    « L’Europe a toujours été en première ligne dans un louable engagement  en faveur de l’écologie. » … Apres ce couplet encourageant, Il rappelle que l’homme  est  gardien de la terre et non propriétaire….Par conséquent nous devons l’aimer et la respecter…..Respecter la nature, nous rappelle que l’homme  lui-même  en est une partie fondamentale. A coté d’une écologie environnementale, il  faut donc une écologie humaine … »

     

     Et l’économie circulaire  dans tout cela ?

    Notre conception de l’économie circulaire ,continue Roland Chalionet (1) consiste à  humaniser le mode de développement. Processus  révolutionnaire qui inscrit  toute activité humaine  dans les cycles naturels puisque  l’homme appartient à la nature.

    Grâce aux progrès  scientifiques et techniques  une fenêtre est en train de s’ouvrir. …l’humanité se trouve devant une bifurcation majeure, elle peut continuer  dans la logique d’une marchandisation  des êtres et des choses et le monde  ira en se déshumanisant.. Ou au contraire vers des horizons d’émancipation…cela demande d’aller au bout de l’économie circulaire…Travailler devient alors  agir avec les autres et pour les autres …Le travail  devient une  activité essentielle  qui crée de la valeur  en respectant l’environnement… »

    Et ça paye :

     Moi qui suis retraité, quand je trie mes poubelles  et remplis la bleue, je collabore me semble t il, à  cette économie circulaire. Je contribue à recycler  les emballages .Quand  je  jette  dans mon jardin les épluchures «  je respecte l’environnement». J’ai la chance de le faire  car j’ai un bout de jardin ; ce que n’ont pas tous mes voisins. Quand je roule en vélo  ma voiture se repose  et ne pollue pas.

    Pour  être pleinement   dans cette économie circulaire, j’ai encore quelques progrès à faire  sans doute .Mais  la solution  se trouvera au niveau de la planète. Espérons  que les délégations des pays  réunis à Paris  dans un an  pour  l’environnement  auront à cœur   de  prendre de bonnes résolutions  et de s’y tenir.  

     (1)Stéphane Foucart

    (2)cité par  Roland Charlionet ,Liberté 1152

    (3) Discours de François  Janvier 2015

     

     

    Cet hiver,J'ai prolongé d'un an  la possibilité d'acquérir  mon recueil de nouvelles édité  chez  Persée " Les nouvelles forestières" de Louis Fernand Olbec. A commander avant qu'il ne soit épuisé (6 mois) et à lire à l'ombre tandis que sortent et verdissent les feuilles . 

    Sont sorties ,il y a  déjà  près de 6 mois  chez Tituli ," les trois flèches"  du même auteur .A lire avant, pendant ou  après  l'été ,mais à lire,  non pour mon  plaisir  mais pour le vôtre .Le commander chez votre libraire, ou Amazone ,ou l' emprunter à la bibliothèque d'un ami sans oublier de lui rendre .