Economie « circulaire »
ou "L'alliance de la pâquerette et du PIB" (1)
« Les résidus résultant des échanges physiologiques naturels de l’homme devraient ,aussi bien que les déchets de la production industrielle et de la consommation, être réintroduits dans le cycle de production, au sein d’un cycle métabolique complet » . Livre III du capital . Karl Marx.(2)
A mon arrivée dans une ville que j’avais hâte de connaitre, mon ami André m’a emmené dans ce qu’il appelait « les hauteurs » pour une vue surplombante des quartiers . Il m’a introduit dans une friche industrielle au travers la déchirure d’ un grillage rouillé et m’a fait grimper dans le terril d’une ancienne usine chimique .Je connaissais les terrils noirs et parfois rougeoyants du Pas de Calais .Ils avaient une certaine allure dans le paysage , des bouleaux y avaient poussé , j’y allai même cueillir des bolets rudes ou orangés qui ,ma foi , faisaient de la bonne soupe noire .Certains de ces terrils sont recyclés, Les « gaillettes » récupérées, les roches rouges du primo- carbonifère forment des soubassements d’autoroutes, d’autres des montagnes noires.Certaines sont inscrites au "patrimoine", sont visitées, servent de base de lancement pour parapente ou sport de glisse ,bravo le Pas de Calais . Par contre, ce terril de chrome jaune dans lequel André m’avait amené était désespéramment inculte .Quelques chardons aux feuilles grasses et épineuses , des cactées à aiguilles, des épervières laineuses , C’est tout ou a peu prés tout. La vue était dégagée mais le spectacle une désolation comme la Ruhr traversée en 47 après la guerre. Ce n’était que cheminées éteintes, bâtiments aux toits éventrés où poussaient des arbres à papillons, des canaux encombrés de péniches mortes que les orties encadraient tout au long des chemins de non- halage . Un campement de gitans squattait les contre bas de ce terril jaune , inhospitalier. Relégué dans ce cul de basse fosse , leur proposera t on un jour quelque recyclage pour une nouvelle vie ? Les sirènes s’étaient tues, les capitaux investis jadis dans les usines de la ville étaient partis s’investir ailleurs, sans crier gare. Recycler ces friches n’était pas prévu dans les budgets, les gens qui ont travaillé ici sont partis sans même tirer la chasse d’eau. Que faire d’un sel de chrome ? Que faire d’un sol gorgé de produits toxiques ? Que faire de cheminées et de toitures effondrées dans lesquelles poussent des arbres à papillon ?
Un siècle après est-il possible de « recycler » ? Quelle place faire à une économie « circulaire » ? Pour l’instant, il n’y a guère qu’à tirer la chasse, dégager à grands frais ce que Marx appelait « les déchets de la production industrielle » .
Le pape François est bien indulgent dans le regard qu’il porte sur l’Europe : (3)
« L’Europe a toujours été en première ligne dans un louable engagement en faveur de l’écologie. » … Apres ce couplet encourageant, Il rappelle que l’homme est gardien de la terre et non propriétaire….Par conséquent nous devons l’aimer et la respecter…..Respecter la nature, nous rappelle que l’homme lui-même en est une partie fondamentale. A coté d’une écologie environnementale, il faut donc une écologie humaine … »
Et l’économie circulaire dans tout cela ?
Notre conception de l’économie circulaire ,continue Roland Chalionet (1) consiste à humaniser le mode de développement. Processus révolutionnaire qui inscrit toute activité humaine dans les cycles naturels puisque l’homme appartient à la nature.
Grâce aux progrès scientifiques et techniques une fenêtre est en train de s’ouvrir. …l’humanité se trouve devant une bifurcation majeure, elle peut continuer dans la logique d’une marchandisation des êtres et des choses et le monde ira en se déshumanisant.. Ou au contraire vers des horizons d’émancipation…cela demande d’aller au bout de l’économie circulaire…Travailler devient alors agir avec les autres et pour les autres …Le travail devient une activité essentielle qui crée de la valeur en respectant l’environnement… »
Et ça paye :
Moi qui suis retraité, quand je trie mes poubelles et remplis la bleue, je collabore me semble t il, à cette économie circulaire. Je contribue à recycler les emballages .Quand je jette dans mon jardin les épluchures « je respecte l’environnement». J’ai la chance de le faire car j’ai un bout de jardin ; ce que n’ont pas tous mes voisins. Quand je roule en vélo ma voiture se repose et ne pollue pas.
Pour être pleinement dans cette économie circulaire, j’ai encore quelques progrès à faire sans doute .Mais la solution se trouvera au niveau de la planète. Espérons que les délégations des pays réunis à Paris dans un an pour l’environnement auront à cœur de prendre de bonnes résolutions et de s’y tenir.
(1)Stéphane Foucart
(2)cité par Roland Charlionet ,Liberté 1152
(3) Discours de François Janvier 2015
Cet hiver,J'ai prolongé d'un an la possibilité d'acquérir mon recueil de nouvelles édité chez Persée " Les nouvelles forestières" de Louis Fernand Olbec. A commander avant qu'il ne soit épuisé (6 mois) et à lire à l'ombre tandis que sortent et verdissent les feuilles .
Sont sorties ,il y a déjà près de 6 mois chez Tituli ," les trois flèches" du même auteur .A lire avant, pendant ou après l'été ,mais à lire, non pour mon plaisir mais pour le vôtre .Le commander chez votre libraire, ou Amazone ,ou l' emprunter à la bibliothèque d'un ami sans oublier de lui rendre .