-Quand on sacrifie sa vie pour la patrie, on devient un héros. Un héros mort mais un héros quand même avec la légion d’honneur à titre posthume épinglée sur le cercueil.
-Quand on sacrifie sa vie pour sa foi, on devient un martyr. On a le droit à la palme en main sur sa statue, si on est canonisé bien entendu.
-Quand on sacrifie sa vie pour sauver une vie, on devient un exemple de générosité. On a le droit à un beau discours le jour des funérailles et une gerbe de l’association des sauveteurs en mer, sur terre, sous terre, ou même dans le ciel..
-Quand on meurt parce que journaliste on a dénoncé une injustice, ou parce que médecin on s’est dévoué à soigner les victimes d’une guerre civile, on est militant humanitaire ou militant des droits de l’homme .On a le droit à des protestations et des campagnes de signatures .
Héros, martyr, généreux exemplaire ou militant ? Pour quelle cause accepteriez-vous de donner aujourd’hui votre vie ?
Répondriez vous comme le chantait Brassens : « Mourir pour des idées, Morbleu, mais de mort lente ? »
Je suis bien sûr que pas un lecteur de cette note n’hésiterait à sauter dans le feu ou dans l’eau pour sauver un enfant de l’incendie ou de la noyade, que ce soit le sien ou celui d’un autre. et devenir ainsi un héros ..
Mais il y loin de la coupe aux lèvres ou plutôt des lèvres à la coupe :
Saladin raconte Georges Duhamel (les aventures de Saladin chez Omnibus) a rêvé toute sa vie de devenir un héros mais quand le feu a pris dans la salle de cinéma, il a piétiné tout le monde pour sauver sa peau.
Jésus à Gethsémani a connu l’angoisse et demandé à Dieu son père que « la coupe s’éloigne de lui , tout en acceptant que s’accomplisse malgré tout sa volonté .» Et Il a bu la coupe jusqu’à la lie.
Jésus a dit un jour : « Ma vie nul ne la prend , c’est moi qui la donne » .Mais , de fait, il a subit un procès, une condamnation à mort, la crucifixion .Avant de se livrer, il a été livré, Il a été martyrisé par ceux que son discours dérangeait. Il était convaincu cependant que sa mort ne serait pas vaine. « Quand je serai élevé de terre, j’attirerais à moi tous les hommes » les bras de Jésus cloués en croix ne désignent pas le ciel d'où son Pére viendrait le secourir,étendus à l'horizontale ,ils embrassent l’humanité entière sans oublier les bourreaux qui" ne savent ce qu'ils font",ils invitent les hommes à vivre la fraternité, le pardon, la réconciliation . Beaucoup de chrétiens d’Irak préfèrent tout perdre que de renier leur foi , dit le cardinal Barbarin. Y aura t il assez de palmiers sur les rives de l'Euphrate pour fournir une palme par victime ? (On parle de dizaine de millions de chrétiens persécutés dans le monde aujourd'hui)
« De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert ( Exode ch 17/11) ainsi faut il que le fils de l’homme soit élevé (Jean ch. 3/14). Les médecins et les pharmaciens ont pris l’image du serpent enroulé comme symbole pour leur mission,mais c’était pour se recommander d’Epidaure (Esculape) le dieu de la médecine .Jésus a d’autres références pour signifier que la croix est source de guérison. Et si,comme les hébreux au désert face au serpent d'airain , on prenait le temps de contempler la croix ? Et si l’on suivait l’invitation que Luc replace dans la vie quotidienne du chrétien : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ».A coté du héros, du martyr, du généreux exemplaire, du militant ,il y a le chrétien de base tout simplement qui dans le quotidien le plus banal fait passer le bonheur des autres avant le sien et qui selon l’appel de Jésus « aime son prochain comme soi même ».: Voila le vrai héros pour temps de paix. Celui que le monde attend.
Si vous ne l'avez fait, toutes affaires cessantes, commandez mon livre .Il est édité par TITULI . Le titre : Les trois flèches de .Louis Fernand Olbec .