confrontation
Lors d’une visite au siège d’une grande entreprise, foulant la moquette de longs couloirs au silence feutré, je suis passé devant une salle ou le mot confrontation était gravé sur la porte. Ce n’était pas une salle d’arts martiaux ni pour des rencontres entre la direction et les syndicats, mais bien une salle de débats, de confrontation entre des salariés diversement missionnés dans le travail. Par exemple entre des chercheurs (ceux qui cherchent et trouvent, poussés par le sens de leurs responsabilités envers l’entreprise et ceux qui s’attardent dans des voies stériles en sacrifiant au perfectionnisme)(1) et d’autre part des commerciaux se faisant l’écho de la réaction de la clientèle. Etaient invités aussi des gens de la production. « De ces confrontations sont nées de grandes innovations » m’a dit mon mentor(1). » « Cette salle est mon arme contre les conservatismes » a-t-il ajouté. « La routine des activités quotidiennes endort les gens qui cèdent à l’assoupissement, au conformisme ambiant, à la paresse intellectuelle. Cette salle est là pour organiser le désordre, se mettre à l’écoute des désirs de la clientèle, saisir ce qui commence avant la concurrence. »
Je rêve d’une salle de confrontation comme celle là dans les évêché,les paroisses.
- Pas pour voir comment progresse le chiffre d’affaire, le denier du culte ou le nombre des fidèles, mais pour mesurer la fidélité à l’Evangile des différents partenaires chrétiens et la diffusion de la bonne nouvelle dans le siècle.
Dans cette salle de confrontation, on pourrait mettre face à face des gens qui ne se rencontrent pas habituellement.
Ils confronteraient leurs pratiques à la lumière de l’évangile.
Une telle salle aurait sa place sans doute au Vatican alors que Benoit XVI il y a qulques années invitait les jeunes à l’anticonformisme chrétien. « N’ayez pas peur d’aller à contre courant, résistez à la tentation du conformisme.»
On pourrait imaginer aussi des salles de confrontation dans les administrations ! Les grands corps de l’état, voir les états majors, avec le même principe : Ne pas mettre entre eux les gens qui font le même métier mais des gens qui ont des taches différentes au sein de leurs corps respectifs. « Des réunions inter fonctionnelles de gens qui sont bien entendu animés d’un désir de mieux faire.(1)
. . Cette force animait Jésus de Nazareth quand il dénonçait la tartufferie des pharisiens. et affirmait que les premiers seraient les derniers. Sa salle de confrontation, c’était pour lui la place publique, la synagogue, les douces collines qui dominent la mer de Galilée ou le parvis du temple à Jérusalem..
Je rêve de voir les chrétiens accepter avec simplicité la remise en question de leurs idées et de leurs pratiques ,se laisser bousculer par l’ Evangile du prophète Jésus et cela pour servir leurs frères et « parce qu’ils le valent bien !» (comme on dit à l’Oréal. )
Avec les primaires puis l’élection présidentielle, la France entre dans l’aréne. La salle de confrontation prend la dimension du pays.
« Le débat démocratique , disent les évêques de France,n’est pas une fin en soi,il est au service de la confrontation entre des opinions et des projets….trop souvent les critéres mis en avant se limitent à exprimùer les données économiques ,comme si l’économie était le seul facteur de construction de la qualité de la vie …Les progres technologiques et économiques doivebnt être au service de tous et non seulement du profit de quelques uns. C’est donc une économie de partage que nous devons avancer.. »
(1) François Dalle .L’aventure L’oréal chez Odile Jacob. Organiser le désordre.ch.14.