« Elle était toute courbée et ne pouvait se redresser » et cela depuis 18 ans (1). C’était dans une synagogue, pendant l’office, un jour de Sabbat, dans un village sur la route vers Jérusalem. « Jésus la voit et lui adresse la parole ».
François(2) nous a mimé la pauvre femme. S’il avait eu le temps, il nous aurait tous entraînés à mimer la scène. Nous étions 18 dans ce cercle biblique : 9 pour faire la femme ,9 pour faire Jésus ! C’était logique. C’était compter sans l’âge des participants, leur crainte de ne pouvoir se redresser, « le vent peut tourner, n’est ce pas ? » Si on leur avait laissé le choix, Je crois que les 18 du cercle biblique auraient mimés Jésus en laissant à François seul le soin de mimer la femme courbée. Mauvais calcul, car pour adresser la parole à cette femme pliée en deux, Jésus a du se pencher encore plus, au raz du plancher. Après avoir mimé la pauvre femme courbée, François s’est redressé, a fait quelques pas, s’est retourné et a mimé Jésus, plié en deux, les reins et le front courbés parlant à la femme les yeux dans les yeux. Et tout d’un coup, sans discours, ce fût le choc : dans ce jeu de rôle, où nous entrainait François, Dieu se faisait homme, « en tout semblable aux hommes»(3) .Le Verbe, la Parole de Dieu se faisait chuchotement. Le Grand Messie devenait un petit frère, Le Fils de Dieu, un fils d’homme et le fils du très haut, devenait le « très bas ». Le Grand Prophéte se pliait en deux , se faisait tout petit pour parler à cette femme courbée.
Le regard de Jésus a suffit, elle s’est redressée, « Aussitôt elle devint droite et se mit à rendre gloire à Dieu »
C’est comme moi, a dit quelqu’un : Depuis 4 ans, on accompagne une famille de Rom, on leur apporte des colis. Une OQTF (4) concernant le papa a bouleversé la donne. Avec des amis d’autres associations et mouvements, on s’est mobilisé pour qu’un sursis lui soit accordé et que les enfants puissent terminer l’année scolaire. Jusque là on descendait sur le terrain pour apporter une aide, ce jour là, solidaire, avec eux, on est descendu dans la rue.
C’est comme moi a dit quelqu’un d’autre, les visiteurs d’hôpitaux s’efforcent de ne pas rester debout face au malade couché. On nous conseille même de nous asseoir pour ne pas dominer le malade et se mettre à sa hauteur, comme le fit Jésus dans cette synagogue quelque part sur la route qui monte à Jérusalem .
Depuis 18 ans, courbée dans son coin cette femme faisait partie du paysage, plus personne ne la voyait .Sa présence à la synagogue le jour du sabbat ne dérangeait pas pour peu qu’elle restat dans l’ombre. En la regardant « à hauteur d’homme », si l’on peut dire, Jésus la fait revivre, il lui donne d’exister et la voila qui se redresse. « Femme te voila libérée de ton infirmité ».On ne peut vivre debout que si d’autres croient en nous, on ne peut se redresser, agir et vivre que sous le regard de ceux qui nous font confiance et nous invitent, solidaires, à vivre debout. Voila le vrai miracle vécu ce jour de sabbat dans cette synagogue. Bien sur cela dérange le bon ordre de la cérémonie, le chef rouspète . Jésus le remet en place(5) Aujourd’hui comme du temps de Jésus mettre debout des gens écrasés fait désordre, bouleverse le bon ordre des choses.Si ça vous défrise, envoyez vos réclamations à " paradis . fr" et priez St Web d'ouvrir des "liens" fraternels avec les courbés de la terre . "Debout les courbés de la terre" ! ( Ca se chante ! monsieur Goegle vous donnera paroles et partition. Si vous ne trouvez pas demandez au voisin quand il rentre de manif.Il connait la musique et la chanson).
(1)Luc ch. 13/11
(2) François c'est le pasteur venu en voisin dans ce cercle biblique qui étudie l'évangile de Luc. .Y a pas à dire,les réformés ont de l'evangile une perception plus immédiate ,moins cérébrale.L'oecuménisme a du bon.
(3) philippiens ch.2/7
(4) OQTF : obligation de quitter le territoire français.
(5) Luc ch.13/15 :"esprits pervertis"!
Deux images contrastées de femmes" mal dressées" !. La haut, les 18 ans d'infirmité pésent lourd,ci-contre le bronze faisait sans doute sa gymnastique et "le vent a tourné". Je l'ai mise ci- contre aprés hésitation pour vous montrer combien il faut s'abaisser pour parler à celui qui est trés bas. Essayez donc !