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évangile - Page 16

  • La onziéme heure

    ts.jpg Mon boulanger vend la baguette o, 70 centimes à mon voisin  de droite CHATELAIN  RICHISSIME  et le même prix à mon voisin de gauche  ERSAÏSTE (1) Le pain aurait donc   le même prix pour tout le monde ?  Je parle de la baguette  classique de pain blanc chère à tout français .Si le pain a le même prix et que tout le monde doit manger, faut il  donner les mêmes ressources  à chaque famille ? Faut-il donner le même salaire à celui qui a travaillé toute la journée et à l’autre qui n’a travaillé qu’un mi temps, voir une heure dans toute la journée  Dans une  histoire  que raconte Matthieu  dans son évangile au chapitre 20, Un patron vigneron  donne  le même salaire  à tous  ceux qui dés le matin attendaient l’embauche, qu’ils aient été pris de suite ou à la dernière heure, qu’ils aient donc supporté l’ardeur du soleil toute la journée ou qu’ils n’aient travaillé qu’une heure. (2)

    Le RSA serait il  la réponse  moderne   à cette  parabole évangélique ?  Son  ouverture timide aux moins de 25 ans fait débat aujourd’hui : Il y a ceux qui

     pensent  que tout le monde doit manger, jeunes ou vieux, que l’on trouve ou non du travail. Et il y a les autres qui craignent que  les jeunes ne se lèvent plus ou  ne soient plus   à l’heure à l’embauche. C’est sans doute une pratique  à mettre à l’épreuve du temps .Les ouvriers de la première heure n’appréciant guère  de voir les derniers arrivés à la vigne recevoir le même salaire qu’eux,  eux  qui  ont supporté  le poids du jour sous le soleil.  Seraient ils  invités à  changer  de mentalité, à  travailler plus pour gagner moins et permettre à celui qui travaille moins de gagner plus ?  A voir !  À voir de très prés !

    Mais y a-t-il une lecture « sociale » de l’Evangile ?  Est-ce bien légitime ?

     Peut-on lire une parabole dans son sens premier ?  Ne faut-il pas au contraire  lire cette histoire  en entrant dans les intentions  de  l’auteur, Matthieu en l’occurrence et derrière lui Jésus ? Et de plus  l’éclairer comme toute fable de  sa conclusion, et en tirer  la leçon : «  Les premiers seront les derniers, les derniers seront les premiers ».

     

    Faisons  en l’essai :

     

    La vigne  dans cette parabole  c’est    l’humanité (3). L’employeur, c’est Dieu qui embauche à toute heure pour travailler  à plus de justice et à la paix.  Il n’est  jamais trop tard  pour dire oui  et retrousser ses manches. Il y a tant à faire  pour  bâtir la  fraternité entre   les hommes et les peuples.. Voila pour les ouvriers de la onzième heure qui n’ont rien fait  jusque là et qui entendent  l’appel à  la vie « militante ».

    Quand aux ouvriers de la première heure qui rouspètent, ce  sont  ceux qui   militent  depuis longtemps et à la longue,  sont devenus    les propriétaires   de leur mouvement, de leur parti, de leur association alors qu’ils n’en sont que les membres   dévoués .Ils  rouspètent contre les derniers venus  à qui  on donne  la parole  alors qu’ils ne militent que depuis peu.

    «  Que ce soit  le matin, le midi ou le soir de notre vie, nous sommes tous des ouvriers sur le chantier du monde », disait Mgr Roméro : «  Nous ne sommes pas des artisans à notre compte. Nous sommes des gérants et non des propriétaires. Nous sommes des serviteurs, pas des messies. Nous sommes les prophètes d’un futur qui ne nous appartient pas ». Voila sans doute  le vrai sens de cette parabole : bousculer   ceux  de la  onzième car Il n’est jamais trop tard pour s’y mettre, inviter les lève tôt   à ne pas juger  mais au contraire  se réjouir  de voir des nouveaux se mettre en route et surtout leur faire de la place .Que les derniers arrivés  soient  les premiers  dans la confiance  que leur font  les anciens.

     

    (1) néologisme de « consonance hébraïque »   tiré de RSA   : revenu  accordé aux  anciens rmistes qui trouvent un travail  plus ou moins  complet et rémunérateur et qui additionnent désormais  leur   salaire  avec  les indemnités dont ils gardent la jouissance.

    (2) Matthieu ch.20/1 à 16 : Les ouvriers de la onzième heure. Avec une conclusion à provoquer  une grève  générale dans les vignobles.(voir ci-dessous le texte intégral)

    ((3) La vigne  dans la tradition biblique, c’est le peuple de Dieu. Voir le chant de la vigne  dans Isaïe au chapitre 5/ 1 à 5. L’évangile  nous permet  il  une vue plus universelle ?  La vigne, ce serait  alors  l’ensemble des peuples, l’humanité.

     

    » Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu » Chapitre 20


    01 « En effet, le Royaume des cieux est comparable au maître d'un domaine qui sortit au petit jour afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne.

    02 Il se mit d'accord avec eux sur un salaire d'une pièce d'argent pour la journée, et il les envoya à sa vigne.

    03 Sorti vers neuf heures, il en vit d'autres qui étaient là, sur la place, sans travail.

    04 Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne, et je vous donnerai ce qui est juste.'

    05 Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même.

    06 Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d'autres qui étaient là et leur dit : 'Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?'

    07 Ils lui répondirent : 'Parce que personne ne nous a embauchés.' Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne.'

    08 Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : 'Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.'

    09 Ceux qui n'avaient commencé qu'à cinq heures s'avancèrent et reçurent chacun une pièce d'argent.

    10 Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d'argent.

    11 En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine :

    12 'Ces derniers venus n'ont fait qu'une heure, et tu les traites comme nous, qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur !'

    13 Mais le maître répondit à l'un d'entre eux : 'Mon ami, je ne te fais aucun tort. N'as-tu pas été d'accord avec moi pour une pièce d'argent ?

    14 Prends ce qui te revient, et va t'en. Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi :

    15 n'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon bien ? Vas-tu regarder avec un œil mauvais parce que moi, je suis bon ?'

    16 Ainsi les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »