Mon boulanger vend la baguette o, 70 centimes à mon voisin de droite CHATELAIN RICHISSIME et le même prix à mon voisin de gauche ERSAÏSTE (1) Le pain aurait donc le même prix pour tout le monde ? Je parle de la baguette classique de pain blanc chère à tout français .Si le pain a le même prix et que tout le monde doit manger, faut il donner les mêmes ressources à chaque famille ? Faut-il donner le même salaire à celui qui a travaillé toute la journée et à l’autre qui n’a travaillé qu’un mi temps, voir une heure dans toute la journée Dans une histoire que raconte Matthieu dans son évangile au chapitre 20, Un patron vigneron donne le même salaire à tous ceux qui dés le matin attendaient l’embauche, qu’ils aient été pris de suite ou à la dernière heure, qu’ils aient donc supporté l’ardeur du soleil toute la journée ou qu’ils n’aient travaillé qu’une heure. (2)
Le RSA serait il la réponse moderne à cette parabole évangélique ? Son ouverture timide aux moins de 25 ans fait débat aujourd’hui : Il y a ceux qui
pensent que tout le monde doit manger, jeunes ou vieux, que l’on trouve ou non du travail. Et il y a les autres qui craignent que les jeunes ne se lèvent plus ou ne soient plus à l’heure à l’embauche. C’est sans doute une pratique à mettre à l’épreuve du temps .Les ouvriers de la première heure n’appréciant guère de voir les derniers arrivés à la vigne recevoir le même salaire qu’eux, eux qui ont supporté le poids du jour sous le soleil. Seraient ils invités à changer de mentalité, à travailler plus pour gagner moins et permettre à celui qui travaille moins de gagner plus ? A voir ! À voir de très prés !
Mais y a-t-il une lecture « sociale » de l’Evangile ? Est-ce bien légitime ?
Peut-on lire une parabole dans son sens premier ? Ne faut-il pas au contraire lire cette histoire en entrant dans les intentions de l’auteur, Matthieu en l’occurrence et derrière lui Jésus ? Et de plus l’éclairer comme toute fable de sa conclusion, et en tirer la leçon : « Les premiers seront les derniers, les derniers seront les premiers ».
Faisons en l’essai :
La vigne dans cette parabole c’est l’humanité (3). L’employeur, c’est Dieu qui embauche à toute heure pour travailler à plus de justice et à la paix. Il n’est jamais trop tard pour dire oui et retrousser ses manches. Il y a tant à faire pour bâtir la fraternité entre les hommes et les peuples.. Voila pour les ouvriers de la onzième heure qui n’ont rien fait jusque là et qui entendent l’appel à la vie « militante ».
Quand aux ouvriers de la première heure qui rouspètent, ce sont ceux qui militent depuis longtemps et à la longue, sont devenus les propriétaires de leur mouvement, de leur parti, de leur association alors qu’ils n’en sont que les membres dévoués .Ils rouspètent contre les derniers venus à qui on donne la parole alors qu’ils ne militent que depuis peu.
« Que ce soit le matin, le midi ou le soir de notre vie, nous sommes tous des ouvriers sur le chantier du monde », disait Mgr Roméro : « Nous ne sommes pas des artisans à notre compte. Nous sommes des gérants et non des propriétaires. Nous sommes des serviteurs, pas des messies. Nous sommes les prophètes d’un futur qui ne nous appartient pas ». Voila sans doute le vrai sens de cette parabole : bousculer ceux de la onzième car Il n’est jamais trop tard pour s’y mettre, inviter les lève tôt à ne pas juger mais au contraire se réjouir de voir des nouveaux se mettre en route et surtout leur faire de la place .Que les derniers arrivés soient les premiers dans la confiance que leur font les anciens.
(1) néologisme de « consonance hébraïque » tiré de RSA : revenu accordé aux anciens rmistes qui trouvent un travail plus ou moins complet et rémunérateur et qui additionnent désormais leur salaire avec les indemnités dont ils gardent la jouissance.
(2) Matthieu ch.20/1 à 16 : Les ouvriers de la onzième heure. Avec une conclusion à provoquer une grève générale dans les vignobles.(voir ci-dessous le texte intégral)
((3) La vigne dans la tradition biblique, c’est le peuple de Dieu. Voir le chant de la vigne dans Isaïe au chapitre 5/ 1 à 5. L’évangile nous permet il une vue plus universelle ? La vigne, ce serait alors l’ensemble des peuples, l’humanité.
» Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu » Chapitre 20
01 « En effet, le Royaume des cieux est comparable au maître d'un domaine qui sortit au petit jour afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne.
02 Il se mit d'accord avec eux sur un salaire d'une pièce d'argent pour la journée, et il les envoya à sa vigne.
03 Sorti vers neuf heures, il en vit d'autres qui étaient là, sur la place, sans travail.
04 Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne, et je vous donnerai ce qui est juste.'
05 Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même.
06 Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d'autres qui étaient là et leur dit : 'Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?'
07 Ils lui répondirent : 'Parce que personne ne nous a embauchés.' Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne.'
08 Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : 'Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.'
09 Ceux qui n'avaient commencé qu'à cinq heures s'avancèrent et reçurent chacun une pièce d'argent.
10 Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d'argent.
11 En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine :
12 'Ces derniers venus n'ont fait qu'une heure, et tu les traites comme nous, qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur !'
13 Mais le maître répondit à l'un d'entre eux : 'Mon ami, je ne te fais aucun tort. N'as-tu pas été d'accord avec moi pour une pièce d'argent ?
14 Prends ce qui te revient, et va t'en. Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi :
15 n'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon bien ? Vas-tu regarder avec un œil mauvais parce que moi, je suis bon ?'
16 Ainsi les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »