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le cri des hommes

  • Un Dieu inaccompli

     

     

     UN DIEU « INACCOMPLI »

     

    « Aux jours où l’on entendra le 7 éme ange, quand il commencera de sonner de sa trompette, alors  sera l’accomplissement du mystère de Dieu »(1). Mettre au futur l’accomplissement du mystère de Dieu, c’est nettement signifier  qu’il  est  aujourd’hui un Dieu « inaccompli » .Christoph  Théobald  précise  les choses en ajoutant : « Dieu est inaccompli  tant que le dernier homme  n’a pas entendu  le mot heureux », n’a pas reçu  « une  invitation au banquet du Seigneur ».

    « Le dernier homme peut s’entendre de deux manières, ajoute Théobald:

    -le dernier, l’ultime dans une série ; on anticipe alors la fin des temps.

    -le dernier au sens social du terme, dans une hiérarchie sociale ; c’est le tout petit, le plus petit, le tout dernier. »(2)

    -Le dernier  homme, celui qui éteindra la lumière et fermera la porte  à la fin des temps, est il déjà né ?  C’est possible !  Le professeur Jacquard  qui vient de nois quitter   as peut être la réponse à son qustionnement ,ne donnait t’il pas  comme titre inquiétant  à son dernier livre : « le compte à rebours » ? Pour le chrétien,’’ la trompette   du 7 éme ange’’ n’annonce pas la fin tragique du monde mais  l’accomplissement du mystère de Dieu  et les béatitudes. Heureux donc ce dernier homme  et tous ceux, dont nous sommes, qui  sont nés avant lui, il est comme nous  et  avec nous  invité  au festin du royaume(3).

    -Le dernier homme , c’est aussi aujourd’hui  «  le tout petit, le plus petit, le tout dernier ».   .  Toute la bible nous révèle  que Dieu entend son cri. « Si l’émigré crie vers moi, j’écouterai son cri comme j’ai entendu le cri d’Israël quand il était émigré en Egypte ». (4)   

     Mais  ce Dieu que la bible  dit à l’écoute, comment a-t-il pu  ne pas entendre  le mauvais procès fait à Jésus ?  Comment a-t-il pu  le laisser condamner ? Comment a-t-il pu se taire  tandis qu’on le mettait  à mort ?  Cet homme Jésus   est « passé en faisant le bien », il a été   à l’écoute du cri des hommes : le cri de l’aveugle Bartimée à la sortie de Jéricho, le cri des 10 lépreux exclus de la cité ;  or, voici  qu’avant de mourir, il a    crié lui-même  tragiquement  sur la croix : « Mon dieu pourquoi  m’as-tu abandonné » ?  Paul n’a-t-il pas raison de parler du scandale de la croix ?

     La réponse  à cette question compliquée  est  pourtant d’une évidente simplicité, Dieu ne pouvait entendre le cri de détresse de Jésus  puisqu’il  était cloué avec lui sur la croix. Avec Jésus, c’est en quelque sorte  la trinité entière  Père, fils et Esprit que l’on crucifie.

    Wiesel dans son livre « Nuit » raconte  qu’un jour à Auschwitz  devant tout le camp rassemblé, les SS pendaient  un  adolescent. Le supplice n’en finissait pas  tant le jeune se débattait au bout de la corde, c’était tragiquement insupportable. Il entendit quelqu’un dire « où est Dieu ? »Alors une voix intérieure  lui  a répondu : « Dieu est là, il est  au bout de la corde ».

    Wiesel convaincu de la grandeur de Yahvé , Seigneur d'Israel  découvre   paradoxalement l’ ‘’abaissement de Dieu’’ ; serait ce déjà l’intuition  de la kénose  dont parle Paul ? (5)Le Dieu ‘’ inaccompli ‘’  n’est pas seulement   celui qui écoute paternellement du haut du ciel  le cri des hommes  mais celui qui s’identifie  à  celui qui souffre et  à son peuple martyrisé. Jésus a dit cela autrement en s’identifiant   aux derniers des hommes, à ceux que la faim et la soif  tenaille, à ceux qui sont malades ou en prison  «  ce que vous faites  aux plus petits de vos frères, c’est à moi que vous le faites»(6).

     Tous les hommes jusqu’au dernier  sont  invités au banquet , aux ‘’  noces de l’Agneau’’ : « heureux les invités au repas du Seigneur ». C’est ainsi que le mystère de Dieu s’accomplira pleinement. En attendant que la trompette du

    septième  ange  signe cette « complétude » en  sifflant  la fin de la récréation,  voici  que des hommes  venus  des pays de la faim, de la guerre, de la misère  s’invitent à notre table. Par vagues  successives, ils se noient en méditerranée  ou ils se heurtent  à Calais  au rivage de la mer du Nord et de la manche. Ces hommes affamés  s’invitent à la table de  l’humanité sans y être  vraiment  les bienvenus. Par dérision le film de Lioret qui  se situe dans cette histoire s’appelle « Welcome » .Des  humanitaires   dévoués    les nourrissent, dehors, sur les quais, comme  on nourrit les mouettes. L’état  traite  comme des insurgés  et des hors la loi ces hommes et ces femmes admirables qui  dorment mal dans leur lit douillet  en pensant  à ceux qui dorment dehors, qui mangent   de mauvais appétit en pensant à ceux que la faim tenaille.  Qu’ils soient croyants ou non, ils ont entendu l’appel  du « dernier homme » sur leur chemin d’humanité, l’appel au bonheur, son  désir  de trouver  un lieu  pour vivre en paix.(7) Qu’ils soient croyants ou non, ils ne trouveront de repos  que  lorsque  le ‘’dernier homme et le dernier des hommes auront entendu le mot heureux’’. Alors sera l’accomplissement du mystère de Dieu.

    L'année liturgique  "Matthieu"  nous fait lire les béatitudes.

     

     

    1) Apocalypse ch. 10 / 7

    2)Présences  d’Evangile   chistoph Théobald , conclusion. Ed de l’atelier

    3) « Heureux qui prendra part  au repas de noces dans le Royaume de Dieu » Luc ch. 14 / 15

    4) exode ch.3 / 7 et 8.

    5) Philippiens ch.2/8

    6)Matthieu ch.25/40

    7)En 2050 ,nous serons 9 milliards  d’invités  à la table de la croissance. Enorme défi  à relever qui « nous obligera à revoir le principe et le contenu de la croissance à l’occidentale »dixit Thérèse Lebrun et Michel Falise  dans  leur livre ‘’ Acteurs dans un monde en mutation ‘’ éd de l’atelier.