Chaque année, en Savoie , l’été, il faut penser préparer l’hiver, faire l’entretien de la chaudière, le plein de fuel, la vérification des systèmes antigel etc.…Alors on appelle Buffard, le plombier. mais l’été est court et Buffard est débordé alors il promet de venir et ne vient jamais ou du moins jamais le jour dit.
Buffard devient un alibi commode quand la ballade proposée est trop dure. « je ne peux venir, j’attends Buffard », mais parfois aussi un abcès de fixation quand de promesses en promesses, on passe son temps à d’interminables attentes.
Buffard n’est pas Godo, il existe lui,-même si parfois on se met à en douter. Il finit par venir, simplement il ne faut pas être pressé. Un peu de patience que diable ! Les personnages de Beckett attendent de Godo la solution miracle à tous leurs problèmes, ils sont scotchés à leur banc. « Ils attendent l’éclosion d’un lys qu’ils n’ont pas planté » commente Vaclav Havel (1) Jean lui, n’attends pas Buffard les deux pieds dans le même sabot .Il s’active, sort sa faux pour couper quelques orties, ouvre un livre, le repose, entame une bavette avec le passant, un débat avec son épouse. « Ça m’énerve, ça m’énerve, il se moque de moi ». Buffard ne se moque de personne, il s’efforce « d’assurer » comme font tous les artisans mais il est vrai que l’attente est parfois insupportable. Comment Jésus peut il faire l’apologie de l’attente ? Est-ce possible dans notre siècle pressé ? Il nous demande de veiller mais donne comme exemple des jeunes filles qui sortent à la rencontre de l’époux et s’endorment car il tarde à venir. »(2) Jésus est cet époux qui doit venir sceller l’alliance définitive ; en manière d’attente, il fait mieux que Buffard. Ca fait 2000 ans qu’on l’attend. Il ne nous reproche pas de nous être un peu endormi comme les filles de la parabole, de ne plus trop attendre son retour par contre il traite d’insensés ceux qui ne sont pas prêts à l’accueillir quand il vient « avec la lampe à la main », car de fait, il ne cesse pas de venir, il ne nous a d’ailleurs jamais vraiment quitté. « Je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».Jésus n’est pas Godo, Il existe et s’invite en chacun nous, Jésus n’est pas non plus Buffard , Il ne fait pas de fausses promesses ,n’est il pas l’enfant de la promesse à la suite d’Isaac ?. Alors chaque fois que vous devez attendre, Buffard ou un autre, un ami ou un train, au lieu de vous énerver pensez à l’ouvrier de la 11éme heure qui a attendu toute la journée sur la place au soleil qu’on vienne l’embaucher et qui est bien récompensé de son attente car il gagne en une heure autant que ceux qui ont travaillé toute la journée.(3)Pensez que s’il nous demande de veiller dans la foi, Jésus est premier dans cette attente. Il vient à notre rencontre comme le père de l’enfant prodigue qui court se jeter au cou de son fils après avoir attendu si longtemps son retour(4). Jésus attend patiemment que la porte de notre cœur s’ouvre. « Je suis l’alpha et l’oméga…Je suis le premier et le dernier et le Vivant, ainsi parle le Saint, le véritable qui porte les clefs de David, voici, je me tiens à la porte et je frappe .Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je prendrai la cène avec lui et lui avec moi. Celui qui a des oreilles qu’il entende ».(5)
(1)Conférence à l’académie des sciences sociales Paris 1992
(2)Mathieu Ch25/5 : Elles s’assoupirent toutes car l’époux tardait à venir
(3 ) Matthieu Ch. 20
(4) Luc Ch. 20
(5) Apocalypse 3/20
Commentaires
Bonjour l'oncle !
De retour à Angers, nous avons mis "lafaceclairedelanuit" dans nos "favoris"...
et j'y suis entré par "En attendant Buffart"...
Bravo pour quelques mots ...continuez à nous éclairer...demain, je lirai "Le coq d'Albanne"
Rémi