« On a beau faire, on peut errer de par le monde, s’embarquer pour toutes les fortunes, vivre de tous les mirages, vient un jour où notre vie désire revenir à elle-même. On voudrait alors retrouver les musiques oubliées qui donnèrent à l’existence sa couleur d’éternité. Un instant, on redeviendrait l’enfant qui tresse un lasso pour attraper les nuages »Guy coq(1) décrit cet instant : « vint un jour l’ultime étape »… « au plus intime de moi, il y eut cet improbable aveu de la foi vive : tu m’appelles au bord de mon sommeil, le jour vient .Je me lève et j’écoute..J’attends, du fond de ma parole de silence. »
Ce chrétien que je fais parler ainsi en 2018, 50 ans apres 1968, s’est de fait embarqué « pour toutes les fortunes » sauf pour la sienne ! C’est un militant engagé dans toutes les causes, dans tous les combats d’humanité. A force de dire oui aux combats du monde pour plus de justice, à force de communier aux espérances des hommes et à leurs utopies, de croire et ne plus croire aux lendemains qui chantent, à force de soutenir ceux qui lui font part de leurs désillusions, il a oublié sur quoi repose sa propre espérance. Il ne trouve plus les mots pour en témoigner. Il n’a pas « oublié de vivre » comme le chante Johny ,il ne sait plus à qui il doit de vivre .Il s’est engagé en fidélité à l’Evangile, mais à force de s’abreuver à toutes les sources ,à force de se nourrir de toutes pensées ,il a perdu le chemin de la Source de Vie. Il s’est éloigné du Vivant : Chemin, Vérité et Vie. jusqu’a ce jour des retrouvailles qu’il nous décrit non comme un retour à l’enfance mais comme une renaissance à cette « enfance réelle et permanente qui vit en nous ….avenir de perpétuel recommencement et création continuelle »disait Gaston Bachelard .Pour rassurer ceux qui ne réussissent pas encore à attraper les nuages au lasso, Gaston ajoute :
« Cette enfance n’émerge que tardivement dans la vieillesse quand baissent les bruits de l’existence»
Nous y voici, cinquante ans après. !l est temps pour ceux qui avaient 20 ans en 1968 de faire émerger en eux cette « enfance réelle pour un avenir de perpétuel recommencement » ,il est temps « d’aimer l’espérance » et d’ouvrir à tous « le goût de l’avenir »(2)..
(1)Guy Coq Que m’est il donc arrivé le Seuil
(‘2)Titre d’un livre de Guillebaud le seuil
Commentaires
Serge -14/4
Il chante un enfant qui ramènera la Paix sur terre
*
« -Dieu ne se révèle pas par le miracle,
il se révèle par le cœur…
c’est ce sentiment d’une filiation divine qui est ici-bas
la raison d’aimer.
Jésus est à mes yeux le plus grand homme parce qu’il
a fait faire à ce sentiment un progrès auquel nul autre
ne saurait être comparé.
Sa religion renferme le secret d’avenir. » 2/2
Renan E ‘ discours au Collège de France’.
*
1918,1938,1958,-1968-
Loin des mouvements de 68, peut-être trop confrontés,
aux réalités des changements de la société occidentale, avec
les conflits du Vietnam, la télévision, l’offre technique
pour l’acier, la chimie, l’épopée sophistiquée
d’alunissage, la révolution chez Mao, des tchèques, des étudiants,
des intellectuels comme Lacan et Sartres, des syndicats, du
monde ouvriers….
…tous déroulent des lendemains qui chantent.
Et nous, la révolution disparue, nous étions dans le
chapardage à faire du lasso et passer le temps.
Là ou le ‘petit livre rouge’ du ‘Nouveau Testament’ est
Là sera notre détermination..
*
L’Ecriture.
Deux cents ans épinglées de ‘science sur ce ‘croissant-
fertile’ moyen-oriental donne du relief aux ‘Ecritures’.
Sans spasme inutile, ces récits de meurtre, sans retenue
se mêlent aux poèmes, romances, et autres édits du ‘Livre’.
‘Scribes’ hébreux, sémites, grecs, latins éditent sur supports
d’argiles disparus, sur rouleaux de peaux, de tissus, de papiers
les manuscrits choisis du ‘Livre’ ou plus précisément des
‘livres’.
Le temps organise des oracles, lois, écrits sur des variations
littéraires de plus de treize siècles avant J-C.
Nous les retrouvons, amendés ou simplifiés dans les services
du ‘cloud’, tandis que l’empire du milieu fait tourner
ses rotatives.
Les terriens aujourd’hui toujours s’interrogent sur ces peuples
de la Mésopotamie au Nil du temps de la foi à Abraham.
Des empires s’établissent marqués dans la pierre, le sable.
Les routes maritimes et les pistes aux confins de l’Arabie,
de l’inde, de la mer de chine échangent. Un substrat profane
apparait sous les fouilles des savants, des pelles des
chercheurs-profanateurs, selon les tutelles des puissants du
moment. Une histoire se déploie.
-« Je suis un Peuple à qui Dieu a parlé et parle… »
Une traduction tout en finesse, fait apparaitre
le Dieu « Trois fois Saints »,
du prophète Isaïe autour des années 700 av. J-C.
Grand Seigneur, profondément croyant, en la Capitale
Jérusalem petit pays, presque banal.
‘Ses vues politiques larges’ affirment la nécessité d’un salut
non pas avec les pays du Nord ou du sud, mais avec Dieu.
Pour beaucoup, cet homme de foi annonce auprès des siens,
de faire ‘Alliance avec Dieu’.
Il s’agit de ’Foi’ et dans une ‘histoire Sainte’ la légitimité
d’un homme « parle au nom de Dieu » reconnu par tout
un peuple.
Il annonce un vrai ‘Fils de Dieu’.
Il ne sera pas un descendant des monarques qu’il côtoie.
« Il chante un enfant qui ramènera la Paix sur terre. »
Claire le 30/3/18 ‘tresser un lasso pour attrapper les nuages