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noêl

« Un cadeau ,une mangeoire, un nouveau né emmailloté »

 

Noël

Jésus nait à notre monde

Savourons la joie de ce cadeau inouï

Dans cette vie nouvelle donnée à notre terre

S’accomplit la promesse de Dieu(1)

 

Quelle saveur ce cadeau a-t-il encore ? Quelle joie peut-il donner ? Les économistes ne jugent ils pas le moral des ménages au nombre de cadeaux qu’ils achètent et offrent ? .Autour du sapin et dans la crèche, il y a tant de papiers cadeaux qu’il n’y a plus guère de place pour déposer

 «  L’enfant de la promesse » :.Peut on attendre de lui « une nouvelle vie donnée à notre terre ? Le berceau de la crèche serait il redevenu mangeoire et ratelier pour qu’on y mette tant de boîtes de chocolat, de fruits confits et de paillettes colorées. La mangeoire où sourit l’enfant serait elle devenue la hotte du Père Noël ?

Faut-il rappeler la saveur des Noël de notre enfance avant, pendant et après la 2 éme guerre  mondiale? : la joie émerveillée du réveil en pleine nuit pour se rendre à la messe de minuit, Le chocolat et le pain gâteau pour tout réveillon. A l’époque, dans les pays à influence nordique on mettait nos chaussures devant la cheminée à la Saint Nicolas, le 6 Décembre. Le seul cadeau à Noël était le cadeau inouï de la naissance de Jésus, de cette vie nouvelle donnée à notre terre pour accomplir la promesse de Dieu. C’était il y a bien longtemps au siècle dernier. La contre culture née dans les années 60 a ringardisé ces pratiques d’un autre âge. Un demi-siècle de transformations sociétales sans précédent depuis que les enfants ont rompu avec leur père. Les jeunes des années 60 avaient pour ambition de changer la vie .Ont-ils échoué, Oui, car ils ont réussi ,dit Jean Pierre Denis(1)Les valeurs de marginalité ou de minorité qu’ils défendaient ont conquis la face occidentale de la planète . .La centralité du christianisme qui s’était affirmée depuis Constantin sur à peu prés tous les plans , le temps, l’art, la littérature, les institutions de la transmission des savoirs et de l’intelligence(2) s’ est évanouie en quelques décades .Le christianisme est rejetée à la périphérie. Ce renversement de perspective vient de plus loin sans doute mais l’accélération des choses donne le tournis, la contre culture des années 60 devient rapidement culture dominante qui envoie Dieu dans les galaxies et les anges dans les campagnes.

 

 

Fragilité de l’enfant

 

Jésus si fragile, vulnérable,

Dés le départ menacé,

Emmené hors d’Israël pour fuir la violence d’Hérode,

Que peut-on attendre d’un sauveur que l’on cache ?

En ce jour de Noël

Quel chamboulement !

Les gens les plus petits

Ont du prix

ils sont même hors de prix !

C’est ca que nous révèle l’enfant de Noël(1)

 

Comment la fragilité d’un enfant couché dans une mangeoire à la périphérie du monde peut elle aujourd’hui devenir signifiante pour nos contemporains qui n’ont d’yeux que pour les performants ? Les compétiteurs jeunes, beaux et bronzés des réality schow.

C’est un chamboulement que nous révèle l’enfant de Noël. Ce « culte de la faiblesse », consubstantiel au christianisme, n’est pas un baume lénifiant sur l’âme .Jésus l’institue en sa personne même et en fait le critère du jugement dernier.(3) Non que le christianisme soit une religion de faibles .Paul disait «  C’est lorsque je suis faible que je suis fort ». C’est au nom de cette faiblesse retournée que les martyrs sont allés au devant de toutes souffrances et de toutes tentatives de corruption, que les moines ont quitté leurs biens terrestres pour une vie de prière, que les saints ont œuvrés pour transformer le monde selon la puissance qui vient d’en haut.(2)Telle est la force prophétiques du martyr des moines de Thibérine .L’impact du film « des hommes et des dieux » témoigne que ce signe est perçu aujourd’hui. C’est aussi la force d’une institution comme l’Arche, le témoignage de Christophe mon ami devenu tétraplégique brutalement à 18 ans et qui réussit à continuer des études supérieures, se marier, fonder une famille, travailler avec pour seul outil une baguette dans la bouche et un ordinateur. Ce sont des services comme les rendent aux mourants ceux qui accompagnent les soins palliatifs, mais aussi des visiteurs de prison ou d’hôpital. C’est l’admirable engagement de tant de militants pour l’accueil des réfugiés C’est le défi de cette italienne de 15 ans qui refuse d’avorter et prend un avocat : «  Laissez moi mon fils » titre la Républica du 23 Mars 2008.Voila bien un bébé « hors de prix ».L’appellera t elle Jésus ?

T’es pas comme moi et alors ?

Les derniers sont les premiers

Les étrangers, les bienvenus

Les jeunes des cités attendus

Les filles, les femmes ont toutes leur place,

Tous les êtres humains sont aimés :

Les vieux, les malades, Tous également dignes,

Tous sacrés,

Ils sont à l’image de Dieu

Chaque geste de fraternité

Chaque combat pour la dignité

Chaque lutte en faveur de la justice(1)

 

DIEU VIENT SANS ARMES SINON CELLE DE LA DEFENS E DES PETITS

il Réalise l’Alliance proposée par Jésus, :  « l’enfant à la mangeoire  » 

IL VIENT SANS PROJET SINON CELUI DES BEATITUDES

Par trois fois, l’évangile de Luc donne comme signe de reconnaissance dans la nuit , un nouveau né couché dans une mangeoire.(4)

J’imagine cette mangeoire taillée dans un mélèze à la manière des savoyards qui captent ainsi l’eau vive de la source .Un tronc d’arbre abattu évidé pour accueillir la vie. Tabernacle d’une présence lumineuse dans « la face claire de nos nuits ».

Jean Pierre Denis compare l’Eglise aujourd’hui au grand cèdre de Versailles renversé par la tempête en 2002, sculpté par Pénone , évidé de sa chair et exposé à Beaubourg. « Le destin du christianisme  est là .il lui faut trouver l’évidence évangélique en s’ évidant .La plus grande partie du tronc en terme de matière ,de poids, d’apparence, de certitude, de prestige sera sacrifiée : travail de deuil ,condition pour que se produise une ouverture ,un surgissement de ce caché qui n’est autre que l’advenu. »(5)C’est Noël si de la mangeoire de Bethléem on retire les Jésus en sucre d’orge pour faire place à l’enfant emmailloté et lui offrir les gestes de fraternité, de dignité, de justice qui réalisent l’alliance. L’Eglise deviendra signe d’une présence si comme la mangeoire de Bethléem, elle accepte d’être évidée ,creusée dans sa chair pour faire place à l’enfant enveloppé de langes..

 

 

(1) message de la mission ouvrière Noël 2010

(2) Jean Pierre Denis «  pourquoi le christianisme fait scandale ?» Seuil page 76 : « Par la conception même de l’humanité de l’homme, par le statut qu’il reconnait avec St Augustin à l’intelligence et à la sensibilité, le christianisme avait imposé son réseau de références, ses critères moraux, sa perspective eschatologique.

(3) Mathieu 25 « .Ce que vous avez fait aux plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait »

(4) Je vous annonce une bonne nouvelle. Il vous est né un sauveur qui est le Christ. Et voici le signe qui est vous est donné : Vous trouverez un nouveau né emmailloté et couché dans une mangeoire. Luc ch.2 verset 7, 12 et 16. Drôle de signe affirmé trois fois, annoncé aux bergers qui le font connaitre à leur tour, la mangeoire serait d’après le vieux Lagrange une nacelle à contenir de l’orge pour le bétail .Un berceau bien rustique pour souligner la simplicité d’une naissance. La proximité avec des réfugiés d’Orient et du Sud en transit vers l’Angleterre , font découvrir aux bénévoles des associations humanitaires de Dunkerque la force de ces jeunes hommes  dans les squats en hiver.

(5)Comment répéter ce qui a cessé d’être ? Interroge Jean Pierre Denis .Ne pas reconstituer par exemple avec nostalgie les Noël de notre enfance mais restituer l’être du christianisme avec une fidélité audacieuse qui creuse en elle-même comme Penone , décape l’aubier de son cèdre dressé. Il ajoute : « L’épaisseur de notre histoire ne peut être niée par une quête de la pureté originelle érigée en absolu….Le travail de fond consiste à rechercher ce qui peut être de nature à sauver et non à condamner /: la raison, la science , l’art, l’amour, le sexe etc. Cette tâche on le comprend, n’est pas celle d’un retour sur soi, mais d’une refondation même de la foi non pas ensevelie sous ses propres décombres mais creusée jusqu’à son cœur » comme la mangeoire où Marie a couché Jésus. Joyeux Noël !

Jean Pierre Denis . « Pourquoi le christianisme fait scandale » page 182,3.

 

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