eloge de la paresse
"Où finit la paresse, où commence la contemplation ?" Jean Dutourd s'interrogeait ! (il se repose maintenant; aurait il la réponse ?) champ de blé Van gogh
« Qu’il dorme où qu’il se lève, la semence germe et pousse, il ne sait comment. D’elle-même la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, puis plein de blé dans l’épi. »Marc ch .4 /27. Pourquoi donc se lever ? Il n’est pas bon de tirer sur du blé en herbe. Autant rester couché jusqu’à la moisson.
Jésus ferait il l’éloge de la paresse ?
Les céréaliers de grande plaine appliqueraient ils l’évangile à la lettre quand ils font les 3 M : Moisson, Méditerranée, Megève. ? Qohelet disait : « Mieux vaut une poignée de repos que deux poignées de fatigue à poursuivre le vent».(1) Et à l'envers ,ça marche aussi: Mieux vaut deux poignées de repos qu'une poignée de fatigue.
« Tout est vanité » :
« Qui creuse un puits tombe dedans ; qui lève des pierres se blesse avec ; qui fend du bois peut se faire mal » « 1bis)» Autant rester couché.
Jésus en rajoute une louche au chapitre 6 de l’évangile de Matthieu : « Ne vous inquiétez pas du lendemain, demain s’inquiétera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine ». Jésus nous invite sinon à la paresse, du moins à être vraiment « cool ».
Les paraboles du Royaume parlent beaucoup de semence. Avant de moissonner, il faut travailler la terre même si on ne laboure plus guère, puis il faut semer, mais le Semeur dans l’évangile, c’est Dieu et la semence sa Parole. Le disciple, l’apôtre, les ouvriers du Royaume ne sont embauchés que pour les vendanges et la moisson. (1ter)
Pourquoi donc s’inquiéter avant la récolte ? Pourquoi faire des grands plans d’évangélisation ? (2) Mémento mori ! Souviens-toi que tu vas mourir, « va, mange ton pain dans la joie et bois de bon cœur ton vin »(2bis), contente-toi quand l’heure est venue de moissonner et de vendanger .C’est Dieu qui sème .Récolte les fruits de concorde, les blés murs et le pain cuit, le vin de la fête et les joies partagées. Offre au Semeur ce que sa parole a fait pousser et qui a grandi dans le cœur de l’homme .Par grandes brassées, engrange les lourdes gerbes des solidarités humaines et des réconciliations, mets en foudre les longues grappes des indignations et des luttes pour le vin de la colère et la justice, puis prépare toi pour la moisson finale et toujours aussi cool, entre dans le grand repos d’éternité .(3)
(1) Ecclésiaste ch 4 : 6
(1bis Ecclésiaste ch.10/8 et 9
(1ter)Matthieu ch13 et ch. 20
(2) Etes vous inquiets pour l’avenir de l’Eglise ? demande t on au Père Defois Archevêque émérite de Lille – Non pas du tout ! Ce qui me préoccupe par contre c’est l’Eglise de l’avenir. Sera t elle fidèle à son baptême dans le feu de l’Esprit.
(2bis) Ecclésiaste ch.8/7.
(3) « Souviens-toi de ton Créateur au jour de ta jeunesse avant que viennent les mauvais jours. Jours ou tremblent les gardiens de la maison, ou se courbent les hommes vigoureux, ou les femmes cessent de moudre parce que le jour baisse aux fenêtres et que la porte est fermée sur la rue ; Quand tombe la voix de la meule, quand s’arrête la voix de l’oiseau ; et quand se taisent les chansons.Ecclésiatste ch 12/3 à 8.
L’amandier est en fleurs ,la sauterelle est repue, et le câprier donne son fruit, tandis que l’homme s’en va vers sa maison d’éternité, avant que le fil d’argent lâche, que la lampe d’or se brise, que la poulie se rompe au puits, et que la poussière retourne à la terre comme elle en vint, et le souffle à Dieu qui l’a donné. Vanité des vanités dit qohélet, tout est vanité ».