Vingt deux Septembre(1)
Le 22 Septembre, c'est Jeudi prochain! Ci dessus ,vous aurez reconnu Pinochet et ben laden!!. deux fois onze font vingt deux.Onze Septembre 1973 et onze Septembre 2001,ça fait une lourde addition et des milliers de mort.
Cette année là, c’était un Samedi, le 4 éme du mois. Selon une solide tradition, on s’est retrouvé ce vingt deux Septembre,un Samedi soir autour d’ un pot à l’hôtel de France sur la grande place à coté de l’Eglise , face à l’hôtel de ville. Pour moi, c’était mes adieux aux copains. je quittais la ville .Etienne était venu avec sa bicyclette et ses pinces à vélo, Gérard était sorti de la bouche de métro à deux pas, Jean Pierre à pied en voisin ainsi que Joseph , Jacques et Dominique en voiture . On poussait la fraternité jusqu’à boire tous la même bière ,une bière d’abbaye belge dont le nom flamand était imprimé en lettres gothiques sur un large verre décoré d’un soleil éclatant. Le barman souriait derrière d’énormes moustaches. La commande était simple, il lui suffisait de savoir compter jusqu’à sept. Brassens chante le 22 Septembre et pleure celle qui « au diable partite » à la date « susdite », jusqu’au jour où il se libère de cette nostalgie et chante sans état d’âme : "Le vingt deux Septembre, aujourd’hui, je m’en fous."(1)
Comme Brassens, j’ajouterai en conclusion que c’est « bien triste de n’être plus triste avec vous », avec vous les copains, « les copains d’abord »,en « révérends pères peinards » ,le nez dans la mousse du faux col.
Vingt deux, c’est deux fois onze . La mort de Salvatore Allende au Chili le 11 Septembre 1973 et l’attentat du 11 Septembre 2001 aux Etats unis d’Amérique .Deux fois onze font vingt deux,mais de ces tragédies là Brassens ne s’en foutrait pas, pas plus que moi d’ailleurs car c’est « bien triste de n’être plus triste sans vous » ,vous , les victimes de Pinochet au Chili , d’Al-Qaïda dans les Twin towers et de tous les martyrs de par le monde. Les dictateurs comme Les terroristes "ont craché leur flamme" comme jadis le coeur de Georges mais si "les cendres s'éteignent" reste le souvenir douloureux des disparus et le"deuil" tragique de "chaque feuille en souvenir de vous".Avec " Le petit bout de coeur" qui lui reste,Georges traverserait en pleurant ces équinoxes funestes et son coeur comme le mien battrait sans doute la breloque en souvenir de vous.
(1)Chanson de Georges Brassens
Un vingt deux de Septembre au diable vous partite
Et, depuis chaque année à la date susdite,
Je mouillais mon mouchoir en souvenir de vous
Or nous y revoilà, mais je reste de pierre
Pas une seule larme à me mettre aux paupières
Le vingt deux Septembre, aujourd’hui, je m’en fous
On ne reverra plus au temps des feuilles mortes,
Cette âme en peine qui me ressemble et qui porte
Le deuil de chaque feuille en souvenir de vous
Que le brave Prévert et ses escargots veuillent
Bien se passer de moi pour enterrer les feuilles
Le vingt deux Septembre, aujourd’hui, je m’en fous
.Désormais, le petit bout de cœur qui me reste
Ne traversera plus l’équinoxe funeste
En battant la breloque en souvenir de vous
Il a craché sa flamme et ses cendres s’éteignent,
A peine y pourrait- on y rôtir quatre châtaignes :
Le vingt deux Septembre, aujourd’hui je m’en fous
Et c’est bien triste de n’être plus triste sans vous