A la recherche du temps perdu
nouvelle de Louis Fernand Olbec.
« Passons, passons puisque tout passe
Je me retournerai souvent
Les souvenirs sont cors de chasse
Dont meurt le bruit parmi le vent » Apollinaire.
Cette nouvelle de mémoire en ces mois d'été découvre des souvenirs d'enfance qui reviennent en chaines suite au cri du corbeau.Démarche fluminale , discursive ,tout en méandre mais sans les phrases pleines d'arborescences qu'illustrait le génie de Proust.Suivez moi ! L'été , c'est le temps de la musarde .
Chapitre 1 Un coassement
Je me suis enfermé comme Proust à la recherche du « temps perdu »pour écrire cette nouvelle. Le double vitrage me protège du bruit des voitures mieux sans doute que le capitonnage de sa chambre tapissée de liège.
Tout a commencé ce matin.
Dans les arbres qui entourent ma petite maison. J’ai entendu coasser un corbeau et tout est revenu.
Là ou j’habite, j’entends jacasser des pies, siffler le merle, gémir les mouettes, roucouler des tourterelles au temps des lilas mais jamais les corbeaux et encore moins "les cors de chasse". C’est une banlieue, disons aérée. La maison est toute proche d’une bretelle d’autoroute. Une « pénétrante », comme disent les énarques qui nous gouvernent .Le terrain était inconstructible, ils ont laissé la maison, construite avant le schéma directeur des urbanistes et des arbres ont poussé dans les mauvaises terres de remblai.. Est-ce le printemps et la pluie incessante qui l’a conduit chez moi ? Toujours est il que ce matin, j’ai nettement entendu coasser le corbeau et me suis retrouvé sans délai plus de 40 ans en arrière par un jour de grand vent dans l’avenue qui menait à la maison de mes parents. J’ai fermé ma fenêtre au double vitrage et ouvert ma bécane tout heureux de jeter sur disque dur ce
« temps retrouvé ».