Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

poésie - Page 9

  • slam

     

    la note de mon blog cette semaine est dédiée à Damien Caréme ,maire de Grande Synthe, comme un bol d’air frais  en ce temps difficile  pour ceux qui galèrent  dans le joli coin aux grenouilles.( Puythouck).Ceux qui galéraient doit on dire(3bis)

    Je slame tu slames, nous slamons.

    Je vous propose un bol d’air frais pour temps de canicule…s’il est difficile de slamer en priant ,on peut prier en  slamant  faites l’essai, vous verrez ,les anciens appelaient cela des kyrielles ou des litanies. Voici mon bol d’air frais. Il me vient de Grande Synthe , du collège Jules Verne et date un peu.... des années qui ont suivies  " touche pas à mon pote"et la marche des beurs.

    « Si j’étais un chemin de terre…, de misère…, de fer…, d’enfer…,il n’y aurait pas un bout de terre, il n’y aurait pas un bout de mer…Si j’étais un chemin de frère ,je serai un chemin ouvert, je serais un chemin de lumière .J’emmènerais les gens tout autour de la terre, marcher sur les mers, danser dans les airs ». Rilés.

    « Moi, je ne supporte pas qu’on jette les papiers par terre. Moi, je ne supporte pas qu’on jette les hommes à terre…On ramasse les papiers mais on laisse les hommes par terre » Quentin 14 ans.

    « Ici, c’est ma ville, ma France ; ma France de toutes les couleurs, mon pays en souffrance, mon pays en attente, en attente d’un ailleurs…Ici, c’est ma France, ma France de toutes les couleurs, de tous les labeurs, black, blanc, beur ».Marjorie

    « Lorsque je regarde au loin, le matin, je vois le soleil, le vent, le rire des gens …».Jordan.

    Rilés, Quentin, Marjorie, Jordan vous nous emmenez sur vos chemins de frères, vos chemins de lumière. Vous nous entraînez dans votre ronde. Avec vous « slamons autour de la terre, marchons sur les mers et dansons dans les airs »

    Ludovic Suliman a libéré en vous une «  parole frère » qu’elle éclaire nos chemins de lumière     (Ateliers écriture orale animés dans le cadre du projet « paroles d’ilots »sur le quartier Europe à Grande Synthe.)

    Vos kyrielles de mots font litanie, vos rimes tirent leur force de leur addition cascadante .

    Chemin de fer, chemin d’enfer quand passe  la nuit ,les lourds wagons chargés d’acier et le rythme de leur double «  han » .

    Chemin de fer, chemin de frère quand le train ramène à la maison ou conduit chez les amis .Chemin de fer, chemin de lumière vers «  le soleil du matin, le vent, le rire des gens » le slameur est dans le train avec le conducteur. Il traverse sa France de toutes couleurs, emmène les gens autour de la terre, marche sur les mers et danse dans les airs. Quentin affirme en slamant qu’une ville propre, aseptisée, sans papiers à terre peut être inhumaine envers les miséreux .Il affirme que le SDF est un homme et mérite d’être considéré.il ignorait alors   le  sort des réfugiés , que n’aurait il dit  en  voyant  squatter les jolis  bois du coin aux grenouilles  par des familles et des jeunes  sans toits.?  Quentin  ne le dit pas comme Claudel (voir ci-dessous) Il le dit en se saoulant de mots. A t il entendu le conseil de Baudelaire ? : «Demandez au vent, à la vague, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge vous répondront : il est l’heure de s’enivrer.(1)

    Slameur saoule toi donc  de mots, de rimes et de poésie. De mots qui jaillissent de toi comme une source qui ne tarit pas.(2) Pour nous qui t’écoutons, cette eau vive nous rafraichit, nous enivre , nous fait vivre, nous et bien entendu , les derniers des hommes (3) .

    (1)Baudelaire : Le spleen de Paris

    (2)  A propos d'eau, quelques  robinets installés par la municipalité  sans le soutien de l'état  permettent enfin  à des centaines  de réfugiés  de s'abreuver  , et de se  débarbouiller un peu.Bravo à cette commune!.

    (3)Paul Claudel. : Conversation dans le Loir et Cher : « Dans l’avare le plus froid, au centre de la prostituée et du plus sale ivrogne, il y a une âme immortelle qui est saintement occupée à respirer et qui exclue du jour, pratique l’adoration nocturne »

    (3bis)Le 24 Juillet  le camion de salam qui apportait le déjeuner est parti rempli.Les CRS ont embarqués  les  300 réfugiés  qui squattaient les bois .Espérons  qu'ils seront traités avec bienveillance et que cette rafle  est  "humanitaire"et mise à l'abri.