Prévenu par la rumeur mes copains sont sur place à l’aube. Je les rejoints dans la brume glaciale alors que la police s’éloigne avec les derniers réfugiés vers les fourgons. Rafle ? Arrestation massive ? Déportation ? Reconduite aux frontières ? Ou simple mise à l’abri par ces grands froids ? Disons avec humour noir : « une rafle humanitaire » (1)
La grue pelleteuse entre de suite en action pour détruire les pauvres abris de branchages et de plastiques noirs.
Les troupes d’Hérode ont t'elles détruit le squat où avaient trouvé refuge Marie et Joseph ? Ont-elles brûlée la mangeoire où Jésus est né ? Ont-elles rasées la crèche pour que cette sainte famille de réfugiés en transit vers l’exil ne trouve pas de refuge à son retour d’Egypte ? Elles ont fait pire, me direz vous, en massacrant les innocents(2) alors que ce matin là les choses se sont pas trop mal passées, les réfugiés " innocents" eux aussi ,n'ont pas été massacrés mais simplement virés manu military et leur fréle abri rasé « proprement ».
Le souvenir qui me restera de cette scène du petit matin, c’est celui de la grande bâche de plastique noir prisonnière des dents de la grue .Un grand déchirement alors que la veille ces hommes avaient fait de la place pour nous accueillir à la lumière tremblotante d’un fil de laine baignant dans l’huile d’une boîte de sardine.Me reste en mémoire un WHY d'incompréhension. ou plutot une litanies de WHY sans réponses. Cela s’est passé le 17 décembre au petit matin, 8 jours avant Noël dans la « jungle », de l’autre coté du chemin de fer .C'était en 2008.Je vous ressert cette note 5 ans apres comme anniversaire de mon blog commencé en 2008.
Les oiseaux migrateurs sont au chaud en Afrique pour l'hiver, ils reviendront sans visa en Mars .Les marchandises elles aussi transitent sans trop de problèmes.Reste les hommes qu'on enferme dans les frontières de leur pays même quand la vie y est devenu intolérable et qu'on les persécute quand ils essayent de s'échapper. Le comble, c'est Calais. on y persécute les malheureux la nuit comme le jour. On leur retire le misérable carton qu'ils ont trouvé pour dormir car cet isolant est encore trop confortable .La France qui s'engage contre la dictature syrienne et arme la rébellion la bas , traite bien mal les réfugiés syriens qui transitent par Calais.Cherchez l'erreur !.
Si vous fabriquez une crèche cette année ,pensez qu'elle fut d'abord un squat où se sont abrités en l'an un ,Marie et Joseph .Heureusement le maire de Bethléem n'avait pas comme à Calais fait appel à la délation pour signaler les squats.Jésus a pu y naitre dans la paille dans une paix relative offerte en cette nuit de Noël aux "hommes de bonne volonté"et chantée par un choeur d'anges.Au lieu de paille fraîche faites reposer Jésus sur un bout de carton.Si vos enfants demandent pourquoi , expliquez leur que Jésus est avec les Syriens sur le pavé de Calais et ne dort pas dans la paille , trop confortable pour lui .Si votre curé s'étonne et dit WHY , répondez lui en grec , dites lui que c'est cela la Kénose ,il comprendra sans doute .Ci dessous le poème de la mission ouvrière pour ce Noël
Noel, un cadeau….une Espérance !
Un événement !
Joseph et Marie prennent le chemin
Pour se rendre au recensement.
Elle portait l’enfant en son sein.
Pendant le voyage nait Jésus.
Joseph a cherché un lieu.
Une mangeoire fut la bienvenue
Pour accueillir le Fils de Dieu.
Il est né dans des conditions précaires.
Pour Lui, on pouvait espérer mieux !
A tous ceux, plongés dans la misère,
Il ouvre, ainsi, tout grand les yeux.
Quelle joie de le sentir présent,
Pour dénoncer toutes les galères.
De le voir proche comme un frère,
Pour chacun, c’est encourageant.
Une amitié retrouvée, une main tendue,
Un regard qui relève, qui donne confiance,
Un instant passé auprès d’un détenu,
Des "sans", qui sont source d’espérance,
Une parole qui libère d’un pesant fardeau,
Des combats menés, ensemble, en solidarité,
Un bonheur partagé comme un cadeau
Autant de situations où la joie peut éclater.
A l’appel, les bergers se sont déplacés.
Comme eux, osons nous mettre en route.
Empruntons les chemins de fraternité,
Pour que, unis, nous chassions le doute.
Un appel à construire une Terre de justice,
Où les laissés pour compte sont réhabilités.
D’un monde nouveau, ouvrons les prémices.
A cette œuvre, nous sommes tous invités
De nombreuses lumières scintillent.
Elles invitent à rester dans l’espérance,
Que l’on soit enfants, garçons ou filles,
Jeunes, adultes, avec nos différences.
Toute cette vie, qui remplit les échanges,
Chargée des richesses de notre humanité,
Alimente le cœur de nos louanges
En ce jour de Noël pour Te chanter
L’ACE, la JOC, L’ACO, le GREPO, les prêtres ouvriers, les diacres en monde ouvrier, les religieux et religieuses en monde ouvrier, les Délégués régionaux et nationaux à la mission ouvrière