Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

noël - Page 6

  • Une mangeoire

    penone le cédre.jpg

     le cédre de Penone

     

    une mangeoire, un nouveau né

     

     

     Noëljesus-en-la-mangeoire-b1530.gif

    Jésus nait  à notre monde

    Savourons la joie de ce cadeau inouï

    Dans cette vie nouvelle donnée à notre terre

    S’accomplit  la promesse de Dieu(1)

     Quelle saveur ce cadeau a-t-il encore ? Quelle joie peut-il donner ? Les économistes ne  jugent  ils  pas  le moral des  ménages  au nombre de cadeaux  qu’ils achètent et offrent ? .Autour du sapin et dans  la crèche, il y a  tant  de papiers  cadeaux qu’il n’y a plus guère de place pour déposer «  L’enfant de la promesse » :.Peut on attendre de lui « une nouvelle vie donnée  à notre terre ? Le berceau  de la crèche  serait il  redevenu ratelier  pour qu’on y mette   tant de boîtes de chocolat,de fruits confits,aube en bois.jpg  de foie gras et de paillettes colorées. La mangeoire où sourit l’enfant  serait elle devenue  la hotte du Père Noël ?

     Faut-il rappeler la saveur rurale et frugale  des Noël de notre enfance avant, pendant et après  la  2 éme guerre  mondiale?  : la joie émerveillée du réveil  en pleine nuit  pour  se rendre  à la messe de minuit, Le chocolat et le  pain gâteau pour tout réveillon,avec parfois une orange. A l’époque, dans les pays à influence nordique  on   mettait  nos chaussures devant la cheminée  à la Saint Nicolas, le 6 Décembre. Le seul cadeau à Noël   était le cadeau inouï  de la naissance de Jésus, de cette vie nouvelle donnée à notre terre pour accomplir la promesse de Dieu. C’était  il y a bien longtemps  au siècle dernier. La contre culture  née  dans les années 60  a ringardisé ces pratiques d’un  autre âge.  Un demi-siècle de transformations sociétales sans précédent  depuis que les enfants  ont rompu avec leur père. Et la culture  chrétienne  s’est interrompue .La  centralité du christianisme  qui s’était  affirmée depuis Constantin  sur à peu prés tous les plans , le temps, l’art, la littérature, les institutions de la transmission des savoirs  et de l’intelligence(2) s’ est  évanouie en quelques décades .Le christianisme  rejetée  à la périphérie. Ce renversement de perspective  vient de plus loin  sans doute  mais  l’accélération  des choses  donne le tournis, la  contre culture  des années 60 devient  rapidement   culture dominante   qui envoie Dieu dans les galaxies et les anges dans les campagnes. 

     Fragilité de l’enfant                                               Fragilité de l'Eglise

     Jésus si  fragile, vulnérable,                                  Une Eglise évidée de  tout prestige

    Dés le départ menacé,                                           et de toute arrogance

                                                                                          Parfois même persécutée

    Emmené hors d’Israël pour fuit la violence d’Hérode,

    Que peut-on attendre d’un sauveur que l’on cache ?

    En ce jour de Noël                                                      Heureuse de célébrer   Jésus   

     Quel chamboulement !                                             avec les  pauvres  à qui elle donne 

                                                                                        la parole au lieu de parler  à leur place .

    Les gens les plus petits

    Ont du prix

    ils sont même hors de prix !

    C’est ca que nous révèle  l’enfant de Noël(1)

     Comment la fragilité  d’un enfant  couché dans une mangeoire   à la périphérie  du monde peut elle   aujourd’hui devenir   signifiante pour  nos contemporains  qui  n’ont d’yeux  que pour les performants ?  Les compétiteurs  jeunes, beaux et bronzés des  réality  schow.

    C’est  un chamboulement  que nous révèle l’enfant de Noël. Ce  « culte de la faiblesse », consubstantiel  au christianisme, n’est pas un baume  lénifiant sur l’âme .Jésus l’institue en sa personne  même et en  fait le critère du jugement dernier.(3) Non que le  christianisme soit une religion de faibles .Paul disait «  C’est  lorsque  je suis faible  que je suis fort ». C’est au nom de cette faiblesse retournée que les martyrs  sont allés  au devant de toutes souffrances et de toutes tentatives de corruption, que  les saints ont œuvrés pour transformer le monde  selon la puissance qui vient d’en haut.(2)Telle est la force prophétiques du martyr des moines de Thibérine  .. C’est aussi la force  d’une institution comme l’Arche, le témoignage  de Christophe  mon ami   devenu tétraplégique brutalement  à 18 ans  et qui réussit  à continuer des études supérieures, se marier, fonder une famille, travailler avec  pour  seul  outil  une baguette dans la bouche  et  un ordinateur. Ce sont   des  services comme les rendent  aux mourants ceux  qui accompagnent les soins palliatifs, mais aussi des visiteurs de prison  ou d’hôpital. C’est l’admirable engagement de tant de militants pour l’accueil des réfugiés et des sans papiers.  C’est  le défi de cette italienne de 15 ans  qui refuse d’avorter et  prend un avocat ,pour faire procés à ses parents : «  Laissez moi mon fils » titre la Républica  du 23 Mars 2008.Voila  bien un bébé « hors de prix ».L’appellera t elle Jésus ?

    Les derniers sont les premiers ,Les étrangers, Les jeunes des cités attendus,Les filles, les femmes ont toutes leur place,Tous les êtres humains  sont aimés :Les vieux, les malades, tous également  dignes  de Dieu .                                                                                                                                                                 Touségalementdignes,de                                                                                                                                                                                                      Toussacrés,Ilssontà àl’imageChaque  Chaque geste de fraternité .Chaque combat pour la dignité. Chaque lutte  en faveur de la justice(1)Réalise  l’Alliance proposée par Jésus, «  l’enfant  à la mangeoire  » 

    Par trois fois, l’évangile de Luc donne comme signe de reconnaissance dans la nuit   , un nouveau né couché dans une mangeoire.(4)

    J’imagine cette mangeoire  taillée  dans un  mélèze   à la manière  des savoyards  qui  captent ainsi  l’eau vive de la source à l’abreuvoir .Un tronc d’arbre  abattu évidé pour accueillir la vie. Tabernacle d’une présence  lumineuse , «  face claire de nos  nuits ».

    Jean Pierre Denis  compare l’Eglise aujourd’hui    au grand cèdre de Versailles  renversé par la tempête en 2002, sculpté par Pénone , évidé  de sa chair (voir photo ci dessus)et exposé  à Beaubourg. « Le destin du christianisme  est là .il lui faut trouver l’évidence évangélique en  s’ évidant .La plus grande partie  du tronc  en  terme de  matière ,de poids, d’apparence, de certitude, de prestige sera sacrifiée : travail  de deuil ,condition pour que se produise une ouverture ,un surgissement  de ce caché  qui n’est autre que  l’advenu. »(5)C’est Noël  si de la mangeoire  de Bethléem  on retire les Jésus en sucre d’orge  pour   faire place à l’enfant  emmailloté et lui  offrir les gestes de fraternité, de dignité, de justice qui réalisent l’alliance. L’Eglise  deviendra    signe d’une présence  si  comme la mangeoire de  Bethléem,  elle accepte d’être évidée ,creusée dans sa chair   pour  faire  de la place  à  l’enfant enveloppé de langes.. 

     

     (1) message de la mission ouvrière  Noël 2010

    (2) Jean Pierre Denis «  pourquoi le christianisme fait scandale ?»  Seuil page 76 : « Par la conception même de l’humanité de l’homme, par le statut qu’il reconnait avec St Augustin à l’intelligence et  à la sensibilité, le christianisme avait  imposé son  réseau de références, ses critères moraux, sa perspective eschatologique.

    (3) Mathieu 25 « .Ce que vous avez fait aux plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait »

    (4) Je vous annonce une bonne nouvelle. Il vous est né un sauveur qui est le Christ. Et voici le signe qui est vous est donné : Vous trouverez un nouveau né emmailloté et couché dans une mangeoire. Luc ch.2 verset  7, 12 et 16.   Drôle de signe  affirmé trois fois, annoncé aux bergers qui le font  connaitre à leur tour, la mangeoire  serait  d’après le vieux Lagrange une nacelle  à contenir de l’orge  pour le bétail .Un berceau bien rustique pour souligner  la simplicité d’une naissance. La proximité avec des réfugiés d’Orient  en transit vers l’Angleterre  , font  découvrir  aux bénévoles des associations  humanitaires  de Dunkerque  la force  de  ces nouveaux nés dans les squats  en hiver.

    (5)Comment répéter ce qui a cessé d’être ?  Interroge Jean Pierre Denis .Ne pas  reconstituer  par exemple  avec nostalgie  les Noël de notre enfance mais restituer  l’être du christianisme avec une fidélité audacieuse   qui creuse en elle-même comme  Penone   décape l’aubier  de son cèdre .Refondation   de la foi  non pas ensevelie sous ses propres décombres mais creusée jusqu’à son cœur » comme  la mangeoire   où Marie a couché  Jésus.                  

     Jean Pierre Denis .Pourquoi le christianisme fait scandale  page 182,3.