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inculturation en chanson

  • rom

     

     


     

    rom

    Les miracles  ne me  parlent  que   dans leur épaisseur d’humanité   quand ils  font signes  et  révèlent  l’ amour du prochain, la  compassion, la  miséricorde , le combat contre le mal et la souffrance  . Les miracles   font signe   pour moi quand la parole  les accompagne. La vie des saints, légende dorée, regorge de faits extraordinaires  qui  me font sourire, je leur préfère les fiorettei (2)de St François   « le mendiant  magnifique »(1)  Une vie  merveilleusement    évangélique au service de tous et détachée de  toute vanité.

    Les compagnons de Saint François  partageaient les mêmes conditions de vie  que  beaucoup de rom aujourd’hui. C’était un ordre mendiant .Ils faisaient la manche  et  vivaient dehors  dans des grottes  ou de pauvres cahuttes, mais ils avaient choisi cette pauvreté  qui leur donnait beaucoup de liberté. Les rom  eux n’ont pas choisi  d’être pauvres.

    A quelques uns,(mrap littoral Nord avec un petit collectif : Emmaus, la ferme aux ânes,la ligue des droits de l'homme, etc.)  mobilisés pour les aider depuis plus de trois ans,  on se réjouit    de voir leurs premiers pas  vers  une certaine intégration  et un timide  mieux être. Enfants scolarisés, petits boulots, logements. Voila pour moi le vrai miracle (si on nous avait dit ,raconte Michel , qu'ils seraient tous logés, on  ne l'aurait pas cru !)c’est ainsi que du Nord au Sud, de l’est à l’Ouest se construit bien lentement mais surement , la fraternité   en Europe .  Depuis trois ans, ces humanitaires  militants  s'activent auprès  de cette vingtaine  de  familles rom. Ils le font volontiers  et avec joie  mais  sans se faire  mousser. Je vous offre  une« fioretti » nommée alouette que je joins à cette note avec une " préface" de Flaubert  écrite  150 ans avant  José  à l'adresse de George Sand   : 

     

    « Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s'étaient établis à Rouen.  Voilà la troisième fois que j'en vois et toujours avec un nouveau plaisir. L'admirable, c'est qu'ils excitaient la haine des bourgeois, bien qu'inoffensifs comme des moutons.

    Je me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques sols, et j'ai entendu de jolis mots à la Prud'homme. Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d'ordre.

    C'est la haine que l'on porte au bédouin, à l'hérétique, au philosophe, au solitaire, au poète. Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m'exaspère. Il est vrai que beaucoup de choses m'exaspèrent.

    Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton. »

    G. Flaubert, lettre à George Sand, Croisset, vers le 15 juin 1867

     

     

    Le 27 Juin à l'Atrium de Grande Synthe aura lieu  une rencontre  de familles rom qui s’intègrent après trois ans d'accompagnement en campement de fortune . Il s''agit de leur laisser la parole et de faire la fête  . Retenez  l’après midi. Venez à 14 h 30.

     

     

    (1) François le mendiant magnifique  de Jean Eden  éd du signe.

    (2)Clins d’œil  plaisants  et souvent croustillants  puisés  dans la  vie quotidienne des premiers compagnons de Saint François.

     Voici, la fioretti nommée Alouette d’un chanteur de rock nommé José déjà publiée le 5 Octobre 2013. 

     

    Alouette,

    Ils l’appellent « alouette ». C’est notre ami  j...... .Il a enseigné le français  au lycée et maintenant  il  se rend le Mercredi dans notre campement de rom  pour conter des fables aux  enfants.

    Quand il arrive, les enfants crient : voila alouette !   Ils  font  la fête à ce conteur merveilleux.

    Il est «  gentil »  comme l’alouette de la chanson (4) mais si  certains  s’avisaient de profiter  de sa gentillesse  pour  lui plumer le  bec, ils tomberaient sur un os. Les  enfants,  eux, ne  le plument  qu’en chanson, une chanson    qu’il  leur a apprise. Dans le minibus au retour de la douche, ils  plument avec ardeur  la tête, le bec, les pattes et les yeux  de cette pauvre alouette. Chanter alouette, c’est mieux  que la Marseillaise  comme étape sur le chemin de l’inculturation et un jour  s’ils le souhaitent de la naturalisation. Si dans la foulée, ils  apprennent à chanter  « vive le vent »,   « frère Jacques », « au  clair de la lune » et « j’ai du bon tabac », les voila  armés pour une  vie   bien intégrée  dans la «  douce France » de Trenet   si dure parfois avec les rom. Reste  « le petit navire »  devenu référence depuis  Renoir et  « sa grande illusion». Pour   les chants du  carnaval, il sera  toujours   temps plus tard, laissons les grandir .Pour la Marseillaise, il faudrait   que  la France se qualifie pour un nouveau mondial si on veut  qu’ils communient  aux cocoricos et au  nationalisme de stade. Mais, est- ce  urgent ?
    A ce répertoire « intégrant »,  il faudrait mêler  les chansons que les enfants ont  apportées de leur pays, que leur maman leur   chante pour  les bercer et pour les  consoler quand le froid vif  et l’humidité de la caravane les empêchent  de dormir.

    Il est vrai que  quand  on  a fait la manche 8 heures de long au carrefour dans le vent et la pluie à solliciter  les automobilistes pour quelques euros, on a parfois la voix éraillée(1).

    L’alouette   lulu  chante divinement, elle fait aussi bien que le rossignol  et sans doute moins bien que josé .Actuellement la lulu est en vacances dans le midi, elle ne reviendra   dans le Nord qu’en  Mars pour nidifier à l’orée des bois  et  faire deux couvées  de 3 ou 4 œufs .Les parents ne s’occupent des petits que durant  15 jours. Après ils se débrouillent  tout seuls pour trouver des graines. Heureuses  alouettes  dont les rejetons  passent en 15 jours à l’état d’adultes autonomes.  Les papas et mamans  d’ aujourd’hui sont   soumis à un autre rythme. De 15 jours on passe à 15 ans sinon 25 ou 30.

    L’alouette des champs, plus grande, se fait remarquer en chantant   bien haut  dans le ciel  une bonne minute  avant  de plonger sur le sol à la verticale. 

    Violaine :« Entendez vous tout la haut cette petite âme qui chante ? » 

    Pierre de Craon : « C’est l’alouette  de France ,l'alouette alléluia »

    Violaine : «l’entendez vous qui crie 4 fois de suite  hi,hi,hi,hi  plus haut, plus haute ?  La voyez-vous, les ailes étendues, la petite croix véhémente. ? »(2).

    Actuellement elle aussi  est en vacances ,au Maghreb.  Elle reviendra  en Mars   sans  visa  et s’installera sans permis de séjour .Comme   l’alouette Lulu, les petits quitteront  le nid au bout de 15 jours et trouveront  eux même  de quoi  se nourrir de graines et d’insectes sans craindre  une OQTF.(Obligation de Quitter le Territoire Français).

    Si  jadis, on plumait l’alouette, c’est  qu’on la chassait   en l’attirant par  l’éclat d’un miroir .D’ou l’expression « le miroir aux alouettes » pour  désigner le leurre  des fausses promesses, et le  piège   des illusions  perdues. L’alouette n’est plus guère chassée, mais forte de son expérience elle nous invite  à ne pas  nous  laisser séduire et attirer   par  tout ce qui brille.

    « La gentille alouette avec son tire-lir

    Tire l’ire à l’iré,et tire lirant tire » (3)

     (1)Au carrefour derrière chez moi, une jeune femme  chante  en faisant la manche même quand il pleut  et que le vent  fait frissonner sa longue robe gitane. Ou trouve-t-elle la force d’essuyer les refus, voir les quolibets et  de chanter dans l’adversité et le vent  du Nord ?

    (2) L’annonce faite à Marie   Paul  Claudel

    (3)Du Bartas   la semaine. 

    (4)RefrAlouette,gentille alouette,
    Alouette, je te plumerai.                                                     

    Je te plumerai le bec.

    Et le bec ! (bis)

    Et la tête ! (bis)

    Alouette ! (bis)