Mit brennender sorge
avec un souci brulant(1)
En 1937,Pacelli a rédigé avec son prédécesseur Pie XI une encyclique vigoureuse en langue allemande pour ne pas, dit il « par un silence inopportun devenir complice de l’équivoque ». « Les ennemis de l’église, qui s’imaginent que leur heure est venue, reconnaitront bientôt qu’ils s’étaient réjouis trop vite et qu’ils avaient trop tôt pris en main la bêche du fossoyeur » « aux prêtres et religieux, votre charité envers ceux la même qui vous outragent ne signifie nullement un renoncement à la défense courageuse de la vérité, de toute la vérité, pour dévoiler l’erreur sous quelque masque ou déguisement qu’elle se présente » « en exerçant votre tache de pasteur vous aurez à supporter la souffrance et la persécution jusque dans vos cellules de prison et dans les camps de concentration ».(1)
Les ennemis de l’église ainsi désignés sont les nazis. Suite à la promulgation de cette lettre dés 1937, 1100 prêtres allemands sont jetés en prison. L’année suivante, en 1938, 300 prêtres allemands se retrouveront à Dachau. Les mouvements et organisations catholiques sont dissous, les écoles confessionnelles interdites, les évêchés de Munich et de Fribourg saccagés par la gestapo. En Mars 1939 Pacelli succède à Pie XI sous le nom de Pie XII ,un pape qui avant son procès en béatification est l’objet sinon d’un procès en « sorcellerie » du moins d’un massacre médiatique au point de faire sortir de son silence Bernard Henri Lévy qui parle de "désinformation et de mauvaise foi , qualifiant Pie XII et Benoit XVI de boucs émissaires. » (2)
L’humanité découvrant après guerre les horreurs de la « solution finale » voulue par Hitler et exécutée par les nazis avait donc besoin de boucs émissaires pour décharger sur eux sa culpabilité et « sa honte ».En tout premier ,L’état français de Vichy avec police, gendarmerie et milice , complices des nazis mais aussi avant la guerre les gouvernements des démocraties occidentales qui s’étaient couchés devant la force en signant les accords de Munich et ce ,dés Septembre 1938. Les boucs émissaires étant trouvés, autant les charger de tous les maux, du moins mettre tout sur le dos de celui qui est encore vivant. Pourquoi pas par dérision et "mauvaise foi" en rajouter une louche ? : A Gaza, on massacre des populations civiles sous un déluge de bombes, que fait Benoit XVI ? Les chinois imposent leur volonté aux tibétains, que fait Benoit XVI ? Les russes s’imposent par la terreur en Tchétchénie que fait Benoit XVI ? Ma parole, soit, il est trop vieux, soit, il dort ! Des kurdes « pas très catholiques ! »(3) venant de Syrie débarquent en corse, la justice les libère, mais que fait donc Benoit XVI ?
Dans le quotidien italien Il Corriere delle sera du 20 Janvier Bernard Henri Lévy enfonce le clou. « depuis son élection, on a intenté un procès au soi disant ultra conservatisme de Benoit XVI, on a « insisté avec des plaisanteries lourdes ,sur le pape « allemand » , « sur le post- nazi en soutane », sur celui que « les guignols n’ont pas hésité à surnommer Adolphe II ».Lors de la visite de Benoit XVI à la synagogue de Rome, « avant même qu’il passe le Tibre, les médias annonçaient déjà, urbi et orbi ,qu’il n’avait pas su trouver les mots qu’il fallait dire ».(4) Dans ce même article ,Bernard Henri Lévy s’est arrêté longuement sur les polémiques autour de la personne de Pie XII :
--Rolf Hochhut auteur de la pièce de théâtre « Le Vicaire »qui a lancé la polémique sur les soi disant silences de Pie XII est « un négationniste patenté, condamné plusieurs fois comme tel ».
--Avant d’opter pour l’action clandestine, avant d’ouvrir sans le dire ses couvents aux juifs de Rome traqués par les fascistes, le soi disant « silencieux pie XII, prononça quelques allocutions radiophoniques (par ex. à Noël 1941 et 1942) qui lui valurent après sa mort l’hommage de Golda Meir : « pendant les dix années de la terreur nazie, quand notre peuple a souffert un martyr effroyable, la voix du Pape s’est élevée pour condamner les bourreaux ».
--Dans « le silence assourdissant qui marqua le monde entier lors de la shoah, on s’étonnera qu’on fasse porter tout le poids ou presque sur celui qui parmi les dirigeants d’alors n’avait ni canons, ni avions à sa disposition, ne ménagea pas ses efforts pour partager les informations avec ceux qui avaient des avions et des canons, sauva en personne à Rome ou ailleurs, un très grand nombre de ceux dont il avait la responsabilité morale. »
(1) les encycliques portent le nom de leurs premiers mots dans la langue où elle a été rédigée. Ces mots "brûlants" en langue allemande, proclamés dans toutes les églises pour atteindre directement les chrétiens allemands disent la vigueur exceptionnelle de cette encyclique que Bernard Henri Lévy qualifie « d’un des manifestes antinazis les plus fermes et les plus éloquents.»
(2)En lévitique ch.16 /8 et 21-22 : On parle de deux boucs qu’Aaron tire au sort. Un pour le Seigneur que l’on sacrifie pour effacer le péché, un pour Azazel. Sur ce dernier bouc, on fait le signe de l’absolution avant de l’envoyer au désert. C’est un transfert symbolique des péchés du peuple sur un être qu’on élimine en l’envoyant se faire démolir ou « sodomiser » au désert par le satyre Azazel,un ange déchu. On se lave ainsi de la honte.Si peu de gens ont lu le Lévitique,Bernard Henri Lévy doit le connaître et sait sans doute de quoi il parle quand il évoque la figure de ces deux boucs émissaires.
(3) comme on dit en « langage populaire » à Montpellier.
(4) Il corriéré delle sera ,(le "courrier du soir") parait le matin! Subtilité latine .Cela permit à cet article du 20 d'étre tranquillement repris le lendemain 21 Janvier dans l’Observatore romano et relayé dans les médias.
Ci-dessous les sinistres portes par où entraient juifs et tsiganes par centaine de milliers mais aussi des allemnds qui osaient dire non,des prétres allemands et polonais et des résistants français qui croyaient au ciel ou qui n'y croyaient pas .On y entrait martyrisés et on en sortait en fumée : basse brûme acre et jaune desssus l'abîme .Encens de mort dans un ciel bas,encens d'éternité dans la pire des dérélictions "."l'odeur fade de leurs corps brulés,encens dérisoire,laisse un souvenir qui ne s'éteint pas", dit Jacques Sommet dans L'honneur de la liberté"Il est descendu aux enfers disent les chrétiens dans le crédo en parlant de Jésus. Sûr qu'Il a franchi ces portes avec les martyrs car pour cet homme là le lieu de l'Amour,"c'est l'Abîme traversé par l'homme surgissant de la ténébre .Parole nue , parole donnée à chacun de renaître par dela ce qui le tue" Maurice Bellet. Le Dieu Sauvage.