Nous, Calaisien-es qui refusons d'être séparé-e-s
Depuis des années, certains passagers et certaines passagères qui vont au Royaume-unis sont bloqué-e-s à la frontière, et se retrouvent dans les rues de Calais.
Au fil des années, ils et elles font partie de notre vie et de notre ville. Certain-e-s ne font que passer à Calais, tandis que d'autres ont choisi de s'y installer.
Calaisien-ne-s de passage ou Calaisien-ne-s de longue date, nous nous croisons dans la ville, nous nous évitons parfois, nous nous rencontrons d'autres fois. Nos regards se sont croisés ou évités,
nous avons échangé quelques mots ou de longs moments, nous avons pris place dans la mémoire des un-e-s des autres.
Aujourd'hui, les autorités veulent concentrer ceux et celles d'entre nous qu'elles appellent « migrant-e-s » ou « clandestin-e-s » dans un espace à l'écart de la ville, au-delà de la rocade autoroutière, dans un bidonville d'État jouxtant une plate-forme de services humanitaires minimaux.
Nous refusons cette logique de ségrégation. Calaisien-ne-s de passage, « migrant-e-s », « réfugié-e-s », « exilé-e-s » et Calaisien-ne-s de longue date doivent pouvoir vivre ensemble et partager la ville.
Nous sommes avec et soutenons les Calaisien-ne-s de passage qui veulent rester dans la ville et refusent d'être expulsé-e-s vers le bidonville d'État. Nous soutiendrons ceux et celles qui voudront revenir parmi nous dans la ville.
Voici une déclaration de militants d’associations qui témoigne d’une grande humanité (1)Depuis la nuit des temps , les villes ont rejeté à la périphérie (voir au delà du périphérique) les derniers arrivants.Ceux ci ont construits tant bien que mal des bidonvilles (2). A Calais, Caseneuve est venu inaugurer un « bidonville d’état » au delà des ponts autoroutiers, loin du centre ville, dans une ancienne décharge . Coupure d’avec la ville ressentie comme la rupture d’un pont, avec une logique de ségrégation.
« L'Esprit crée des ponts entre les humains que tout sépare. Mais, Il ne fait jamais le pont ! »(3) Bernard Potevin fait de l'esprit à propos de l'Esprit .Il évoque les nombreux ponts du mois de mai que certains déplorent au nom du PIB et du CAC 40 mais aussi de l’activité incessante de l’Esprit qui ,dit il, ne se repose jamais .Le jour ou Caseneuve est venu ,l'Esprit saint devait sans doute visiter la plage de Calais et colombe de paix saluer les mouettes ses sœurs tandis que le ministre avec les officiels inaugurait son bidonville d'état au delà des ponts et des auto ponts .Bonne fête de Pentecôte.
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(1) « Passeurs d’hospitalité » , Philippe Wanesson sur son site nous fait part régulièrement de la richesse des échanges fraternels avec les migrants autour des squats .Il évoque les multiples services rendus , les échanges , les fêtes célébrées ensemble.
(2)Durant le terrible hiver 54, je me souviens du bidonville de Nanterre mis en lumière par l'abbé Pierre.
(3) Bernard Potevin : service communication du diocèse de Lille .Avril 2015 en attendant la Pentecôte.
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